Fin novembre 2009, c'est Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche qui a indiqué que le gouvernement voulait d'atteindre 30% de boursiers dans les grandes écoles. Traditionnellement, les étudiants de ces prestigieuses écoles sont en effet très majoritairement issus de milieux favorisés. Le taux de boursiers est en moyenne de 22,9% dans les écoles d'ingénieurs, mais seulement de 11,03% à Polytechnique. Il est de 20,7% dans les écoles de commerce, mais de 12,3% dans les très sélectives HEC ou Essec
Or dans un texte du 23 décembre 2009, consacré notamment aux boursiers, la Conférence des grandes écoles présidée par le directeur de l'ESSEC Pierre Tapie, jette un pavé dans la mare en exprimant son désaccord. Elle rappelle que "l'admission dans les grandes écoles est basée sur le mérite, désapprouve d'une manière générale la notion de quotas et réaffirme que les niveaux des concours doivent être les mêmes pour tous".
"Tout en reconnaissant que des soutiens individualisés doivent être apportés aux candidats issus de milieux défavorisés pour les aider à réussir des épreuves qui peuvent leur sembler plus difficiles parce que leur contexte familial ne les y a pas préparés", elle ajoute que "toute autre politique amènerait inévitablement la baisse du niveau moyen"
Or dans un texte du 23 décembre 2009, consacré notamment aux boursiers, la Conférence des grandes écoles présidée par le directeur de l'ESSEC Pierre Tapie, jette un pavé dans la mare en exprimant son désaccord. Elle rappelle que "l'admission dans les grandes écoles est basée sur le mérite, désapprouve d'une manière générale la notion de quotas et réaffirme que les niveaux des concours doivent être les mêmes pour tous".
"Tout en reconnaissant que des soutiens individualisés doivent être apportés aux candidats issus de milieux défavorisés pour les aider à réussir des épreuves qui peuvent leur sembler plus difficiles parce que leur contexte familial ne les y a pas préparés", elle ajoute que "toute autre politique amènerait inévitablement la baisse du niveau moyen"
Une réaction antisociale selon Richard Descoings
Voilà qui ne pouvait pas manquer de créer une polémique. Richard Descoings, le directeur de Sciences Po Paris, qui a ouvert son école à des élèves de quartiers défavorisés, est monté au créneau contre "le lobby des grandes écoles". "C'est la réaction antisociale dans toute sa franchise!", déclare-t-il dans Le Monde du 5 janvier. "L'intelligence, la curiosité intellectuelle, la capacité de travail seraient donc l'apanage des 'riches'... poursuit-il, puisque faire une place aux élèves boursiers, c'est-à-dire aux classes populaires et au bas des classes moyennes, ferait 'baisser le niveau'". <br /> <br />Le commissaire à la Diversité et à l'Egalité des chances, Yazid Sabeg a également réagi vivement sur France Inter le 4 janvier : "Dire que parce qu'il y a plus de personnes défavorisées qui ont accès à nos grandes écoles, (il y a) affaiblissement du niveau et de la qualité d'enseignement reçus et du niveau général, c'est un propos absolument scandaleux", a affirmé M. Sabeg qui a indiqué que les grandes écoles bénéficient d'un financement public et devaient à ce titre mettre en oeuvre les objectifs du gouvernement.
Valérie Pécresse veut déminer le terrain
Le ministère de l'Enseignement supérieur estime quant à lui qu'il s'agit d'une "fausse querelle", et cherche à déminer le terrain en soulignant qu'on "n'a pas parlé de quotas, mais d'objectifs". "Certaines grandes écoles sont déjà assez proches des objectifs, ce qui veut dire qu'on peut les atteindre en gardant un niveau de qualité", précise la ministre. L'objectif de 30% de boursiers dans les classes préparatoires a été atteint à la rentrée 2009, soit selon le gouvernement avec un an d'avance.