Vous avez sans doute déjà vu des petites annonces évoquer un "infirmier DE" : il s'agit tout bonnement d'un infirmier titulaire du diplôme d'Etat qui donne accès à la profession. Sans ce précieux DE, pas question de se dire infirmier en France !
Pour le décrocher, il faut donc suivre un cursus de trois ans dans l'un des 326 Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) répartis sur l'ensemble du territoire. Certains sont publics, d'autres privés (comme ceux dépendant de la Croix-Rouge Française, de l'Université Catholique à Lille ou de grands groupes hospitaliers privés).
Publics ou privés, tous dépendant du ministère de la Santé et délivrent la même formation et le même diplôme d'Etat.
Pour le décrocher, il faut donc suivre un cursus de trois ans dans l'un des 326 Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) répartis sur l'ensemble du territoire. Certains sont publics, d'autres privés (comme ceux dépendant de la Croix-Rouge Française, de l'Université Catholique à Lille ou de grands groupes hospitaliers privés).
Publics ou privés, tous dépendant du ministère de la Santé et délivrent la même formation et le même diplôme d'Etat.
Une entrée sélective sur examen du dossier
Des années durant, l'entrée en Ifsi s'est faite sur concours, chaque Ifsi ayant ses propres épreuves. Un dispositif désormais révolu puisque le gouvernement français a choisi de supprimer le concours à compter de 2019.
Les Ifsi restent accessibles juste après le bac, mais pour postuler, il faut désormais passer par le dispositif Parcoursup. Les candidats choisissent le voeu "Formation en soins infirmiers" et peuvent classer plusieurs Ifsi en sous-voeux.
L'entrée reste sélective, les candidats étant traditionnellement beaucoup plus nombreux que le nombre de places disponibles : dès lors, l'admission se fait sur examen de chaque dossier. Les étudiants admis sont ceux dont le dossier parait le plus proche des "attendus" fixés au plan national. Certains peuvent obtenir une réponse positive du type "Oui si". Cela signifie qu'ils peuvent être admis à condition de suivre un parcours de remise à niveau. Les autres sont placés en liste d'attente.
Le système d'admission est donc comparable à celui pratique par toutes les universités depuis 2018.
Quelle série de bac faut-il avoir ?
Tous les bacs peuvent se présenter, comme auparavant au concours. Les bacs ST2S et les bacs S sont particulièrement indiqués, mais tout dépend de vos capacités et de votre motivation : un bachelier L qui s'intéresse aux questions sanitaires peut très bien être admis à condition de pouvoir présenter un dossier convaincant, par exemple d'avoir fait un stage ou vécu une expérience à dimension humanitaire ou sociale, d'être formé aux gestes de premiers secours, etc.
Les étudiants souhaitant se réorienter vers ces études ont aussi à faire valoir leur motivation dans leur dossier, notamment dans "l'avis de formation motivé", genre de lettre de motivation.
Faut-il faire une prépa ?
Du temps des concours, un grand nombre d'étudiants préparaient les épreuves durant un an dans des prépas privées. La plupart de celles-ci devraient disparaître et être remplacées par les parcours de remise à niveau proposés par les Ifsi notamment pour les étudiants ayant eu une réponse "oui si".
Les aides-soignant(e)s et aide-puériculteur(trice)s gardent une voie interne pour accéder au métier.
Les Ifsi restent accessibles juste après le bac, mais pour postuler, il faut désormais passer par le dispositif Parcoursup. Les candidats choisissent le voeu "Formation en soins infirmiers" et peuvent classer plusieurs Ifsi en sous-voeux.
L'entrée reste sélective, les candidats étant traditionnellement beaucoup plus nombreux que le nombre de places disponibles : dès lors, l'admission se fait sur examen de chaque dossier. Les étudiants admis sont ceux dont le dossier parait le plus proche des "attendus" fixés au plan national. Certains peuvent obtenir une réponse positive du type "Oui si". Cela signifie qu'ils peuvent être admis à condition de suivre un parcours de remise à niveau. Les autres sont placés en liste d'attente.
