Photo : Fauxels / Pexels
Les rédacteurs du rapport sur les Métiers en 2030 n'ont pas eu de chance. Alors qu'ils travaillaient depuis plusieurs années pour donner une suite au rapport de 2015 sur les métiers en 2022, leur publication prévue en mars 2020 a été percutée par la crise Covid, dévastatrice pour l'emploi dans certains secteurs.
Les experts de France Stratégie (rattachés au Premier ministre) et de la Dares (au ministère du Travail) ont donc dû repousser de deux ans la publication de ce panorama chiffré qui vise à éclairer les grandes tendances du marché du travail à horizon 2030.
Des prévisions chiffrées très éclairantes... qui pourraient varier selon les événements
Ce travail de titan, nourri par de multiples études sur les évolutions économiques, démographiques et technologiques, n'est pourtant qu'un exercice de prévision : basé sur un des scénarios économiques les plus plausibles, les chiffres avancés pourraient cependant varier en fonction de divers événements - encore inconnus.
Les auteurs du rapport ont ainsi chiffré un scénario bis (dit "bas carbone") dans lequel une forte politique de réduction des émissions carbone serait menée. Il provoquerait la création de milliers d'emplois supplémentaires dans la construction, la recherche et développement, le conseil et l'agriculture.
Un autre scénario dit "Covid+" dans lequel la crise sanitaire se prolongerait freinerait les métiers basés sur les interactions (commerce physique, hôtellerie-restauration, arts et spectacles).
Mais les prévisionnistes n'ont pu prendre en compte les conséquences de la crise russo-ukrainienne qui a éclaté à la veille de la publication de leur rapport.
Les auteurs du rapport ont ainsi chiffré un scénario bis (dit "bas carbone") dans lequel une forte politique de réduction des émissions carbone serait menée. Il provoquerait la création de milliers d'emplois supplémentaires dans la construction, la recherche et développement, le conseil et l'agriculture.
Un autre scénario dit "Covid+" dans lequel la crise sanitaire se prolongerait freinerait les métiers basés sur les interactions (commerce physique, hôtellerie-restauration, arts et spectacles).
Mais les prévisionnistes n'ont pu prendre en compte les conséquences de la crise russo-ukrainienne qui a éclaté à la veille de la publication de leur rapport.
Un million d'emplois créés + 7,4 millions de départs en retraite
Mais restons au scénario de référence qui s'attache aux mouvements de fond : la bonne nouvelle pour ceux qui vont entrer ou évoluer sur le marché du travail d'ici 2030 est que l'emploi va continuer à croître et le chômage à diminuer.
Deux moteurs principaux sont en effet à l'oeuvre.
D'une part, environ 1 million d’emplois seraient créés entre 2019 et 2030. On va créer des postes sur de nouveaux métiers - comme ceux de la Data ou de l'intelligence artificielle - pour accompagner la transformation technologique de l'économie.
Le nombre d'emplois va aussi augmenter dans des métiers plus traditionnels de l'éducation, de la santé et du soin dont les familles et les individus ont de plus en plus besoin (comme l'a montré la crise Covid).
Mais le plus gros des emplois à pourvoir, le deuxième moteur pour l'emploi, viendrait tout simplement... des départs en retraite.
Car entre 2019 et 2030, 7,4 millions de personnes arrivent fin de carrière : ce sont les dernières générations nées entre 1950 et 1971 du baby-boom d'après-guerre. Ils vont donc être très nombreux chaque année - 673 000 en moyenne - à quitter le marché du travail.
Vidéo : Cécile Jolly, économiste de France Stratégie
Le nombre d'emplois va aussi augmenter dans des métiers plus traditionnels de l'éducation, de la santé et du soin dont les familles et les individus ont de plus en plus besoin (comme l'a montré la crise Covid).
Mais le plus gros des emplois à pourvoir, le deuxième moteur pour l'emploi, viendrait tout simplement... des départs en retraite.
Car entre 2019 et 2030, 7,4 millions de personnes arrivent fin de carrière : ce sont les dernières générations nées entre 1950 et 1971 du baby-boom d'après-guerre. Ils vont donc être très nombreux chaque année - 673 000 en moyenne - à quitter le marché du travail.
Vidéo : Cécile Jolly, économiste de France Stratégie
Les métiers qui compteraient le plus de poste à pourvoir
Le tableau ci-dessous illustre les propos de l'économiste : il classe les métiers qui compteraient le plus de postes à pourvoir, en distinguant les postes créés (en bleu) et les postes qui sont simplement libérés par les seniors (en orange).
