Les sports du cerveau, vous connaissez ? Le sport est le plus souvent du domaine du corps. Mais depuis quelques années, des associations organisent des compétitions originales dans le sillage des neurosciences qui explorent les capacités insoupçonnées de notre cerveau.
C'est ainsi que l'APAC organise des championnats de France de lecture rapide et de mindmapping, deux méthodes-outils d'apprentissage popularisées par le grand psychologue Tony Buzan (1942-2019).
Le 29 et 30 mai 2021, crise sanitaire oblige, la compétition s'est donc tenue en ligne et près de 1000 personnes (en France mais aussi d'autres pays) ont pu se mesurer.
C'est ainsi que l'APAC organise des championnats de France de lecture rapide et de mindmapping, deux méthodes-outils d'apprentissage popularisées par le grand psychologue Tony Buzan (1942-2019).
Le 29 et 30 mai 2021, crise sanitaire oblige, la compétition s'est donc tenue en ligne et près de 1000 personnes (en France mais aussi d'autres pays) ont pu se mesurer.
Mindmapping 1: mieux vaut une belle mindmap qu'un long discours
Le 29 mai 2021 à 9h, l'épreuve de mindmapping commence. Derrière leur écran d'ordinateur, les candidats écoutent d'abord une présentation orale de 20 minutes sur la dyslexie. Et ils ont ensuite 20 minutes pour réaliser à la main, avec leurs bons vieux crayons de couleur, une carte mentale ou 'mind map' résumant l'essentiel du discours.
"C'est certainement l'épreuve la plus difficile, estime May Linn Obry, l'une des arbitres par ailleurs formatrice en mindmap. D'abord, le temps est court : 20 minutes pour finaliser une carte. Ensuite, il faut être bien concentré pour écouter le discours, en tirer des mots-clés pertinents et les reporter sur la carte. Et puis il faut gérer le stress, donc être zen".
Au final, les arbitres distinguent les mindmaps respectant les codes de l'exercice : une bonne carte doit restituer tous les thèmes évoqués, les articuler, mêler des dessins et des mots-clés et utiliser aussi la couleur.
Ci-dessous la carte gagnante d'Esther Loubradou (cliquez sur l'image pour zoomer):
"C'est certainement l'épreuve la plus difficile, estime May Linn Obry, l'une des arbitres par ailleurs formatrice en mindmap. D'abord, le temps est court : 20 minutes pour finaliser une carte. Ensuite, il faut être bien concentré pour écouter le discours, en tirer des mots-clés pertinents et les reporter sur la carte. Et puis il faut gérer le stress, donc être zen".
Au final, les arbitres distinguent les mindmaps respectant les codes de l'exercice : une bonne carte doit restituer tous les thèmes évoqués, les articuler, mêler des dessins et des mots-clés et utiliser aussi la couleur.
Ci-dessous la carte gagnante d'Esther Loubradou (cliquez sur l'image pour zoomer):
Epreuve 2 : Condenser 60 pages en une seule mindmap, c'est possible
Si vous êtes étudiant, le mindmapping peut donc vous servir à résumer (et apprendre) un cours, mais pas que.... On peut aussi transformer un texte écrit de façon linéaire en mindmap...
Le jour du championnat, la deuxième épreuve a donné 2 heures aux candidats pour résumer le contenu d'un magazine de 60 pages consacré aux soft-skills, au management, à l'efficacité au travail, à la mémoire et au bien-être.
Ci-dessous la mindmap gagnante de Sophie le Penher :
Le jour du championnat, la deuxième épreuve a donné 2 heures aux candidats pour résumer le contenu d'un magazine de 60 pages consacré aux soft-skills, au management, à l'efficacité au travail, à la mémoire et au bien-être.
Ci-dessous la mindmap gagnante de Sophie le Penher :
Mindmapping 3 : place à la créativité !
Enfin, les candidats ont encore eu 2 heures pour créer une mindmap à partir... d'un seul mot. Quand on vous dit "célébration" (le mot soumis aux candidats), vous pensez à quoi ?
Avec ces trois épreuves, les organisateurs de ces championnats ont encore démontré la puissance du mindmapping pour stimuler l'attention, la compréhension et l'esprit d'analyse, mais aussi l'imagination.
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Lire aussi :
Mieux utiliser sa mémoire visuelle dans ses études
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Lecture rapide, prêts, partez !
Le lendemain, 30 mai 2021, les championnats ont laissé place à l'épreuve de lecture rapide, autre sport cérébral tout aussi spectaculaire, avec trois catégories de candidats : adultes, juniors (12-18 ans) et enfants.
Les adultes avaient 2 heures maxi pour lire un livre de 250 pages (68 000 mots) qui avait été édité pour l'occasion mais n'avait pas encore été publié.
Rien de plus impressionnant que de les voir tourner les pages à un rythme soutenu, et parfois les balayer du doigt ou du regard.
Les plus forts ont pu achever le livre en bien moins de 2 heures, et passer ensuite à la seconde partie de l'épreuve : répondre aux questions de compréhension.
Car il ne suffit pas de feuilleter les pages à toute vitesse, il faut comprendre, c'est-à-dire lire vraiment !
Les adultes avaient 2 heures maxi pour lire un livre de 250 pages (68 000 mots) qui avait été édité pour l'occasion mais n'avait pas encore été publié.
