Comme nous étions étudiants, nous avons décidé d'aider les étudiants
Aurélia Chaudagne, fondatrice d'Etudes sans Frontières.
Au départ de cette initiative, comme souvent, une personne : Aurélia avait choisi le russe en première langue dès la sixième, au départ pour des questions de sectorisation. Très vite, elle se passionne pour cette langue et ce pays. "J'y suis partie en vacances dès l'âge de 12 ans", confie-t-elle. Au lycée, entre la seconde et la première, elle part vivre un an en Russie dans une famille d'accueil. En 1999, elle intègre Sciences Po et se spécialise dans les pays de l'Est.
La guerre en Tchétchénie fait rage et Aurélia est choquée par la violence de l'oppression russe. A Paris, avec une dizaine d'amis, elles court les manifs de soutien à la Tchétchénie. "Mais nous étions toujours très peu nombreux, alors nous avons décidé de mener une action concrète : comme nous étions étudiants, nous avons choisi d'aider les étudiants", raconte-t-elle.
La guerre en Tchétchénie fait rage et Aurélia est choquée par la violence de l'oppression russe. A Paris, avec une dizaine d'amis, elles court les manifs de soutien à la Tchétchénie. "Mais nous étions toujours très peu nombreux, alors nous avons décidé de mener une action concrète : comme nous étions étudiants, nous avons choisi d'aider les étudiants", raconte-t-elle.
Avoir 20 ans en Tchétchénie : un avenir bouché
Le logo de l'association.
En 2003, le groupe fonde donc Etudes sans Frontières (ESF), une association qui veut permettre à de jeunes Tchétchènes de venir faire leurs études en France pour se former et repartir ensuite reconstruire leur pays.
"Après deux guerres d'une rare violence, aujourd'hui, les habitants vivent toujours dans la peur des rafles et des opérations de nettoyage menées par les troupes russes ou les milices tchétchènes pro-russes, expliquent les membres d'ESF. Et les jeunes sont la cible privilégiée des rafles, ils risquent la torture ou la mort, et l'avenir est très largement bouché pour eux. Il leur est presque impossible de mener des études à l'heure actuelle en Tchétchénie : sur les 5 000 étudiants d'avant-guerre, seules quelques centaines fréquentent encore ce qui reste de l'université et de l'institut technique de Grozny".
"Après deux guerres d'une rare violence, aujourd'hui, les habitants vivent toujours dans la peur des rafles et des opérations de nettoyage menées par les troupes russes ou les milices tchétchènes pro-russes, expliquent les membres d'ESF. Et les jeunes sont la cible privilégiée des rafles, ils risquent la torture ou la mort, et l'avenir est très largement bouché pour eux. Il leur est presque impossible de mener des études à l'heure actuelle en Tchétchénie : sur les 5 000 étudiants d'avant-guerre, seules quelques centaines fréquentent encore ce qui reste de l'université et de l'institut technique de Grozny".
21 étudiants tchétchènes accueillis en France depuis 2003
Les premiers étudiants accueillis en 2003, à la cité universitaire.
Pour fonder leur association, en 2003, les amis se démènent. Ils obtiennent d'abord le soutien de personnalités comme Bernard Kouchner, André Glucksman, Jack Lang... Puis ils prennent leur baton de pèlerin et vont frapper à la porte du ministères des Affaires étrangères pour obtenir des visas, à celle d'Air France pour des billets d'avion, celles des facs et des écoles pour des pré-inscriptions, celle de la cité universitaire pour des logements étudiants. Résultat : en septembre 2003, neuf étudiants arrivent de Tchétchénie. Et 21 ont pu être accueillis en France jusqu'à aujourd'hui, la dernière fournée datant de février 2007.
De Grozny à Paris : des centaines d'heures de travail pour faire venir un jeune
Le livre écrit par une étudiante accueillie par ESF.
A chaque fois, le travail de l'association est titanesque. Il faut d'abord repérer les candidats potentiels en Tchétchénie, grâce à des corrrespondants locaux, les sélectionner en fonction de leur projet professionnel, puis commencer à leur donner des cours de français intensifs. Côté français, il faut obtenir le visa, l'inscription dans l'école adaptée au profil de chaque jeune (même s'il ne satisfait pas à tous les critères de sélection) et à son projet, le logement, la bourse, etc... Puis il faut organiser son voyage, son accueil, et continuer à l'accompagner et à l'aider sur le plan linguistique, scolaire, professionnel, amical, administratif... Chaque jeune reste de 6 mois à trois ans. Puis repart pour faire bénéficier son pays des compétences acquises. Ainsi la création d'un journal, l'ouverture d'un jardin d'enfants et d'une école sont en gestation à Grozny...
