Le phénomène est souvent caricaturé - la France fait fuit les jeunes - alors qu'il est multi-facettes et que les motivations qui peuvent pousser à chercher un job à l'étranger sont très variées.
Surivann, en poste chez Swatch en Suisse
"D'abord, on est une génération qui a déjà pas mal voyagé, alors travailler hors de France ne nous fait pas peur, au contraire. Moi j'ai eu l'occasion d'étudier au Canada et j'ai fait un stage en Pologne, explique Surivann. Et à plus ou moins long terme, j'avais bien l'intention d'avoir une expérience à l'étranger".
Diplômé en juin 2013 de l'Ipag, une école de commerce, il travaille aujourd'hui... à Bienne, en Suisse, pour le célèbre groupe horloger Swatch. Son départ est venu d'une opportunité : "Pendant mes études, j'étais déjà en alternance dans le groupe Swatch à Paris, et l'on m'a proposé une embauche en CDI à la maison mère, à Bienne, en Suisse alémanique. La Suisse, ce n'est pas commun, alors j'ai sauté sur l'occasion".
Un choix dont Surivann se félicite : "Le fait de quitter Paris donne un certain dynamisme, c'est un nouveau départ... Je n'avais pas envisagé la Suisse, mais les salaires y sont attrayants et mon poste aussi : je suis chef de projet digital marketing, on me confie de grosses responsabilités et il y a de belles possibilités d'évolution. Je n'aurais jamais eu autant de responsabilités à Paris".
Et puis, le jeune pro apprécie ce pays où il fait bon vivre : "On a le ski à portée de main, j'ai un appartement de 80m2, et j'habite à 10' de mon travail. Pour moi, c'est un luxe que je n'aurais jamais eu à Paris !" Douceur de vivre qui ne signifie pas farniente : "Au niveau boulot, les Suisses sont très rigoureux, très carrés, c'est leur point fort".
Diplômé en juin 2013 de l'Ipag, une école de commerce, il travaille aujourd'hui... à Bienne, en Suisse, pour le célèbre groupe horloger Swatch. Son départ est venu d'une opportunité : "Pendant mes études, j'étais déjà en alternance dans le groupe Swatch à Paris, et l'on m'a proposé une embauche en CDI à la maison mère, à Bienne, en Suisse alémanique. La Suisse, ce n'est pas commun, alors j'ai sauté sur l'occasion".
Je n'aurais jamais eu autant de responsabilités à Paris
Un choix dont Surivann se félicite : "Le fait de quitter Paris donne un certain dynamisme, c'est un nouveau départ... Je n'avais pas envisagé la Suisse, mais les salaires y sont attrayants et mon poste aussi : je suis chef de projet digital marketing, on me confie de grosses responsabilités et il y a de belles possibilités d'évolution. Je n'aurais jamais eu autant de responsabilités à Paris".
Et puis, le jeune pro apprécie ce pays où il fait bon vivre : "On a le ski à portée de main, j'ai un appartement de 80m2, et j'habite à 10' de mon travail. Pour moi, c'est un luxe que je n'aurais jamais eu à Paris !" Douceur de vivre qui ne signifie pas farniente : "Au niveau boulot, les Suisses sont très rigoureux, très carrés, c'est leur point fort".
Marc, informaticien chez HSBC à Londres
La City à Londres
De fait, les destinations européennes sont très prisées à commencer par la Grande Bretagne : "Le marché de l'emploi y est dynamique, et puis on apprécie de pouvoir rentrer souvent en France retrouver la famille", expliquent-ils.
La possibilité d'y faire des séjours linguistiques, des semestres d'études ou des jobs d'été aide aussi à "tâter le terrain". Mais le meilleur tremplin pour décrocher un poste de cadre au Royaume-Uni est sans doute d'y faire un VIE, ou "volontariat international en entreprise" pour une entreprise française.
C'est ce qu'a fait Marc, informaticien diplômé d'ESME Sudria en 2011, qui travaille aujourd'hui chez HSBC à Londres. Il a savamment construit son parcours et préparé son insertion dans l'informatique bancaire outre-Manche.
