Jobs d'été et stages à l'étranger : des opportunités malgré l'incertitude


Malgré la crise sanitaire, il reste possible de trouver un job et même un stage à l'étranger pour l'été 2021. Dans le tourisme en Europe du Sud, mais aussi dans l'agriculture en Grande-Bretagne et peut-être aux Etats-Unis, le recul de la crise sanitaire ouvre des opportunités !




"Les jeunes sont tellement déprimés, qu'ils pensent qu'il est inutile de chercher un job hors de France cette année..." Directeur du Club Teli, Dominique Girerd perçoit ce découragement dans les messages ou coups de fil qu'il reçoit.

Depuis 1992, cette association à but non lucratif aide les jeunes à trouver des jobs, des stages et toute piste pour s'expatrier ou vivre une expérience internationale. En 2020-2021, avec la crise sanitaire et la fermeture de nombreuses frontières, elle a certes vu diminuer le nombre de ses adhérents. 

Mais en ce printemps 2021, le Club envoie un message d'optimisme : il serait tout à fait possible de trouver un job d'été - et même un stage ! - hors de France, car plusieurs pays relancent leurs activités de tourisme et de loisirs, et beaucoup d'employeurs ont besoin de recruter.

De nombreux jobs d'été dans plusieurs pays d'Europe

L'association, qui répertorie depuis des années les offres de jobs à l'international, constate en effet une  augmentation des annonces :
"A côté des employeurs les plus importants qui ont commencé à recruter début 2021, beaucoup d'employeurs (plus modestes) vont diffuser leurs offres entre début mai et fin juin selon les pays et évolution pandémique", prévient le Club Teli dans son communiqué du 24 avril.

La réouverture de lieux de loisirs, de tourisme et de restauration dans plusieurs pays d'Europe du Sud  (Portugal, Espagne, Grèce, Italie, Malte, Chypre...) permet déjà de trouver de nombreuses offres de jobs dans des campings, clubs de vacances ou centres sportifs : comme moniteurs, animateurs, personnel commercial, administratif, d'entretien ou de maintenance...

Les cafés et restaurants longtemps fermés devraient aussi avoir de gros besoins, d'autant que beaucoup ont perdu leur personnel permanent (parti travailler dans d'autres secteurs).

Ainsi, à la fin avril, le Club Teli a déjà mis en ligne 13 815 offres de jobs d'été en Italie et 6 523 en Espagne. L'Europe du Nord n'est pas non plus en reste avec  5 385 jobs d’été en Finlande et 2 480 au Danemark.

Des candidats moins nombreux et une concurrence moins rude

Il y a donc de véritables opportunités à saisir, d'autant que la concurrence est sans doute moins rude que d'autres années. "Plusieurs employeurs nous ont alerté du peu de candidatures reçues suite à leur annonce", indique Dominique Girerd.

D'autre part avec la mise en place du Brexit au 1er janvier, les jeunes Anglais ne seront pas au rendez-vous dans leurs anciens pays de prédilections (Grèce, Malte, Chypre, Portugal...), laissant ainsi davantage de places aux autres.
 
​ "il ne faut pas hésiter à préparer son CV et se tenir prêt à postuler"

A Malte, haut-lieu touristique, les employeurs préparent la réouverture progressive des musées, des restaurants, des commerces et des plans d’aide ont été débloqués pour les secteurs de la plongée et du sport.

Le message est donc clair : il ne faut pas hésiter à préparer son CV et à postuler, tout en restant prêt à s'adapter à des changements, vu l'incertitude à laquelle sont encore soumis les commerces ou les établissements recevant du public.

"Compte tenu de la crise sanitaire, il est possible que les périodes de recrutement et les durées de travail puissent varier, donc il ne faut pas forcément s'arrêter aux dates indiquées dans les annonces", conseille Dominique Girerd.

Le Club Teli, comment ça marche ?

Les offres de jobs d'été, de stages ou d'emploi répertoriées par le Club Teli (www.teli.asso.fr/) sont a priori réservées aux membres de l'association. Pour pouvoir les consulter et bénéficier de tous les services, il suffit d'adhérer (pour 45 euros annuels) : les membres ont alors accès à toutes les annonces, aux listes d'employeurs, aux tchats et échanges de bons plans, aux guides pratiques (sur la recherche d'emploi à l'étranger) et aux dossiers par pays mis à jour chaque année.

Trois permanents peuvent aussi répondre aux questions. Plusieurs outils sont proposés pour vous aider dans votre recherche et votre projet, dont un coaching personnalisé ou un service d'envoi de CV.