Tout ceci resterait peut-être un peu impersonnel si une de ces étudiantes, Elena Terloeva, n'avait pas raconté son histoire dans un livre-témoignage Danser sur les ruines, Une jeunesse tchétchène (Hachette, 2006) : de son petit village de Tchétchénie cerné par les chars russes, à l'école de journalisme de Sciences Po, Elena donne à découvrir ce que peut être une jeunesse blessée par la guerre.
Tout ceci resterait peut-être un peu impersonnel si une de ces étudiantes, Elena Terloeva, n'avait pas raconté son histoire dans un livre-témoignage Danser sur les ruines, Une jeunesse tchétchène (Hachette, 2006) : de son petit village de Tchétchénie cerné par les chars russes, à l'école de journalisme de Sciences Po, Elena donne à découvrir ce que peut être une jeunesse blessée par la guerre.
ESF cherche des bénévoles
Des étudiants à Sciences Po où une jeune Tchétchène fait sa rentrée en 2007.
Inutile de dire que pour monter toutes ces opérations et poursuivre sa mission, Etudes sans Frontières a besoin d'être aidé. Aurélia est maintenant salariée de l'association avec une autre personne. Une dizaine de membres actifs les soutiennent. Mais ce n'est pas suffisant. Les fondateurs sont devenus jeunes professionnels. L'association a donc besoin de nombreux bénévoles, en particulier parmi les jeunes et les étudiants.
"Les besoins sont très variés, explique Aurélia. Il faut des étudiants pour enseigner le français aux jeunes Tchétchènes et pour les soutenir dans leur travail avec des cours particuliers. Ensuite, il faut organiser pour eux des sorties... Si l'on n'habite pas en région parisienne où la plupart étudient, on peut aussi tenir un stand pour faire connaître notre association dans une fac, une école ou un salon, car nous n'avons pas toujours le temps d'y aller. On peut aussi nous inviter pour une intervention sur l'association et sur la Tchétchénie. Après, cela peut être aussi une présence et un travail régulier pour l'association dans des taches d'accueil ou d'administration". Exemple : Aller faire la queue dans les universités ou les écoles pour les aider les étudiants étrangers à faire leurs inscriptions, leur choix de TD, etc. "Lorsque ce sont des étudiants de la même école ou université, c'est encore mieux", dit Aurélia. A la rentrée 2007, les 4 Tchétchènes arrivés en février, après un semestre d'apprentissage intensif du français, vont intégrer Science Po, le Centre de formation des journalistes (CFJ), l'Ecole des hautes études en sciences sociales, et l'université Paris VIII en photo. Avis à ceux qui pourraient les accueillir.
"Les besoins sont très variés, explique Aurélia. Il faut des étudiants pour enseigner le français aux jeunes Tchétchènes et pour les soutenir dans leur travail avec des cours particuliers. Ensuite, il faut organiser pour eux des sorties... Si l'on n'habite pas en région parisienne où la plupart étudient, on peut aussi tenir un stand pour faire connaître notre association dans une fac, une école ou un salon, car nous n'avons pas toujours le temps d'y aller. On peut aussi nous inviter pour une intervention sur l'association et sur la Tchétchénie. Après, cela peut être aussi une présence et un travail régulier pour l'association dans des taches d'accueil ou d'administration". Exemple : Aller faire la queue dans les universités ou les écoles pour les aider les étudiants étrangers à faire leurs inscriptions, leur choix de TD, etc. "Lorsque ce sont des étudiants de la même école ou université, c'est encore mieux", dit Aurélia. A la rentrée 2007, les 4 Tchétchènes arrivés en février, après un semestre d'apprentissage intensif du français, vont intégrer Science Po, le Centre de formation des journalistes (CFJ), l'Ecole des hautes études en sciences sociales, et l'université Paris VIII en photo. Avis à ceux qui pourraient les accueillir.