Le système d'admission est donc comparable à celui pratique par toutes les universités depuis 2018.
Quelle série de bac faut-il avoir ?
Tous les bacs peuvent se présenter, comme auparavant au concours. Les bacs ST2S et les bacs S sont particulièrement indiqués, mais tout dépend de vos capacités et de votre motivation : un bachelier L qui s'intéresse aux questions sanitaires peut très bien être admis à condition de pouvoir présenter un dossier convaincant, par exemple d'avoir fait un stage ou vécu une expérience à dimension humanitaire ou sociale, d'être formé aux gestes de premiers secours, etc.
Les étudiants souhaitant se réorienter vers ces études ont aussi à faire valoir leur motivation dans leur dossier, notamment dans "l'avis de formation motivé", genre de lettre de motivation.
Faut-il faire une prépa ?
Du temps des concours, un grand nombre d'étudiants préparaient les épreuves durant un an dans des prépas privées. La plupart de celles-ci devraient disparaître et être remplacées par les parcours de remise à niveau proposés par les Ifsi notamment pour les étudiants ayant eu une réponse "oui si".
Les aides-soignant(e)s et aide-puériculteur(trice)s gardent une voie interne pour accéder au métier.
Les études en Ifsi
Elles durent trois ans et sont marquées par l'alternance de période de cours et de stages.
Avant l'intégration des études au cursus universitaire, tous les cours avaient lieu à l'Ifsi et étaient dispensés par des cadres infirmiers. Depuis 2009, seules les compétences liées au "coeur de métier" (les gestes infirmiers par exemple) sont enseignées à l'Ifsi.
Les autres cours (anatomie, physiologie, pédiatrie, psychiatrie) sont faits par des universitaires, lors de cours magistraux ou de travaux dirigés. Beaucoup de cours sont enregistrés en vidéo et sont à suivre en ligne.
Il y a aussi des cours sur des thèmes transversaux communs à d'autres professions de santé : hygiène, sciences humaines, éthique... L'évaluation se fait via des examens partiels à la fin de chaque semestre. Pour passer en année supérieure, il faut avoir validé ses deux semestres, soit 60 crédits (ECTS) ou au moins un nombre de crédits minimum (48 en 1ère année).
Quand l'étudiant a validé 180 crédits universitaires au bout des trois ans, il obtient le diplôme d'Etat et le grade de licence. L'évaluation des stages apporte aussi un certain nombre de crédits.
Avant l'intégration des études au cursus universitaire, tous les cours avaient lieu à l'Ifsi et étaient dispensés par des cadres infirmiers. Depuis 2009, seules les compétences liées au "coeur de métier" (les gestes infirmiers par exemple) sont enseignées à l'Ifsi.
Les autres cours (anatomie, physiologie, pédiatrie, psychiatrie) sont faits par des universitaires, lors de cours magistraux ou de travaux dirigés. Beaucoup de cours sont enregistrés en vidéo et sont à suivre en ligne.
Il y a aussi des cours sur des thèmes transversaux communs à d'autres professions de santé : hygiène, sciences humaines, éthique... L'évaluation se fait via des examens partiels à la fin de chaque semestre. Pour passer en année supérieure, il faut avoir validé ses deux semestres, soit 60 crédits (ECTS) ou au moins un nombre de crédits minimum (48 en 1ère année).
Quand l'étudiant a validé 180 crédits universitaires au bout des trois ans, il obtient le diplôme d'Etat et le grade de licence. L'évaluation des stages apporte aussi un certain nombre de crédits.
Les stages
Les stages sont très importants dans la formation puisqu'ils occupent 50% du temps de formation. Au total, sur les trois ans, l'étudiant a 60 semaines de stage, sur la base de 35 heures par semaine.