(Cliquez sur l'image pour agrandir le tableau)
(Cliquez sur l'image pour agrandir le tableau)
Source : France Stratégie / Dares
Ce tableau peut dérouter car on y trouve des métiers très différents :
– les agents d'entretien, très nombreux, arrivent en tête : entre 2019 et 2030, 490 000 postes d'agents d'entretien seraient à pourvoir, dont 460 000 dus aux départs en fin de carrière et 30 000 aux créations nettes d’emplois.
– Les enseignants seniors aussi vont libérer de nombreux postes. Ainsi que les aides à domicile.
– D'autres métiers, comme ceux des cadres commerciaux ont la chance d'être portés à la fois par des créations de postes et les départs à la retraite.
– Au contraire les ingénieurs informatiques, dont l'âge moyen est plutôt jeune, bénéficieront encore de peu de départs à la retraite.
Où sont les métiers et les compétences d'avenir ?
Si vous scrutez ces chiffres pour choisir un métier ou une filière, vous avez pourtant intérêt à regarder vers les métiers qui créent le plus d'emplois, et aussi vers les secteurs les plus dynamiques dont le poids augmente dans l'économie parce qu'ils répondent à des besoins grandissants.
Ces métiers offriront sans doute à moyen et long terme beaucoup d'opportunités dans tout types d'entreprise avec la possibilité d'évoluer vers d'autres métiers proches ou de valoriser ses compétences dans d'autres secteurs.
Notez d'ailleurs que beaucoup de métiers peuvent s'exercer dans différents secteurs : si les infirmiers travaillent principalement dans la santé et les cadres du bâtiment dans la construction, les cadres commerciaux peuvent travailler dans l'industrie, le commerce, le luxe, la formation ou même l'agriculture.
Quels métiers créeraient le plus d'emplois ?
Les quatre métiers les plus créateurs d’emplois (entre 110 000 et 115 000 chacun) seraient donc :
– les ingénieurs informatiques, les infirmiers et sages-femmes, les aides-soignants, et les cadres commerciaux.
– Viendraient ensuite les aides à domicile (+100 000) et les ouvriers qualifiés de la manutention (+80 000), qui devanceraient les cadres des services administratifs et financiers et les ingénieurs et cadres techniques de l’industrie (respectivement +75 000).
– Les cadres du bâtiment (+60 000) et les personnels d’études et de recherche (+50 000) figureraient parmi les quinze métiers les plus dynamiques.
(Cliquez sur l'image pour agrandir le tableau)
– les ingénieurs informatiques, les infirmiers et sages-femmes, les aides-soignants, et les cadres commerciaux.
– Viendraient ensuite les aides à domicile (+100 000) et les ouvriers qualifiés de la manutention (+80 000), qui devanceraient les cadres des services administratifs et financiers et les ingénieurs et cadres techniques de l’industrie (respectivement +75 000).
– Les cadres du bâtiment (+60 000) et les personnels d’études et de recherche (+50 000) figureraient parmi les quinze métiers les plus dynamiques.
(Cliquez sur l'image pour agrandir le tableau)
Quels secteurs et quelles formes de travail sont-ils en expansion ?
De grandes tendances de fond traversent aussi l'économie française :
– L'emploi devrait continuer à croître dans les services : les entreprises externalisent de plus en plus certains services en recourant à des sociétés spécialisées (paie, communication, études...) ; d'autre part les services d'utilité collective (éducation, santé, social) devraient aussi se développer dans le public ou le privé.
– La santé et le numérique, qui ont profité du Covid, devraient poursuivre leur expansion. Au contraire les activités de l'hôtellerie-restauration, spectacles, commerce, transports créeraient moins d'emplois que dans le passé.
– La construction et l'immobilier vont être boostés par la rénovation énergétique : après avoir essuyé beaucoup de destructions d'emplois entre 2008 et 1017, ils devraient en créer 190 OOO entre 2019 et 2030
- Les effectifs des métiers industriels progresseraient, avec la relocalisation de certaines productions notamment de haute technologie (pharmacie, informatique). Les professionnels ayant ces compétences pourront travailler dans les entreprises industrielles mais aussi, de plus en plus, dans des cabinets de conseil technologique, de contrôle qualité ou de recherche développement.
Inversement, certains métiers devraient poursuivre leur décrue : la digitalisation et la robotisation de l'économie vont faire diminuer les effectifs dans les services généraux de l'administration ou des entreprises, et dans la banque-assurance.
Les métiers de secrétaires et d'employés de bureau vont se rétracter ainsi que l'emploi dans l'agriculture.
