Richard Descoings présentant en juillet 2010 la nouvelle Ecole des affaires internationales. Photo : IEP
Stupéfaction en France, en particulier dans le monde étudiant. Richard Descoings, 53 ans, directeur depuis 1996 du prestigieux "grand établissement" qu'est Sciences Po Paris, a été retrouvé sans vie le mardi 3 avril dans sa chambre d'hôtel du centre de New York.
Annoncée d'abord par le quotidien Le Figaro, la nouvelle a été rapidement confirmée et dès les premières heures du mercredi 4 avril, des étudiants de Sciences Po se sont spontanément rendus devant l'école de la rue Saint-Guillaume pour déposer des fleurs, des bougies et rendre hommage à leur charismatique ex directeur.
Annoncée d'abord par le quotidien Le Figaro, la nouvelle a été rapidement confirmée et dès les premières heures du mercredi 4 avril, des étudiants de Sciences Po se sont spontanément rendus devant l'école de la rue Saint-Guillaume pour déposer des fleurs, des bougies et rendre hommage à leur charismatique ex directeur.
Les circonstances du décès
Richard Descoings était à New York pour assister au "Global Colloquium of University Présidents", un colloque de présidents d'université organisé sous l'égide du secrétaire général des Nations-Unies.
Ne le voyant pas se présenter aux débats le mardi 3 avril, les employés de l'hôtel Michelangelo où il logeait se sont rendus dans sa chambre et l'ont retrouvé nu et sans vie sur son lit à 13 heures, heure locale (18 heures à l'heure française).
Les circonstances exactes de cette mort ne sont pas encore connues. Une enquête a été ouverte par la police de New York qui a toutefois déclaré n'avoir trouvé aucune preuve d'acte criminel.
Ne le voyant pas se présenter aux débats le mardi 3 avril, les employés de l'hôtel Michelangelo où il logeait se sont rendus dans sa chambre et l'ont retrouvé nu et sans vie sur son lit à 13 heures, heure locale (18 heures à l'heure française).
Les circonstances exactes de cette mort ne sont pas encore connues. Une enquête a été ouverte par la police de New York qui a toutefois déclaré n'avoir trouvé aucune preuve d'acte criminel.
Un hommage unanime
"Pour tous ceux qui enseignent, travaillent et étudient à Sciences Po, la disparition de Richard Descoings est une perte irréparable, ont exprimé Jean-Claude Casanova, président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) et Michel Pébereau, président du conseil de direction de l'IEP. En 16 années de direction, il a accompli une oeuvre extraordinaire qui a profondément transformé Sciences Po. La ferveur des étudiants pour leur directeur était exceptionnelle et marquera très durablement l'institution", ont-ils ajouté.
La France perd "un esprit visionnaire" qui "a révolutionné notre enseignement supérieur", a estimé le ministre de l'Education nationale Luc Chatel dans un communiqué. "Avec cette disparition, la France perd un esprit visionnaire qui, par son audace, son énergie et sa capacité à briser les tabous, a révolutionné notre enseignement supérieur et notre conception de l'éducation", déclare Luc Chatel .
"Avant tout autre, et contre tous les conservatismes, Richard Descoings a eu l'intuition et la conviction que la France devait élargir le recrutement de ses élites pour que l'idéal méritocratique de la République ne soit pas une promesse mais une réalité", souligne Luc Chatel.
Luc Chatel rappelle qu'en janvier 2009 Richard Descoings s'était vu confier par le président de la République la mission de réfléchir à la délicate réforme du lycée. Richard Descoings n'avait pas ménagé ses forces puisqu'il avait sillonné les lycées de France et rencontré des milliers de lycéens et leurs enseignants : de là étaient sorties des préconisations mises en oeuvre dans la réforme du lycée, l'idée majeure étant de donner davantage de possiblités de réorientation aux lycéens et de leur accorder le "droit à l'erreur". (lire : Réforme du lycée : les préconisations de Richard Descoings)
La France perd "un esprit visionnaire" qui "a révolutionné notre enseignement supérieur", a estimé le ministre de l'Education nationale Luc Chatel dans un communiqué. "Avec cette disparition, la France perd un esprit visionnaire qui, par son audace, son énergie et sa capacité à briser les tabous, a révolutionné notre enseignement supérieur et notre conception de l'éducation", déclare Luc Chatel .
