Depuis le 23 mai 2007, la nouvelle ministre de l'Enseignement supérieur a multiplié les entretiens et les contacts avec tous les acteurs du monde universitaire : syndicats d'étudiants, enseignants, présidents d'université. Cette concertation devait s'achever vendredi 22 juin, mais voilà que dès le 19, le ministère a fait connaître son avant-projet de réforme.
La Conférence des présidents d'universités pourra réagir lundi 25, juste avant la présentation du texte au Conseil des ministres mercredi 27 juin. Des points peuvent encore bouger, mais le rythme est rapide et certains se demandent si leur point de vue a bien été pris en compte.
Nicolas Sarkozy, pressé d'avancer vite comme on le sait, pense en effet que cette réforme sera l'une des plus importantes de ces prochaines années pour stimuler la compétitivité des universités françaises.
La Conférence des présidents d'universités pourra réagir lundi 25, juste avant la présentation du texte au Conseil des ministres mercredi 27 juin. Des points peuvent encore bouger, mais le rythme est rapide et certains se demandent si leur point de vue a bien été pris en compte.
Nicolas Sarkozy, pressé d'avancer vite comme on le sait, pense en effet que cette réforme sera l'une des plus importantes de ces prochaines années pour stimuler la compétitivité des universités françaises.
Des universités autonomes : pour quoi faire ?
La grande idée est de laisser les facs plus autonomes par rapport à l'Etat pour leur permettre de nouer des partenariats avec le secteur privé (sponsors, entreprises), créer des fondations, recruter des enseignants dans le monde économique. L'enjeu est en effet de permettre aux universités françaises de trouver les moyens financiers qui leur manquent cruellement. La France dépense 7 000 euros par an par étudiant, soit près de la moitié de ce que font les Etats-Unis.
Autre enjeu : mieux préparer les étudiants à l'insertion professionnelle, et pour cela, créer des liens bien plus forts avec les entreprises. Les objectifs de la réforme font à peu près l'unanimité, reste à savoir comment les atteindre.
Autre enjeu : mieux préparer les étudiants à l'insertion professionnelle, et pour cela, créer des liens bien plus forts avec les entreprises. Les objectifs de la réforme font à peu près l'unanimité, reste à savoir comment les atteindre.
Les propositions : des présidents d'université plus libres et plus puissants
L'avant-projet de réforme propose d'abord une réforme de la direction des universités. Pour gagner en efficacité, le conseil d'administration de chaque université passerait à vingt membres (au lieu de cinquante actuellement environ) dont trois étudiants. Il serait dirigé par un président élu pour quatre ans renouvelables. Ce président aurait donc plus de pouvoirs. Il pourrait recruter des enseignants non universitaires, parmi le monde professionnel par exemple, ou attribuer des primes aux personnels comme le fait un chef d'entreprise. Il pourrait aussi recruter des étudiants eux-mêmes pour des taches de tutorat ou de service en bibliothèque.
Les universités volontaires pourraient même gérer leur budget de façon autonome, devenir propriétaires de leurs locaux, ou créer des fondations pour recueillir des fonds privés.
Les présidents d'université qui avaient demandé que les 85 universités françaises aient le même statut d'autonomie n'ont donc pas été suivis. Nicolas Sarkozy a préféré garder l'idée du volontariat. Du coup, de nombreux observateurs se demandent si l'on ne risque pas d'avoir des facs à "deux vitesses" : les plus dynamiques et les plus riches d'un côté, qui se débrouilleront bien pour attirer les budgets de recherche et les meilleurs étudiants, et les autres, qui continueront à tirer le diable par la queue en gérant leurs maigres crédits. A voir.
Les universités volontaires pourraient même gérer leur budget de façon autonome, devenir propriétaires de leurs locaux, ou créer des fondations pour recueillir des fonds privés.
Les présidents d'université qui avaient demandé que les 85 universités françaises aient le même statut d'autonomie n'ont donc pas été suivis. Nicolas Sarkozy a préféré garder l'idée du volontariat. Du coup, de nombreux observateurs se demandent si l'on ne risque pas d'avoir des facs à "deux vitesses" : les plus dynamiques et les plus riches d'un côté, qui se débrouilleront bien pour attirer les budgets de recherche et les meilleurs étudiants, et les autres, qui continueront à tirer le diable par la queue en gérant leurs maigres crédits. A voir.
La sélection va-t-elle être introduite à l'entrée en fac ?
Concernant l'accueil des étudiants, l'avant-projet précise que "tout étudiant est libre de s'inscrire dans l'établissement de son choix". Toutefois, l'inscription des bacheliers en première année de fac devra être soumis à un système de pré-inscription comme celui qui a été testé en 2006-2007 dans un certain nombre d'universités. Comment ? Le texte ne le dit pas.
Par contre, il indique que chaque université pourra établir ses "conditions" d'entrée en master, c'est-à-dire au niveau bac + 4. Aussitôt, les syndicats d'étudiants, en particulier l'UNEF, se sont alarmé en craignant l'introduction d'une sélection des étudiants à ce niveau.
La question de la sélection en université est depuis des années un sujet chaud : traditionnellement, les mouvements et les syndicats de gauche y sont opposés car ils souhaitent permettre à tout étudiant d'accéder à l'université. L'échec et le manque de débouchés repose toutefois périodiquement la question et la mise en place d'une pré-inscription en première année était moins un processus de sélection qu'une aide à une meilleure orientation.
Très remontés en tout cas, certains syndicats d'étudiants ont annoncé qu'ils se mobiliseraient à la rentrée prochaine. "Ce projet nous fournit l'argumentaire pour mobiliser pour mobiliser nos étudiants s'il reste en l'état", a déclaré Bruno Julliard, le président de l'Unef. La réforme commencera-t-elle pour une nouvelle grève étudiante à la rentrée ?
Par contre, il indique que chaque université pourra établir ses "conditions" d'entrée en master, c'est-à-dire au niveau bac + 4. Aussitôt, les syndicats d'étudiants, en particulier l'UNEF, se sont alarmé en craignant l'introduction d'une sélection des étudiants à ce niveau.
La question de la sélection en université est depuis des années un sujet chaud : traditionnellement, les mouvements et les syndicats de gauche y sont opposés car ils souhaitent permettre à tout étudiant d'accéder à l'université. L'échec et le manque de débouchés repose toutefois périodiquement la question et la mise en place d'une pré-inscription en première année était moins un processus de sélection qu'une aide à une meilleure orientation.
Très remontés en tout cas, certains syndicats d'étudiants ont annoncé qu'ils se mobiliseraient à la rentrée prochaine. "Ce projet nous fournit l'argumentaire pour mobiliser pour mobiliser nos étudiants s'il reste en l'état", a déclaré Bruno Julliard, le président de l'Unef. La réforme commencera-t-elle pour une nouvelle grève étudiante à la rentrée ?