Gestion de paie : des formations qui mènent à l'emploi



Les entreprises françaises recherchent en permanence du personnel formé à la gestion de paie. Un métier des ressources humaines trop peu valorisé qui peut être exercé après un bac+2/3 spécialisé ou une reconversion professionnelle.



S'il y a un domaine où le "choc de simplification" ne se fait pas sentir en France, c'est bien celui des fiches de paie ! Avec l'évolution du droit social, les spécificités par métiers, le calcul des cotisations en tout genre, certains comparent les bulletins de paie à de vrais millefeuilles.

Conséquence : les grosses entreprises recrutent de plus en plus de spécialistes de la paie. Les PME, elles, sous-traitent ce travail à leur cabinet comptable, ou à des entreprises spécialisées. Les débouchés sont donc variés selon que l'on préfère travailler dans un cabinet comptable, le service ressources humaines d'une entreprise ou une société spécialisée.

Dans certaines entreprises internationales, les gestionnaires de paie doivent aussi prendre en compte la mobilité des salariés qui travaillent hors de France : les règles sociales, les impôts...

Vidéo : le métier de gestionnaire de paie


Etre rigoureux, tenir ses connaissances à jour

S'il exige de la rigueur et le goût des chiffres, le métier n'a pourtant rien d'ennuyeux, contrairement à l'image que s'en font certains étudiants. "Dans un cabinet de sous-traitance de paie, le poste est très intéressant, explique Nadine, elle-même gestionnaire de paie. Il est varié, de par la pluralité des spécificités liées à chaque domaine d’activité et aux conventions collectives. C'est un poste où il faut être toujours en acquisition de nouvelles connaissances, et prêt à tenir compte des aléas tels que la répartition inégale des horaires en fonction des semaines (la dernière semaine du mois étant souvent chargée…)".

Après une formation et une expérience en comptabilité, Nadine a choisi de spécialiser en paie et a suivi une formation par le biais de l'Afpa, l'association pour la formation professionnelle des adultes. Il existe en effet diverses formations qui permettent de se reconvertir ou de se diriger vers la gestion de la paie.

Un organisme comme IFOCOP propose aussi une formation diplômante de gestionnaire de paie inscrite au Répertoire national des certifications profesionnelles (niveau III).

Des licences professionnelles et des bachelors spécialisés

Mais pour répondre à la demande des entreprises, les écoles de commerce et les universités ont elles-même créé des formations initiales pour les étudiants.

Ainsi le DUT gestion des entreprises et des administrations (GEA) forme-t-il à la gestion de paie via la spécialité "ressources humaines". Plusieurs universités proposent aussi des licences professionnelles, diplômes de niveau bac+3 : on y accède après un bac+2, pour acquérir une spécialisation professionnelle en un an, par exemple après un BTS, un DUT ou deux ans de droit, de gestion, de comptabilité ou d'administration économique et sociale (AES).

L'IUT GEA de Bordeaux, l'IUT de La Roche-sur-Yon, l'IUT Louis Pasteur à Strasbourg, l'université Paris Est Créteil Val de Marne, l'université de Cergy-Pontoise, Montpellier I, Paris Ouest Nanterre et l'IAE de Lyon et d'autres proposent notamment ce genre de licence professionnelle.

Privilégier l'alternance

L'IGEFI, spécialiste des formations gestion à Levallois-Perret (92), propose aussi une formation d'un an de niveau bac+3 en partenariat avec l'ordre des experts-comptables. Et à Lyon, le Ciefa (du groupe IGS).

Avantage : beaucoup de ces cursus sont proposés en alternance. "Et pour un jeune qui souhaite se lancer dans la gestion de paie, je conseillerais vraiment l'alternance pour pouvoir faire valoir une expérience professionnelle", souligne Nadine.

Si les entreprises recrutent beaucoup sur ce poste, elles apprécient en effet les candidats qui ont eu une première expérience et sont directement opérationnels. Sans compter que le contrat d'alternance peut déboucher sur un CDI.

Evolution possible vers tous les métiers des RH

L'évolution au sein du métier peut se faire de diverses façons. "On peut d'abord changer de type d'employeur, par exemple passer d'un cabinet d'expertise-comptable ou d'une société spécialisée au service RH d'une grande entreprise", estime Sébastien. Une évolution courante dans la mesure où les entreprises apprécient les professionnels qui viennent d'une société spécialisée.

Au passage, les relations au travail changent du tout au tout : "en entreprise, on est au contact des salariés, en cabinet, ce sont les entreprises qui sont nos clientes", explique Sébastion.

Enfin en entreprise, un poste de gestionnaire de paie est vrai un tremplin pour accéder ensuite à d'autres fonctions des ressources humaines : responsable de la rémunération (pour superviser toute la politique salariale), chargé de la formation, du recrutement, de la mobilité, voire directeur ou directrice des ressources humaines. Un bon plan si l'on considère que ces métiers, eux, ne sont accessibles qu'à bac+5.

Lire aussi : La comptabilité, des métiers d'avenir qui cherchent des experts
14 Avril 2017


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