– L'emploi devrait continuer à croître dans les services : les entreprises externalisent de plus en plus certains services en recourant à des sociétés spécialisées (paie, communication, études...) ; d'autre part les services d'utilité collective (éducation, santé, social) devraient aussi se développer dans le public ou le privé.
– La santé et le numérique, qui ont profité du Covid, devraient poursuivre leur expansion. Au contraire les activités de l'hôtellerie-restauration, spectacles, commerce, transports créeraient moins d'emplois que dans le passé.
– La construction et l'immobilier vont être boostés par la rénovation énergétique : après avoir essuyé beaucoup de destructions d'emplois entre 2008 et 1017, ils devraient en créer 190 OOO entre 2019 et 2030
- Les effectifs des métiers industriels progresseraient, avec la relocalisation de certaines productions notamment de haute technologie (pharmacie, informatique). Les professionnels ayant ces compétences pourront travailler dans les entreprises industrielles mais aussi, de plus en plus, dans des cabinets de conseil technologique, de contrôle qualité ou de recherche développement.
Inversement, certains métiers devraient poursuivre leur décrue : la digitalisation et la robotisation de l'économie vont faire diminuer les effectifs dans les services généraux de l'administration ou des entreprises, et dans la banque-assurance.
Les métiers de secrétaires et d'employés de bureau vont se rétracter ainsi que l'emploi dans l'agriculture.
Des créations d'emploi favorables au diplômés du supérieur
Vous hésitez à faire des études supérieures ou à chercher du travail directement après le bac ?
Le rapport sur les Métiers en 2030 établit clairement que le dynamisme de l'emploi est favorable aux diplômés de l'enseignement supérieur. Ils occuperaient près d’un emploi sur deux en 2030 (47 % contre 43 % aujourd’hui).
Cette croissance des postes de diplômés est tirée d'abord par le développement des activités informatiques, de la santé, de la recherche et développement et, dans une moindre mesure, des activités juridiques, comptables et de gestion qui exigent toutes un niveau de qualification assez élevé.
Les 1O métiers les plus dynamiques pour les diplômés du supérieur
Cela apparait clairement dans le tableau ci-dessous donnant les 10 métiers les plus dynamiques, c'est-à-dire qui créerait le plus d'emplois pour les diplômés du supérieur d'ici 2030.
On voit par exemple que les ingénieurs de l’informatique devraient accueillir 120 000 diplômés du supérieur en plus d’ici 2030. Ces derniers formeraient alors 96% des effectifs du métier.
(Les métiers d'enseignants, de paramédicaux et de médecins recruteraient aussi beaucoup de jeunes diplômés mais sans créer beaucoup de nouveaux postes d'où leur absence de ce tableau).
(Cliquez sur l'image pour agrandir le tableau)
Le rapport sur les Métiers en 2030 établit clairement que le dynamisme de l'emploi est favorable aux diplômés de l'enseignement supérieur. Ils occuperaient près d’un emploi sur deux en 2030 (47 % contre 43 % aujourd’hui).
Cette croissance des postes de diplômés est tirée d'abord par le développement des activités informatiques, de la santé, de la recherche et développement et, dans une moindre mesure, des activités juridiques, comptables et de gestion qui exigent toutes un niveau de qualification assez élevé.
Les 1O métiers les plus dynamiques pour les diplômés du supérieur
Cela apparait clairement dans le tableau ci-dessous donnant les 10 métiers les plus dynamiques, c'est-à-dire qui créerait le plus d'emplois pour les diplômés du supérieur d'ici 2030.
On voit par exemple que les ingénieurs de l’informatique devraient accueillir 120 000 diplômés du supérieur en plus d’ici 2030. Ces derniers formeraient alors 96% des effectifs du métier.
(Les métiers d'enseignants, de paramédicaux et de médecins recruteraient aussi beaucoup de jeunes diplômés mais sans créer beaucoup de nouveaux postes d'où leur absence de ce tableau).
(Cliquez sur l'image pour agrandir le tableau)
Source France Stratégie / Dares
Ne pas confondre niveau de qualification et diplôme
L'appellation "d'ingénieurs" qui revient plusieurs fois dans la liste des métiers du rapport pourrait laisser penser que ces emplois sont réservés aux diplômés des écoles d'ingénieurs.
En réalité il n'en est rien. Les postes d'ingénieurs correspondent à un niveau de qualification et peuvent être occupés par des diplômés de masters universitaires, de titres professionnels de niveau bac+5, de BTS-DUT ou de licences qui ont évolué par la formation continue.