Les stages sont de plus en plus nombreux au fur et à mesure du cursus : 15 semaines en première année (5 durant le premier semestre, 10 durant le second semestre) ; 20 semaines en deuxième année (10 durant le troisième semestre et 10 durant le quatrième semestre) ; 25 semaines en troisième année (10 durant le cinquième semestre et 15 durant le sixième semestre). Selon les Ifsi, l'étudiant doit chercher lui-même ses stages, ou bien ils lui sont proposés. A l'AP-HP à Paris, tous les stages s'effectuent dans les hôpitaux parisiens, mais l'étudiant a le choix de faire son stage ailleurs (en province par exemple) s'il le souhaite.
Les étudiants doivent obligatoirement faire des stages dans des services différents. Ils doivent ainsi passer en soins de longue durée (cancérologie par exemple), en psychiatrie, et sur des "lieux de vie" (maisons de retraite, crèche). Les stages sont aussi évalués et leur validation permet d'acquérir des crédits (ECTS) pour le diplôme.
Les stages sont-ils rémunérés ?
Non, les stagiaires gardent le statut étudiant. Ils touchent simplement des indemnités qui sont, pour 4 semaines de stage, de 95 euros en 1ère année, de 120 euros en 2ème année, et de 160 euros en 3ème année.
Peut-on faire ses études en apprentissage ?
Oui : 87 Ifsi en France proposent ce cursus, en général à partir de la deuxième année d'étude. Dans ce cas, vous effectuez tous vos stages dans le même service hospitalier, et vous avez alors le statut d'apprenti et non plus d'étudiant : vous touchez une rémunération mensuelle qui peut aller de 25% à 75% du Smic en fonction de votre âge et de votre année d'étude.
Les stages sont de plus en plus nombreux au fur et à mesure du cursus : 15 semaines en première année (5 durant le premier semestre, 10 durant le second semestre) ; 20 semaines en deuxième année (10 durant le troisième semestre et 10 durant le quatrième semestre) ; 25 semaines en troisième année (10 durant le cinquième semestre et 15 durant le sixième semestre). Selon les Ifsi, l'étudiant doit chercher lui-même ses stages, ou bien ils lui sont proposés. A l'AP-HP à Paris, tous les stages s'effectuent dans les hôpitaux parisiens, mais l'étudiant a le choix de faire son stage ailleurs (en province par exemple) s'il le souhaite.
Les étudiants doivent obligatoirement faire des stages dans des services différents. Ils doivent ainsi passer en soins de longue durée (cancérologie par exemple), en psychiatrie, et sur des "lieux de vie" (maisons de retraite, crèche). Les stages sont aussi évalués et leur validation permet d'acquérir des crédits (ECTS) pour le diplôme.
Les stages sont-ils rémunérés ?
Non, les stagiaires gardent le statut étudiant. Ils touchent simplement des indemnités qui sont, pour 4 semaines de stage, de 95 euros en 1ère année, de 120 euros en 2ème année, et de 160 euros en 3ème année.
Peut-on faire ses études en apprentissage ?
Oui : 87 Ifsi en France proposent ce cursus, en général à partir de la deuxième année d'étude. Dans ce cas, vous effectuez tous vos stages dans le même service hospitalier, et vous avez alors le statut d'apprenti et non plus d'étudiant : vous touchez une rémunération mensuelle qui peut aller de 25% à 75% du Smic en fonction de votre âge et de votre année d'étude.
Peut-on poursuivre des études après le diplôme d'Etat d'infirmier ?
Oui. Les infirmiers diplômés ont depuis toujours la possibilités de faire des spécialisations : infirmier anesthésiste (durée de la spécialisation : 24 mois) ; infirmier de bloc opératoire (durée de la spécialisation : 18 mois) ; infirmier puériculteur (durée de la spécialisation : 12 mois) ; cadre de santé (durée de la spécialisation : 11 mois) ; infirmier de Santé au Travail (licence professionnelle) (durée de la spécialisation : 12 mois). L'entrée dans ces spécialisation se fait sur concours. Pour les spécialisations d'infirmier anesthésiste et d'infirmier de bloc opératoire, il est nécessaire de justifier de deux années d'expérience minimum en tant qu'infirmier.