Rien de plus impressionnant que de les voir tourner les pages à un rythme soutenu, et parfois les balayer du doigt ou du regard.
Les plus forts ont pu achever le livre en bien moins de 2 heures, et passer ensuite à la seconde partie de l'épreuve : répondre aux questions de compréhension.
Car il ne suffit pas de feuilleter les pages à toute vitesse, il faut comprendre, c'est-à-dire lire vraiment !
Kamel, le champion qui a lu les 68000 mots en 10 minutes
Kamel Kajout, champion du monde de lecture 2021 © Ville de Bondy
And the winner is.... Kamel Kajout ! Cet ingénieur spatial du CNES, père de 4 enfants (dont 1 participait aux championnats) a explosé tous les records en terminant le livre en dix minutes !
Quoi ?! Mais oui, vous avez bien lu : Kamel a fait un vrai sprint de lecture et a réussi le test de compréhension à 60%, ce qui lui a permis de surclasser ses adversaires.
Mais pourquoi ne pas avoir ralenti un peu : "Je m'étais fixé comme challenge personnel de lire en moins de 15 minutes, indique Kamel. Car en 2020, j'avais lu les 340 pages du livre en 28 minutes et j'étais arrivé seulement 2ème". La honte.
Quoi ?! Mais oui, vous avez bien lu : Kamel a fait un vrai sprint de lecture et a réussi le test de compréhension à 60%, ce qui lui a permis de surclasser ses adversaires.
Mais pourquoi ne pas avoir ralenti un peu : "Je m'étais fixé comme challenge personnel de lire en moins de 15 minutes, indique Kamel. Car en 2020, j'avais lu les 340 pages du livre en 28 minutes et j'étais arrivé seulement 2ème". La honte.
Au départ, un homme normal qui mettait six mois à lire un roman
On se dit qu'on a là un surdoué de la lecture, un intello tombé d'une autre planète, adepte des records les plus farfelus. Mais non. Joint par téléphone, Kamel nous a raconté son histoire.
Elève normal, il a commencé par rater son bac et redoubler sa terminale. Il a fini par décrocher un diplôme d'ingénieur en électronique, puis a galéré pour trouver son premier job avant de décrocher la lune à Arianespace.
Et la lecture dans tout ça ? Pas spécialement adepte de littérature, cet homme "normal" mettait six mois pour lire un roman. Jusqu'en 2018.
Cette année-là, il tombe par hasard dans la marmite en suivant Nadia, son épouse, qui a découvert la lecture rapide avant lui. Il l'accompagne donc aux championnats du monde de lecture rapide en Chine afin de garder leur bébé. Mais un membre de l'équipe de France fait faux bond et il prend sa place in extremis. Il est 30ème sur 250 !
Elève normal, il a commencé par rater son bac et redoubler sa terminale. Il a fini par décrocher un diplôme d'ingénieur en électronique, puis a galéré pour trouver son premier job avant de décrocher la lune à Arianespace.
Et la lecture dans tout ça ? Pas spécialement adepte de littérature, cet homme "normal" mettait six mois pour lire un roman. Jusqu'en 2018.
Cette année-là, il tombe par hasard dans la marmite en suivant Nadia, son épouse, qui a découvert la lecture rapide avant lui. Il l'accompagne donc aux championnats du monde de lecture rapide en Chine afin de garder leur bébé. Mais un membre de l'équipe de France fait faux bond et il prend sa place in extremis. Il est 30ème sur 250 !
Nadia et Kamel Kajout, fondateurs de Graines de réussite © capture vidéo youtube Passion d'apprendre
Des équipes pour muscler son cerveau
Après cela, Kamel Kajout s'est formé auprès de Nadia et a commencé à s'entraîner (il lit un livre par jour). Le couple a fondé le centre de formation Graines de réussite à Bondy pour initier des jeunes au mindmapping et à la lecture rapide. Ses secrets ? "C'est surtout une question de concentration, dit Kamel. Il y a quelques techniques à connaitre, mais ensuite il faut s'entraîner".
En tout cas, le 30 mai 2021 pour les championnats du monde, Kamel et Nadia ont participé avec toute leur équipe "Graine de réussite". D'autres équipes - Africa Brain, Odyssea, MK Academy - participaient aussi avec leur coach et un classement a distingué les meilleures.
Graines de réussite a ainsi eu la médaille d'or de lecture rapide par équipe, les Bondynois rapportant au total 12 médailles.
Avec des champions, des médailles, des entraîneurs et des équipes, la lecture rapide devient décidément un vrai sport cérébral.
En tout cas, le 30 mai 2021 pour les championnats du monde, Kamel et Nadia ont participé avec toute leur équipe "Graine de réussite". D'autres équipes - Africa Brain, Odyssea, MK Academy - participaient aussi avec leur coach et un classement a distingué les meilleures.
Graines de réussite a ainsi eu la médaille d'or de lecture rapide par équipe, les Bondynois rapportant au total 12 médailles.
Avec des champions, des médailles, des entraîneurs et des équipes, la lecture rapide devient décidément un vrai sport cérébral.
A lire et à revoir :
En 2018, les championnats de France de mindmapping et de lecture rapide avaient accueilli Tony Buzan à Paris
Découvrez notre reportage : Championnats de France de mindmapping et de lecture rapide avec Tony Buzan
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