Le rapport Métiers en 2030 montre ainsi qu'on ne trouve pas plus de 10% de diplômés d'écoles d'ingénieurs sur les postes d'ingénieurs informatiques par exemple. Ils sont plus nombreux (38%) parmi les cadres de l'industrie, et on les trouve aussi dans le personnel d'étude et de recherche.
L'appellation "d'ingénieurs" qui revient plusieurs fois dans la liste des métiers du rapport pourrait laisser penser que ces emplois sont réservés aux diplômés des écoles d'ingénieurs.
En réalité il n'en est rien. Les postes d'ingénieurs correspondent à un niveau de qualification et peuvent être occupés par des diplômés de masters universitaires, de titres professionnels de niveau bac+5, de BTS-DUT ou de licences qui ont évolué par la formation continue.
Le rapport Métiers en 2030 montre ainsi qu'on ne trouve pas plus de 10% de diplômés d'écoles d'ingénieurs sur les postes d'ingénieurs informatiques par exemple. Ils sont plus nombreux (38%) parmi les cadres de l'industrie, et on les trouve aussi dans le personnel d'étude et de recherche.
Et une perte d'emplois pour les jeunes de niveau bac ou inférieur
Alors que l'on créerait 1,8 million d'emplois pour des diplômés du supérieur entre 2019 et 2030, les emplois exercés par ceux qui n’ont pas dépassé le baccalauréat diminueraient de près de 800 000, en grande partie du fait de la digitalisation et de la robotisation des tâches simples (comme les caissiers dans la grande distribution).
D'autre part du fait de l'élévation générale du niveau d'études, de plus en plus de postes qui étaient occupés autrefois par des personnes n'ayant pas le bac, le seront de plus en plus par des diplômés du supérieur.
Ce sera le cas dans le commerce, l’hébergement-restauration, les services administratifs et de soutien, les loisirs et la culture, la construction et l'industrie où les effectifs des diplômés du supérieur seraient en progression de 10%.
Si l'on prend l'exemple des usines, la robotisation de la production a conduit à la quasi-disparition des ouvriers non qualifiés au profit de postes d'ouvriers qualifiés, de techniciens supérieurs formés à l'utilisation d'outils de pilotage numérique, d'ingénieurs et de cadres.
D'autre part du fait de l'élévation générale du niveau d'études, de plus en plus de postes qui étaient occupés autrefois par des personnes n'ayant pas le bac, le seront de plus en plus par des diplômés du supérieur.
Ce sera le cas dans le commerce, l’hébergement-restauration, les services administratifs et de soutien, les loisirs et la culture, la construction et l'industrie où les effectifs des diplômés du supérieur seraient en progression de 10%.
Si l'on prend l'exemple des usines, la robotisation de la production a conduit à la quasi-disparition des ouvriers non qualifiés au profit de postes d'ouvriers qualifiés, de techniciens supérieurs formés à l'utilisation d'outils de pilotage numérique, d'ingénieurs et de cadres.
Quels métiers vont encore recruter des personnes non diplômées du supérieur ?
Dans le scénario principal du rapport, certains métiers continueraient cependant à recruter de jeunes débutants n’ayant pas dépassé le baccalauréat :
- Les postes de vendeurs seraient encore les plus nombreux (260 000 recrutements d'ici 2030), mais ils auraient tendance à diminuer lentement avec 1 000 emplois supprimés (dynamique négative)
- Les aides-soignants recruteraient 164 000 personnes sur la période, et créeraient 97 000 postes pour des non-diplômés du supérieur (dynamique positive)
– Les agents d'entretien recruteraient 151 000 personnes et créeraient 25 000 postes (dynamique positive)
– Les employés de l'hôtellerie-restauration recruteraient 142 000 personnes et créeraient seulement 8000 postes (faible dynamique positive)
– Les ouvriers peu qualifiés de la manutention recruteraient 140 000 personnes et créeraient 52 000 postes (dynamique positive)
– Les métiers du sport, de la culture et les surveillants recruteraient 120 000 personnes et créeraient 18 000 postes (dynamique positive)
– L'armée, la police et les pompiers recruteraient `111 000 postes et créeraient seulement 1 000 postes (faible dynamique positive)
– Les caissiers et employés de libre-service recruteraient 108 000 personnes et détruiraient 5 000 postes (dynamique négative)
– Les cuisiniers recruteraient 106 000 personnes et créeraient 23 000 postes (dynamique positive)
– Les ouvriers qualifiés du second oeuvre du bâtiment (plombiers, électriciens, menuisiers) recruteraient 98 000 personnes et créeraient 25000 postes (dynamique positive)
Conseils d'orientation aux peu diplômés
– Si vous peinez à vous insérez, les métiers de secteurs "peu attractifs" peuvent donc constituer une très bonne piste par exemple dans l'industrie (pour des postes de manutention) ou le secteur de la propreté, qui offre non seulement des postes d'agents d'entretien mais aussi des possibilités d'évolution vers des postes de managers.
