Mort du chef des Farc qui détiennent Ingrid Betancourt


Le gouvernement colombien a annoncé la mort du chef des Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC), Manuel Marulanda, qui aurait succombé à une crise cardiaque le 26 mars. La nouvelle, confirmée par la guérilla elle-même, relance l'espoir d'une libération des otages dont Ingrid Betancourt.




Dans le passé, la mort de Marulanda avait été annoncée 17 fois. Il s'agissait souvent de rumeurs que la guérilla faisait courir pour permettre au chef des Farc de mieux échapper à l'armée colombienne. Mais cette fois, la confirmation apportée par la guérilla est sérieuse : "Le grand leader est mort" ont confirmé les guerilleros à la télévision vénézuélienne.
Manuel Marulanda Velez, de son vrai nom Pedro Antonio Marin, était né en 1928 dans le Quindio, la région du café à l’ouest de Bogota. Il avait donc 80 ans. Il avait fondé les Farc, la première guérilla paysanne de Colombie, dans les années 60 et en avait fait une véritable armée forte de 18 000 hommes. Marulanda a passé la plupart de sa vie dans la clandestinité, caché dans les forêts de Colombie.

Un espoir pour la libération des otages

La mort de Marulanda sonne-t-elle l'heure de la libération des otage détenus par les guérilleros, en particulier celle d'Ingrid Betancourt détenue depuis six ans ? En tout cas cela relance l'espoir, car les Farc ont subi de lourdes pertes ses derniers mois : avant Marulanda, le numéro 2 du mouvement, Paul Reyès, avait déjà été tué dans un bombardement. Dernièrement, l'armée colombienne a fait reculer les Farc au fin fond de la forêt colombienne et de nombreux guérilléros ont déserté.
Pourtant le mouvement a un nouveau chef : Alfonso Cano, l'idéologue du mouvement, qui reste attaché à la violence et à la lutte armée. Mais aura-t-il la même autorité que Marulanda sur des troupes qui se sentent en difficulté et ne rassembleraient plus que 9000 hommes ?

La main tendue du président colombien

On peut en douter d'autant plus que le président colombien Uribe a renouvelé sa proposition aux guérilleros de leur laisser la liberté et de permettre aux chefs du mouvement d'aller se réfugier à l'étranger (par exemple en France) s'ils laissent les armes.
Reste à savoir s'ils les chefs du mouvement prendront cette main tendue ou s'ils préféreront la fuite en avant dans la violence. Les proches d'Ingrid Betancourt craignent aussi que l'armée colombienne tente une offensive meurtrière et que les otages servent de bouclier humain.



Rédigé par le Dimanche 25 Mai 2008
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