La spécialisation de puériculteur est faisable dans la continuité de l'école d'infirmiers. La spécialisation de cadre de santé est faisable après 4 années d'exercice en tant qu'infirmier
Egalement : la poursuite d'études à l'université en master
C'est un des acquis de l'universitarisation. Le diplôme d'Etat d'infirmier conférant le grade de licence, diplôme universitaire du schéma L-M-D de niveau bac+3, on peut donc théoriquement poursuivre des études en master, diplôme de niveau bac+5. Mais la filière des soins infirmiers n'existant pas à l'université avant 2009, il y a encore peu de masters dédiés aux infirmiers.
Exemples de masters universitaires :
- un master en "sciences cliniques infirmières" qui se fait d'abord à Paris par le master 1 en lien avec l'EHESP puis à Marseille pour le master 2 avec trois spécialisations possibles (1 : Infirmière de pratiques avancées en cancérologie en sciences infirmières. Spécialité 2 : Infirmière de pratiques avancées en gérontologie. Spécialité 3 : Infirmière coordinatrice de parcours complexes de soins).
- Depuis 2011, il existe aussi un master en sciences cliniques en soins infirmiers à la faculté de Saint Quentin en Yvelines (78) en collaboration avec Saint ANNE formation. Il comporte 3 spécialités : soins palliatifs et douleur, psychiatrie, maladies chroniques et dépendance.
Des masters vers le nouveau métier d'IPA
A l'avenir, les masters ouverts aux infirmiers devraient se multiplier dans le but de former à un nouveau métier que le ministère de la Santé est en train de définir : l'Infirmier de pratique avancée (IPA).
L'IPA sera un assistant du médecin. Il ne se contentera pas d'effectuer des soins comme l'infirmer DE : Il assurera aussi certains actes de suivi, de prévention et aussi de prescription dans des situations bien précises (maladies chroniques, oncologie, pathologies rénales). Il pourra donc renouveler certaines ordonnances ou réaliser certains examens cliniques de base.
L'IPA ne travaillera pas seul mais toujours en équipe, en lien avec un médecin généraliste ou spécialiste. Nouveau en France, ce métier existe déjà dans plusieurs pays sous le terme d'assistant médical. Plusieurs décrets et arrêtés doivent entériner cette pratique en 2019. C'est un vrai tournant pour le système de soins français confronté au problème des déserts médicaux.
Pour les infirmier(e)s, c'est aussi une nouvelle opportunité d'évolution professionnelle.
Lire aussi :
Infirmier, infirmière : un métier de coeur et d'action
Infirmier, infirmière : témoignages vidéo de jeunes pros
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Exemples de masters universitaires :
- un master en "sciences cliniques infirmières" qui se fait d'abord à Paris par le master 1 en lien avec l'EHESP puis à Marseille pour le master 2 avec trois spécialisations possibles (1 : Infirmière de pratiques avancées en cancérologie en sciences infirmières. Spécialité 2 : Infirmière de pratiques avancées en gérontologie. Spécialité 3 : Infirmière coordinatrice de parcours complexes de soins).
- Depuis 2011, il existe aussi un master en sciences cliniques en soins infirmiers à la faculté de Saint Quentin en Yvelines (78) en collaboration avec Saint ANNE formation. Il comporte 3 spécialités : soins palliatifs et douleur, psychiatrie, maladies chroniques et dépendance.
Des masters vers le nouveau métier d'IPA
A l'avenir, les masters ouverts aux infirmiers devraient se multiplier dans le but de former à un nouveau métier que le ministère de la Santé est en train de définir : l'Infirmier de pratique avancée (IPA).
L'IPA sera un assistant du médecin. Il ne se contentera pas d'effectuer des soins comme l'infirmer DE : Il assurera aussi certains actes de suivi, de prévention et aussi de prescription dans des situations bien précises (maladies chroniques, oncologie, pathologies rénales). Il pourra donc renouveler certaines ordonnances ou réaliser certains examens cliniques de base.
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