Cependant les non-membres peuvent aussi consulter certaines annonces en passant par un partenaire du Club (une mission locale ou un centre d'information jeunesse). Ils peuvent alors postuler à une annonce par semaine mais n'ont pas accès aux autres services.

Grande-Bretagne : 30 000 postes à pourvoir dans l'agriculture

Et la Grande-Bretagne ? Si le Brexit a compromis les échanges universitaires Erasmus, il reste tout à fait possible d'y trouver un job d'été dans la cueillette de fruits, légumes ou fleurs.

Selon le Club Teli, il y aurait 30 000 postes de saisonniers à saisir à partir d'avril et 130 fermes recruteraient déjà. 

La Grande-Bretagne a en effet conservé pour les non Britanniques et après le Brexit le régime des travailleurs agricoles saisonniers faute de voir ses fruits et légumes pourrir sur place. Après avoir trouvé votre job, vous pouvez donc demander un visa de travailleur saisonnier (T5). Les frais de visas sont de 189 livres sterling et vous pouvez rester jusqu'à six mois.

Avantages : Dans les grandes exploitations, on peut loger sur place. Un niveau d'anglais basique suffit. Et il est possible de gagner jusqu'à 500 livres par semaine !

Et aussi une avalanche de vrais stages

Enfin, l'optimisme du Club Teli sur les jobs d'été s'étend aussi aux stages ! En lien avec des milliers d'employeurs depuis des années, l'association répertorie en effet aussi les offres de stages et de CDI.

Et elle n'a pas observé de son côté d'effondrement des offres de stages dans sa base d'employeurs. "Il y a certes eu quelques faillites, par exemple chez des tour opérateurs, mais cela reste marginal", indique Dominique Girerd. Le Club a ainsi réussi à rassembler 10 000 offres de stages pour 2021 !
 
"J'ai trouvé un stage à Barcelone !"


L'association est d'ailleurs partenaire d'environ 300 établissements d'enseignement supérieur, comme par exemple Sciences Po Rennes ou l'UPEC, qu'elle fait bénéficier de son réseau d'entraide. Mais elle aide aussi directement de nombreux étudiants en fin de cursus - par exemple de BTS - qui doivent absolument trouver un stage à l'étranger pour valider leur diplôme.

La preuve qu'il est possible de trouver un stage à l'étranger en pleine crise sanitaire ? Le site du Club Teli regorge de témoignages. "J'ai été acceptée à un stage à Barcelone, écrit Bernadete en mars 2021. J'avais même un entretien vidéo pour un autre stage mais je l'ai annulé car l'entreprise de Barcelone propose un accompagnement des stagiaires plus poussé, avec des formations et un réseau international de stagiaires".


Vers une réouverture des Etats-Unis

Jusque-là les perspectives pour les jobs et les stages se limitaient toutefois à l'Europe, les destinations lointaines restant fermées. De fait, pour 2021, il n'est pas possible d'aller en Australie, au Brésil ou en Nouvelle-Zélande.

Mais l'espoir semble venir des Etats-Unis qui ont annoncé qu'ils allaient à nouveau délivrer des visas de type J-1 qui permettent de venir faire un stage ! Une prochaine réouverture de l'espace Schengen (espérée pour mai-juin) devrait donc permettre de postuler... 

Si vous êtes lassés de rester entre les quatre murs de votre chambre, ou que vous peinez à trouver un stage en France, n'hésitez donc pas à élargir vos horizons et à envisager (enfin) de passer les frontières. Aller cueillir des fraises au Danemark ou travailler dans un parc naturel au Canada pourrait sans doute vous remotiver !

Les séjours linguistiques toujours possibles également

Enfin, les organismes de séjour linguistiques font eux aussi savoir qu'ils offrent toujours des opportunités intéressantes pour l'été 2021 et sur diverses destinations : Irlande, Ecosse, Danemark, Allemagne, Espagne, Malte...

Comme pour les jobs, il y a encore un peu de flou sur les conditions d'entrée, et les organismes peuvent faire évoluer leurs programmes jusqu'en juillet. Mais il ne faut pas hésiter non plus à se mettre sur les rangs dès maintenant... et peut-être privilégier les organisme agréés par l'UNOSEL ou l'Office qui assurent de bonnes garanties (notamment en cas d'annulation ou changement), et suivent au jour le jour la situation sanitaire.

Avec toutes ces pistes, on se prend à rêver d'un été 2021 placé sous le signe du voyage et des échanges.



Rédigé par le Jeudi 29 Avril 2021
Dans la même rubrique :