Fraude au bac : des détecteurs de smartphone installés dans des salles

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Le bac 2012 se déroule sous haute surveillance ! Le ministère a fait savoir qu'il avait installé des détecteurs d'ondes dans certains centres d'examens. Objectif : repérer les petits tricheurs qui iraient voir les corrigés sur leur smartphone.




D'habitude, ce sont les sujets de philosophie qui ont la vedette lorsque débutent les épreuves du bac. Or voilà qu'en 2012, l'attention médiatique se porte sur... l'installation de détecteurs d'ondes dans les salles d'examens.

Le ministère de l'Education nationale, chargé de l'organisation de l'examen le plus célèbre de France, n'a pas manqué son coup en annonçant en effet le 12 juin 2012 que "de nouveaux outils" allaient l'aider à lutter contre la triche, notamment pour détecter les téléphones portables qui seraient en train d'émettre durant les épreuves. La nouvelle a aussitôt fait la une des infos et des conversations des candidats.

"Je voudrais dire solennellement que la fraude ne sera pas tolérée. C'est une faute morale grave et un risque énorme, avec des sanctions comme l'interdiction de tout examen pendant cinq ans", a expliqué Jean-Michel Blanquer, le directeur général de l'enseignement scolaire au ministère.

Le même système que les radars sur les routes

En réalité, ces détecteurs ne vont être installés que dans quelques centres d'examens, et de "de façon aléatoire et confidentielle", "un peu comme les radars" a dit Jean-Michel Blanquer en précisant bien sûr qu'il ne donnerait pas "la carte des radars". Pas moyen de savoir donc si le lycée où vous passez le bac est équipé ou non. Mais la menace plane, histoire d'arrêter les petits malins qui seraient tentés d'aller chercher les corrigés sur leur smartphone.

Une circulaire précise que les téléphones, smartphones et autres tablettes doivent normalement être "éteints et rangés dans le sac du candidat ou remis aux surveillants de salle".

Un détecteur d'ondes électromagnétiques peut repérer qu'un téléphone fonctionne, sans toutefois pouvoir indiquer sa localisation exacte, et donc son propriétaire. L'annonce gouvernementale se veut donc davantage dissuasive que répressive. L'administration ne peut en effet utiliser le brouillage des ondes, interdit par la loi (excepté dans les prisons et les salles de spectacle), seul dispositif efficace pour empêcher toute connexion à Internet ou tout appel.

La peur de la sanction

Autre arme agitée par le ministère pour décourager les éventuels fraudeurs, la peur de la punition. Le précédent ministre, Luc Chatel, a durci les sanctions et surtout les modalités disciplinaires. Auparavant, c'était les sections disciplinaires des universités qui décidaient du sort des tricheurs éventuels au bac. Désormais, ce sera une commission dépendant du rectorat.

Les sanctions ne sont pas vraiment plus dures qu'avant (du blâme à l'interdiction de repasser des examens pendant 5 ans maximum), mais elles seront prononcées plus rapidement.

En 2011, environ 400 tricheurs ont été repérés et 250 ont eu une sanction. La France s'était surtout émue d'une fuite sur un sujet de maths qui avait été mis sur Internet la veille de l'épreuve par un jeune homme qui n'était pas lui-même candidat. Quelques jours auparavant, des candidats à un BTS avaient vu leurs épreuves annulées suite à la triche massive et évidente de nombreux candidats. La France avait alors découvert combien les nouveaux outils de communication (web et smartphone) rendaient la fraude aisée et tentante.

Le ministre Luc Chatel avait ensuite ouvert une opération de sécurisation du baccalauréat et annoncé une batterie de mesures.

Le 18 juin 2012 pourtant, les candidats au bac n'ont pas eu l'impression d'être plus surveillés qu'avant, détecteurs d'ondes ou pas. On verra dans quelques jours si la triple menace des détecteurs, des sanctions et... de la faute morale suffit à sauver le bac.

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Rédigé par La rédaction le Lundi 18 Juin 2012
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