"Après ma 4ème année, j'ai décidé de faire une année de césure et de travailler dans le secteur bancaire. Je me suis forgé une première expérience et suis revenu finir ma dernière année plus motivé que jamais. Une fois mon diplôme obtenu, je suis parti en VIE à Londres. C'est une expérience unique, qui permet un vrai vécu international et qui est valorisante sur un CV. Elle m'a permis aussi de côtoyer des professionnels du secteur et d'enrichir mon réseau".
La possibilité d'y faire des séjours linguistiques, des semestres d'études ou des jobs d'été aide aussi à "tâter le terrain". Mais le meilleur tremplin pour décrocher un poste de cadre au Royaume-Uni est sans doute d'y faire un VIE, ou "volontariat international en entreprise" pour une entreprise française.
Le VIE, un tremplin qui donne une vrai vécu international
C'est ce qu'a fait Marc, informaticien diplômé d'ESME Sudria en 2011, qui travaille aujourd'hui chez HSBC à Londres. Il a savamment construit son parcours et préparé son insertion dans l'informatique bancaire outre-Manche.
"Après ma 4ème année, j'ai décidé de faire une année de césure et de travailler dans le secteur bancaire. Je me suis forgé une première expérience et suis revenu finir ma dernière année plus motivé que jamais. Une fois mon diplôme obtenu, je suis parti en VIE à Londres. C'est une expérience unique, qui permet un vrai vécu international et qui est valorisante sur un CV. Elle m'a permis aussi de côtoyer des professionnels du secteur et d'enrichir mon réseau".
François, jeune entrepreneur en Chine
Et les destinations lointaires ? En 2006, à la fin de ses études de finances à l'ISEG, François a mis le cap sur la Chine : "J'avais à la fois envie de découvrir ce pays culturellement si différent, et j'étais attiré par son boom économique. Pourtant je n'y avais jamais été et je ne parlais pas chinois".
L'étudiant achève ses études à New York, et dit être parti presque "sur un coup de tête" : "Je suis parti sans plan d'expatriation, avec un aller simple, le premier but étant d’apprendre la langue, car on disait que c’était une valeur ajoutée non-négligeable en ces temps de début de crise en Occident".
Expérience positive ? "Pour les affaires, j’ai été servi, et malgré les difficultés, j'ai beaucoup appris. Mon premier job était d'aider un Hongkongais à monter et manager sa société de trading financier. J'ai passé sept années à Shenzhen dans le Sud du pays", raconte François qui a aujourd'hui monté son entreprise à Shangai, vit en couple avec une Chinoise et parle couramment le mandarin.
"Je suis très heureux d'avoir fait ce choix, cependant aujourd'hui, après 8 années de croissance soutenue, les entreprises chinoises ont beaucoup moins besoin des Français, le "filon Chine" a été surexploité. Si je devais partir aujourd'hui à l'aventure, je ne choisirais plus la Chine".
L'étudiant achève ses études à New York, et dit être parti presque "sur un coup de tête" : "Je suis parti sans plan d'expatriation, avec un aller simple, le premier but étant d’apprendre la langue, car on disait que c’était une valeur ajoutée non-négligeable en ces temps de début de crise en Occident".
Aujourd'hui le "filon Chine" a été surexploité par les Français
Expérience positive ? "Pour les affaires, j’ai été servi, et malgré les difficultés, j'ai beaucoup appris. Mon premier job était d'aider un Hongkongais à monter et manager sa société de trading financier. J'ai passé sept années à Shenzhen dans le Sud du pays", raconte François qui a aujourd'hui monté son entreprise à Shangai, vit en couple avec une Chinoise et parle couramment le mandarin.
"Je suis très heureux d'avoir fait ce choix, cependant aujourd'hui, après 8 années de croissance soutenue, les entreprises chinoises ont beaucoup moins besoin des Français, le "filon Chine" a été surexploité. Si je devais partir aujourd'hui à l'aventure, je ne choisirais plus la Chine".
