Grandes écoles : toujours une bonne insertion des diplômés en 2013


La Conférence des grandes écoles a présenté le 18 juin 2013 les résultats de son enquête sur l'insertion des jeunes diplômés de la promotion 2012. Leur taux net d'emploi est de 81,5% en 2013, un chiffre toujours bon qui connaît toutefois un léger repli par rapport à 2012 (84,9%).




Remise de diplôme à l'Ecole Polytechnique.
Au premier trimestre 2013, la promotion d'étudiants sortis en 2012 d'une grande école a été soumise à la traditionnelle batterie de questions de la 21ème enquête d'insertion de la Conférence des grandes écoles (CGE). Des résultats stratégiques pour des écoles ayant vocation à former les cadres de la Nation ! Six mois à huit mois après être sortis de l'école, qu'étaient-ils donc devenus ?

Globalement, leur taux net d'emploi est de 81,5%, ce qui regroupe ceux qui ont trouvé un emploi (66,8%), ceux qui font un volontariat notamment un V.I.E. (3,9%), et ceux qui poursuivent des études ou une thèse (12,3%).

La CGE se félicite de ces résultats d'insertion "toujours très élevés" sans nier toutefois un léger fléchissement par rapport au taux net d'emploi qui était de 84,9% en 2012. La part des CDI baisse également et passe de 80% en 2012 à 76% en 2013. "Mais ces évolutions restent limitées et sans commune mesure avec l'effondrement annoncé ici ou là", assure la CGE.

Les managers plus touchés par la crise que les ingénieurs

Ce sont pourtant ces légères évolutions qui sont intéressantes, d'autant que l'enquête étant faite chaque année depuis 21 ans, elle souligne autant les variations accidentelles que les tendances de fond.

On voit donc en 2013 que si la crise se fait un peu sentir, tous n'en pâtissent pas de la même façon : globalement, les ingénieurs sont moins touchés puisque le taux net d'emploi se maintient pour eux à 83,5% contre 78,4% chez les managers. La pénurie tendancielle de profils scientifiques et techniques joue ainsi en leur faveur.

Chiffre emblématique, la proportion de jeunes diplômés à la recherche d’un emploi au moment de l’enquête augmente légèrement de 12,5% en 2012 à 15,4 % en 2013. Mais elle atteint tout de même 19,1% en 2013 chez les managers. Il est toutefois rassurant de voir que le taux de chômage chute à 5,8% pour la promotion 2011 (qui était également interrogée) ce qui signifie que 18 mois après la sortie d'une grande école, quasiment tous les diplômés ont trouvé un poste.

Les salaires se maintiennent

La CGE relativise aussi l'impact de la crise en soulignant que 80% de ceux qui ont trouvé un emploi l'ont fait en moins de deux mois.

Les salaires, eux, se maintiennent avec un montant annuel moyen (brut avec primes perçu en France et à l’étranger) de 37 083€ (37 268€ en 2012). Là encore, les ingénieurs s'en sortent mieux en terme d'évolution puique leurs salaires sont en légère augmentation (36 742€ de rémunération brute avec primes) tandis que celle des managers a diminué en moyenne cette année, passant de 39 244€ à 37 940€.

Autre déséquilibre hélas stable : la proportion de femmes ayant le statut cadre est toujours nettement inférieure à celle des hommes (80,1% contre 90,5%). "Cette donnée, défavorable aux femmes (notamment ingénieures), reste encore une préoccupation importante des grandes écoles", indique la CGE. Pas de cocorico sur ce plan.

De plus en plus de premier emploi à l'étranger : une fuite des cerveaux ?

Autre évolution intéressante, la part des jeunes diplômés ayant trouvé un emploi à l’étranger (16%) croît de trois points par rapport à 2012, et en particulier parmi les managers puisque près d'un jeune manager sur quatre (22,9%) ayant un emploi le trouve à l'étranger !

Bernard Ramanantsoa, directeur d'HEC,  voit deux façons d'interpréter phénomène : "la plus optimiste : nos élèves sont parfaitement adaptés au marché mondial de l'emploi (...) Si cette démarche est uniquement stratégique et s'inscrit dans un processus vertueux d'enrichissement de l'expérience professionnelle, c'est une belle réussite, estime-t-il. En revanche, si celle-ci préfigure une fuite de nos meilleurs éléments vers d'autres horizons faute de débouchés satisfaisants, nous sommes inquiets."

Les stages restent la première passerelle pour l'emploi

Pas de changement en revanche quant au mode d'accès à l'emploi : le stage (qu’il soit de fin d'études, en alternance ou en césure) reste la principale voie d'accès à l’emploi.

Plus de 40% des jeunes diplômés ayant trouvé un emploi mentionnent au moins un de ces stages contre 35% en 2012.

Sociétés de conseil et bureaux d'études toujours premiers recruteurs

Enfin, une autre tendance de fond se confirme : les sociétés de conseil et les bureaux d'études (BE) sont  toujours les premiers recruteurs des jeunes diplômés.
Pour les ingénieurs : L'offre des sociétés de conseil et des BE représentait 10% des emplois d’ingénieurs en 2007. Après une progression très importante à 18% en 2011, elle a fléchi légèrement pour atteindre 16,5%, proportion qui s'est maintenue à ce niveau en 2013.

L'emploi direct dans l’énergie, qui avait connu une forte baisse en 2012, revient pratiquement à son niveau d'il y a deux ans (soit environ 12%). En revanche, les secteurs de l'industrie des transports et du BTP, qui avaient connu une belle progression en 2012, sont en légère baisse. Les services TIC poursuivent leur repli, passant graduellement de 13% en 2007 à 7% d'emplois directs en 2013.

Pour les managers : Comme pour les ingénieurs, les managers sont une majorité à intégrer les sociétés de conseil et les BE, même si cette proportion connaît un léger repli depuis 2012. Le secteur de la
banque/assurance poursuit son recul et passe désormais de 14% à 12% d’emploi direct.

Autres légères progressions à noter, celles des secteurs de l'audit, de l'industrie agroalimentaire, de l'industrie des transports ou encore du secteur du luxe.

Pour en savoir plus :
Consultez et téléchargez l'enquête complète de la CGE (en format pdf) ci-dessous :

enquete-insertion-grandes-ecoles-2013.pdf  (3.81 Mo)





Rédigé par la rédaction le Lundi 24 Juin 2013
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