"Avant tout autre, et contre tous les conservatismes, Richard Descoings a eu l'intuition et la conviction que la France devait élargir le recrutement de ses élites pour que l'idéal méritocratique de la République ne soit pas une promesse mais une réalité", souligne Luc Chatel.
Luc Chatel rappelle qu'en janvier 2009 Richard Descoings s'était vu confier par le président de la République la mission de réfléchir à la délicate réforme du lycée. Richard Descoings n'avait pas ménagé ses forces puisqu'il avait sillonné les lycées de France et rencontré des milliers de lycéens et leurs enseignants : de là étaient sorties des préconisations mises en oeuvre dans la réforme du lycée, l'idée majeure étant de donner davantage de possiblités de réorientation aux lycéens et de leur accorder le "droit à l'erreur". (lire : Réforme du lycée : les préconisations de Richard Descoings)
Un visionnaire pourtant très contesté
Si le monde de l'éducation rend unanimement hommage au directeur de l'IEP, force est cependant de reconnaître que les choix de Richard Descoings faisaient souvent grincer des dents : son choix d'ouvrir dès 2001 la prestigieuse et très élitiste école parisienne aux lycéens des Zep grâce à des conventions passées avec leur établissement n'avait pas que des défenseurs.
C'est pourtant la voie qu'essayent d'emprunter aujourd'hui d'autres filères d'excellence, comme les classes prépas et les grandes écoles où les jeunes de milieu modeste ou défavorisé sont encore sous-représentés comme le montre le rapport sur l'ascenseur social et l'enseignement supérieur remis en mars 2012 au ministre Laurent Wauquiez.
A Richard Descoings qui avait créé une voie spécifique, différente du concours ouvert à tous les étudiants, beaucoup opposent toutefois des dispositifs du type "Cordées de la réussite" qui préfèrent aider les collégiens et lycéens en amont pour leur permettre de réussir les mêmes concours que les autres.
Mais encore faut-il que les concours eux-mêmes ne soient pas discriminants en favorisant, par le type d'épreuves qui les constiuent, les étudiants les plus cultivés et donc les plus favorisés socialement. Cela n'avait pas échappé à la direction de Science Po Paris qui avait donc annoncé, avant toutes les grandes écoles très réticentes à réformer les contenus des concours, une réforme du concours d'entrée en première année à Sciences Po Paris : cette réforme, qui doit s'appliquer à partir de 2013, prévoit de mieux prendre en compte la personnalité, la motivation ou les engagements des candidats, et supprime l'épreuve écrite de culture générale tout en conservant l'épreuve d'histoire.
Une lecture partielle de cette réforme avait aussitôt fait de Richard Descoings "l'homme qui veut supprimer la culture générale".
A l'été 2011, Richard Descoings avait aussi été mis en cause sur le montant élevé de ses rémunérations.
Sa mort brutale relativise cependant les polémiques et met en lumière une oeuvre volontariste et ambitieuse pour l'ouverture et la modernisation de l'enseignement supérieur français.
C'est pourtant la voie qu'essayent d'emprunter aujourd'hui d'autres filères d'excellence, comme les classes prépas et les grandes écoles où les jeunes de milieu modeste ou défavorisé sont encore sous-représentés comme le montre le rapport sur l'ascenseur social et l'enseignement supérieur remis en mars 2012 au ministre Laurent Wauquiez.
A Richard Descoings qui avait créé une voie spécifique, différente du concours ouvert à tous les étudiants, beaucoup opposent toutefois des dispositifs du type "Cordées de la réussite" qui préfèrent aider les collégiens et lycéens en amont pour leur permettre de réussir les mêmes concours que les autres.
Mais encore faut-il que les concours eux-mêmes ne soient pas discriminants en favorisant, par le type d'épreuves qui les constiuent, les étudiants les plus cultivés et donc les plus favorisés socialement. Cela n'avait pas échappé à la direction de Science Po Paris qui avait donc annoncé, avant toutes les grandes écoles très réticentes à réformer les contenus des concours, une réforme du concours d'entrée en première année à Sciences Po Paris : cette réforme, qui doit s'appliquer à partir de 2013, prévoit de mieux prendre en compte la personnalité, la motivation ou les engagements des candidats, et supprime l'épreuve écrite de culture générale tout en conservant l'épreuve d'histoire.
Une lecture partielle de cette réforme avait aussitôt fait de Richard Descoings "l'homme qui veut supprimer la culture générale".
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