– Plusieurs métiers très recruteurs sont accessibles après des formations techniques courtes que l'on peut souvent faire en apprentissage : selon vos talents et vos goûts, vous pouvez ainsi décrocher un CAP ou un titre professionnel pour être aide-soignant(e), cuisinier, moniteur sportif, menuisier ou électricien.
– Vous aimez vendre ? Une formation commerciale courte ou un contrat d'apprentissage peut vous permettre d'enrichir vos compétences et d'accéder à des postes de commerciaux plus qualifiés que ceux de vendeurs en boutique et cela dans tous les secteurs. Les métiers commerciaux sont parmi les plus dynamiques et ceux où les soft-skills (compétences comportementales) priment le plus sur le diplôme.
– Les débouchés variant selon les régions, il faut aussi tenir compte des opportunités locales : la cuisine ou l'hôtellerie-restauration ainsi que les postes de moniteurs sportifs offrent plus d'emplois dans les régions touristiques par exemple.
– Enfin, le numérique - très recruteur - ne vous est pas fermé : de plus en plus de formations "inclusives" gratuites comme celles de la Grande école du numérique s'adressent aux non-bacheliers et permettent de mettre le pied dans le secteur hyper-dynamique de la tech.
- Avec le développement des formations en ligne et de l'alternance, on pourra de plus en plus se former tout au long de la vie et changer de métier ou de secteur : profitez-en car l'époque où le diplôme obtenu en formation initiale déterminait toute une carrière est révolue !
Où se faire recruter facilement comme débutant ?
En tant que jeune pro, vous avez compris qu'il sera plus facile de vous faire recruter :
– si vous avez un diplôme de l'enseignement supérieur,
– si vous visez un métier ou un secteur "dynamique" qui crée des emplois ou qui cherche à remplacer les retraités par des jeunes.
Mais il vous manque encore une donnée importante : plus le nombre de candidats sera important pour un poste, et plus le recrutement sera sélectif. Au contraire dans certains métiers qui attirent peu les jeunes, il y aura peu de candidats et vous aurez beaucoup plus de facilité à vous faire recruter.
Les déséquilibres entre le nombre de postes à pourvoir et celui des candidats
Le tableau ci-dessous classe à nouveau les métiers qui recrutent en mettant pour chacun en face des postes à pourvoir le nombre de jeunes débutants (en vert). Et il pointe pour chacun les déséquilibres avec un losange :
- quand les jeunes débutants ne sont pas assez nombreux pour pourvoir les postes disponibles, le losange est à droite
- quand ils sont plus nombreux que les postes, le losange est à gauche.
(Cliquez sur l'image pour agrandir le tableau)
En tant que jeune débutant, il sera donc plus facile de vous faire recruter dans les métiers ou secteurs où le losange est (très) à droite, c'est-à-dire où les candidats sont trop peu nombreux.
C'est nettement le cas pour les emplois d'agents d'entretien, de conducteurs de véhicules, d'ouvriers qualifiés de la manutention, d'aides à domicile ou de cadres commerciaux et technico-commerciaux.
Certains métiers très dynamiques étant très attractifs pour les jeunes - comme les ingénieurs informatiques ou les ingénieurs et techniciens de l'industrie - on voit que le nombre de candidats est presque équivalent aux postes à pourvoir.
Sur les métiers d'infirmiers et sages-femmes, les candidats sont un peu plus nombreux, ce qui peut induire des difficultés à trouver un emploi dans certaines régions.
Enfin, pour les métiers de vendeurs, les candidats sont nettement plus nombreux que les postes, raison de plus pour chercher d'autres portes d'entrée sur le marché du travail.
Des prévisions à analyser avec finesse
Vous voyez que ces prévisions tout à fait passionnantes doivent être analysées avec beaucoup de précision et sous des angles différents.
Le rapport les Métiers en 2030 comporte d'ailleurs plus de 200 pages d'analyses et de tableaux qui entrent dans le détail de chaque famille de métiers. Des compléments par région ou métier doivent aussi être publiés par France Stratégie et la Dares courant 2022.
Pour aller plus loin sur une famille de métiers, n'hésitez donc pas à vous plonger dedans ou au moins à consulter la synthèse des résultats (à télécharger ci-dessous)