Le boom des Ecoles de la 2ème chance : vers 13 000 jeunes en 2012


Les Ecoles de la 2ème chance (E2c) ne connaissent pas la crise et sont de plus en plus nombreuses en France ! Le challenge : permettre à des jeunes sans diplôme de se remettre à niveau et de former un projet professionnel. Une idée qui marche grâce à une pédagogie individualisée basée sur le contrat et l'alternance




Sandra a arrêté l'école en troisième, pensant se mettre à travailler, mais n'a trouvé que des petits boulots qui l'ont découragée. Farid a raté son bac pro mécanique et n'a pas eu le courage de recommencer. Kevin s'est lancé dans la cuisine, mais a dû arrêter ses études après un accident. Aucun d'entre eux n'a finalement obtenu de diplôme, et tous se retrouvent perdus, sans job et sans projet, une situation qui concerne 150 000 jeunes par an.

Pour eux tous, les "Ecoles de la 2ème chance" portent bien leur nom : ces écoles, présentes dans 18 régions françaises et 47 départements, redonnent leur chance à ceux qui ont souvent connu l'échec. Soutenu par l'Etat, les régions, les collectivités et les entreprises, le réseau des E2c ne cesse de s'étendre. En 2011, cinq nouvelles E2c ont encore ouvert à Orly (Val-de-Marne), Toulouse, Vaulx-en-Velin, Valence, Grenoble. Et en 2012, des sites labellisés "E2C" doivent ouvrir à La Réunion, Dunkerque, Maubeuge et Valenciennes (E2C Nord de France)...

Car pour ceux qui poussent leur porte, les E2c débouchent sur du concret : à la sortie, 59% des jeunes trouvent une solution à travers une formation, un contrat en alternance ou un contrat de travail.

Une pédagogie du contrat, de la réussite et de l'alternance

Le secret des E2c tient sans doute à leur pégagogie en plusieurs volets. "C'est d'abord une pédagogie du contrat, explique Alexandre Shajer, président du réseau des E2C France. Après une évaluation, chaque jeune signe pour un plan de formation individualisé, spécialement adapté à ses besoins, car on ne cache pas au jeune qu'on est une école, il faut qu'il y ait des progrès et des acquisitions." Du sur-mesure en somme, qui permet de relancer la motivation de celui qui l'avait perdue "parce que ça le concerne".

Puis commencent les cours, toujours en petits groupes, guidés par une pédagogie positive qui pointe uniquement les réussites et les acquisitions : "L'objectif n'est pas de comparer les élèves les uns aux autres, poursuit Alexandre Shajer, mais de noter les compétences que chaque jeune acquiert. On note ce qui est acquis et chaque étudiant ressort avec un portefeuille de compétences."

Pratique, cette liste de compétences permet de rédiger CV et lettres de motivation et de se mettre à chercher rapidement des stages. Car la pédagogie des E2C est aussi celle de l'alternance : trois semaines à l'école et trois semaines en entreprise. Les uns testent ainsi leur goût pour divers secteurs. Les autres confirment leur attirance pour un métier. Et tout au long du parcours, un référent adulte aide le stagiaire à faire le point, à préciser ou à réorienter son projet. Parfois on décroche un vrai job, d'autres fois, on trouve sa voie mais il faut envisager une formation spécialisée plus longue.

L'E2C de Paris en vidéo

This browser does not support the video element.


Un réseau sur toute la France

Vous êtes intéressé par l'Ecole de la 2ème chance, pour vous ou pour un proche ? Vous voudriez savoir s'il en existe une dans votre région ? Il est bien sûr possible de se renseigner auprès de sa Mission locale, mais on peut aussi visiter le site du réseau des E2C : www.reseau-e2c.fr/

Environ 13 000 jeunes devraient être suivis dans une E2C en 2012 et pouvoir tenter ainsi leur deuxième chance.

Lire aussi :

Témoignage : L'Ecole de la 2ème Chance m'a donné envie d'aller loin

Quand l'école donne une deuxième chance



Rédigé par le Mardi 3 Janvier 2012
Dans la même rubrique :