Benjamin, dans une agence marketing à Montréal
Le Québec est aussi une des destinations lointaines préférées des jeunes Français : ils sont plus de 3000 à venir s'y établir chaque année comme résidents temporaires. Outre la langue, ce sont les opportunités d'emploi plus ouvertes qu'en France qui attirent, par exemple dans l'aéronautique ou les technologies de l'information.
Montréal séduit particulièrement pour son dynamisme et son charme. "En été, c'est génial. Il y a toujours un événement spécial, toujours des activités. La ville est vivante, on s'y sent en sécurité!", dit Sophie, étudiante de 24 ans.
Autre atout du Québec, le climat social et économique : "Ici l'ambiance est moins lourde qu'en France, c'est beaucoup plus positif", dit Nicolas, 22 ans, au Québec depuis 6 ans. Enfin les Français apprécient la facilité de se loger à bon prix et la convivialité du voisinage : "Habiter à Paris sans se ruiner, c'est pratiquement impossible! Et ici, en plus, les voisins sont sympas", dit Fred, 29 ans, au Québec depuis 2 ans.
Benjamin, 25 ans, est arrivé dans la province à 18 ans, d'abord pour faire ses études universitaires en administration, attiré par les frais de scolarité avantageux dont bénéficient les Français en raison des accords entre les deux pays (un avantage qu'ils pourraient perdre). "J'ai donc décidé de faire le voyage en pensant que je reviendrai en France une fois diplômé".
Mais Benjamin s'est beaucoup impliqué dans la vie étudiante et s'est constitué un très beau réseau de contacts. Cela lui a permis de dénicher un premier emploi directement après son diplôme dans une agence marketing située à Montréal dont il adore l'ambiance festive.
Aujourd'hui citoyen canadien, il espère continuer son parcours professionnel au Québec : "Pour l'instant, le contexte économique européen n'est pas réellement attirant. Je vois que je peux me bâtir une carrière satisfaisante ici, je me suis fait beaucoup de bons amis, j'adore la ville… Je ne vois aucune raison de repartir pour le moment! Mais qui sait ce que l'avenir nous réserve!"
Montréal séduit particulièrement pour son dynamisme et son charme. "En été, c'est génial. Il y a toujours un événement spécial, toujours des activités. La ville est vivante, on s'y sent en sécurité!", dit Sophie, étudiante de 24 ans.
L'ambiance est moins lourde qu'en France, les loyers modérés
Autre atout du Québec, le climat social et économique : "Ici l'ambiance est moins lourde qu'en France, c'est beaucoup plus positif", dit Nicolas, 22 ans, au Québec depuis 6 ans. Enfin les Français apprécient la facilité de se loger à bon prix et la convivialité du voisinage : "Habiter à Paris sans se ruiner, c'est pratiquement impossible! Et ici, en plus, les voisins sont sympas", dit Fred, 29 ans, au Québec depuis 2 ans.
Benjamin, 25 ans, est arrivé dans la province à 18 ans, d'abord pour faire ses études universitaires en administration, attiré par les frais de scolarité avantageux dont bénéficient les Français en raison des accords entre les deux pays (un avantage qu'ils pourraient perdre). "J'ai donc décidé de faire le voyage en pensant que je reviendrai en France une fois diplômé".
Mais Benjamin s'est beaucoup impliqué dans la vie étudiante et s'est constitué un très beau réseau de contacts. Cela lui a permis de dénicher un premier emploi directement après son diplôme dans une agence marketing située à Montréal dont il adore l'ambiance festive.
Aujourd'hui citoyen canadien, il espère continuer son parcours professionnel au Québec : "Pour l'instant, le contexte économique européen n'est pas réellement attirant. Je vois que je peux me bâtir une carrière satisfaisante ici, je me suis fait beaucoup de bons amis, j'adore la ville… Je ne vois aucune raison de repartir pour le moment! Mais qui sait ce que l'avenir nous réserve!"