Les jeunes Américains défilent contre les armes à feu


Des centaines de milliers de jeunes Américains ont défilé le 24 mars à Washington et dans les grandes villes des Etats-Unis pour réclamer un encadrement de la vente d'armes. La marche fait suite à l'assassinat de 17 lycéens à Parkland en février.




"March for Our Lives"... C'était le mot d'ordre qui a fait descendre dans les rues des centaines de milliers d'Américains, samedi 24 mars. A Washington, les manifestants étaient plus d'un demi-million et ils ont convergé vers le Capitole où différentes personnalités ont pris la parole pour réclamer un encadrement plus strict des armes à feu.

Des cortèges ont aussi défilé dans la plupart des autres grandes villes. Parmi ces marcheurs, des Américains de tout âge, mais surtout beaucoup de jeunes, collégiens, lycéens ou étudiants. 

Les jeunes à l'initiative de la marche

Les jeunes n'étaient pas seulement nombreux dans les cortèges : ce sont eux qui sont à l'origine de cette mobilisation sans précédent depuis la tuerie qui a eu lieu au lycée Marjory-Stoneman-Douglas à Parkland en Floride le 14 février 2018.

Ce jour-là, Nikolas Cruz, 19 ans, entre dans son ancien établissement et déclenche l'alarme incendie pour faire sortir tous les élèves des classes, puis il ouvre le feu avec un fusil d'assaut, faisant 17 victimes. C'est la 18ème tuerie dans un établissement scolaire américain depuis le début 2018 et la deuxième la plus meurtrière. 

Or le drame de Parkland semble avoir réveillé une contestation anti-armes très vive chez les jeunes. Depuis le 14 février, les lycéens de Parkland rejoints par des milliers d'autres ne cessent d'interpeller les politiques et en particulier le président Trump. Le 14 mars déjà, des milliers de lycéens sont descendus dans les rues durant 17 minutes dans tout le pays en hommage aux victimes du mois précédent. La contestation s'est poursuivie sur les réseaux sociaux.



Que réclament les jeunes Américains ?

Les plus modérés réclament un encadrement plus strict de la vente d'armes à feu : par exemple que la vente d'armes soit interdite aux moins de 21 ans, ou que les fusils d'assaut ou les armes automatiques soient interdits.

Les plus déterminés réclament la fin de la vente libre d'armes à feu. Mais beaucoup d'Américains restent attachés à la possibilité qui leur est accordée d'acheter librement des armes pour se défendre. La constitution américaine stipule dans son deuxième amendement que tout citoyen du pays a le droit de détenir et de porter une arme. Et le puissant lobby des armes, la National Rifle Association (NRA) s'appuie là-dessus pour refuser toute régulation. 

Le président Trump s'est donc contenté en février d'exprimer ses condoléances aux familles des victimes de la tuerie de Parkland, se gardant bien de mettre en cause l'accès aux armes à feu.

Emma Gonzalès et les jeunes de Parkland engagés dans un combat politique

Mais les choses pourraient changer avec la mobilisation croissante provoquée par la tuerie de Parkland. Les jeunes ont en effet commencé à donner un tour politique à leur action, menaçant de pas élire ou réélire des hommes politiques qui n'agiraient pas sur cette question cruciale. 

Très impressionnante, une lycéenne de 18 ans, Emma Gonzalès, est montée à la tribune à Washington lors de la marche du 24 mars, pour porter son message politique anti-armes. Emma est une rescapée de la tuerie du 14 février. Depuis cette date, elle se fait remarquer par ses prises de parole et n'hésite pas à mettre en cause tous ceux qui soutiennent le lobby des armes : "À tous les hommes politiques ayant reçu des dons de la NRA, honte à vous", dit-elle.

Le 24 mars, elle a martelé ses accusations puis est restée en silence 6 minutes 30, la durée qui a suffi à Nikolas Cruz pour abattre 17 personnes.




Rédigé par la rédaction le Dimanche 25 Mars 2018
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