Etudes de médecine : hausse du numerus clausus dès 2012


Le ministre de la Santé Xavier Bertrand a annoncé le 26 novembre 2011 une hausse du numerus clausus dès 2012 : le nombre d'étudiants admis en deuxième année de médecine va être augmenté par le gouvernement pour pallier la pénurie de médecins. Une bonne nouvelle pour les étudiants de Paces.




Le gouvernement se rend-il à la raison ? Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a en tout cas annoncé,  lors du congrès du Syndicat des médecins libéraux, qui se tenait à Toulouse le samedi 26 novembre 2011, son intention d'augmenter le nombre d'étudiants en médecine en élevant dès 2012 le chiffre du numérus clausus qui règle le nombre d'admis en deuxième année.

Un projet qu'il a bien confirmé le lendemain, 27 novembre, au micro du "Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI", en précisant qu'il faisait les "derniers réglages" avec le ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez pour fixer l'ampleur de l'augmentation. "On annoncera le nouveau numerus clausus au plus tard au début de mois de décembre", a-t-il encore précisé.

Depuis la fin des années 90, une augmentation régulière du numerus clausus a été engagée pour compenser une grosse baisse dans les années 80-90 : de 4100 étudiants en 2001, il a atteint 7.400 en 2009, un chiffre qui toutefois n'a pas bougé depuis. Dans le même temps, le nombre de candidats en première année de médecine n'a cessé d'augmenter, rendant ainsi la réussite du concours de première année toujours aussi difficile.

Une augmentation de quelle ampleur ?

L'objectif de parvenir à 8.000 en 2011 avait été fixé il y a quelques années par le gouvernement. Le nouveau numérus clausus ira-t-il au-delà ? On peut l'espérer car l'objectif du ministre est d'éviter une pénurie de praticiens dans dix ans et il fait aussi remarquer qu'il y aura "de plus en plus d'exercices à temps partiel" chez les médecins et que "l'on n'a pas intégré le vieillissement de la population" dans les prévisions.

En ce qui concerne les pédiatres, par exemple, leur numerus clausus avoisine 280, alors que l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) estime qu'il faudrait en former 600 par an pour remplacer, dans les années à venir, ceux qui vont partir à la retraite.

C'est aussi le moyen finalement choisi par le gouvernement pour "mieux organiser l'implantation des médecins sur le territoire, sur la base de l'incitation", a indiqué Xavier Bertrand qui a bien précisé qu'il n'était pas pour "l'obligation" : des projets de loi qui visaient à obliger les jeunes médecins à s'installer dans certains zones désertées ont en effet été abandonnés après avoir été envisagés. "Il vaut mieux avoir davantage de médecins qui exerceront certainement différemment plutôt que de courir après la pénurie", a déclaré Xavier Bertrand. Certaines universités de province et de zones rurales pourraient donc obtenir un numerus clausus plus élevé.

Les doyens de faculté se disent ''réservés''

Toutefois, encore faut-il que les facultés de médecine soient équipées (en locaux et en enseignants) pour accueillir un afflux de nouveaux étudiants, ce qui n'est pas évident en période de restriction budgétaire et explique les tractations en cours avec Laurent Wauquiez, en charge des universités.

La conférence des doyens des facultés de médecine a d'ailleurs réagi, le 30 novembre, dans un communiqué où elle demande des "précisions" sur l'augmentation des effectifs envisagée. "S'agit-il d’une hausse des places en Première année commune aux études de santé (PACES), ou d’une hausse des possibilités de passerelles pour entrer en deuxième et troisième année de formation ? (pour les ingénieurs, bac+5, Ndlr)", s’interroge le professeur Patrice Deteix, président de la Conférence des doyens qui se dit plutôt favorable à cette deuxième option.

Surtout, les doyens se disent "réservés quant à une hausse qui ne tiendrait pas compte des potentiels de formation". "Nous sommes déjà au maximum des possibilités humaines et matérielles dans certaines facultés", indique le professeur Deteix, qui souligne «l’hétérogénéité des territoires». Le ratio numerus clausus/total des enseignants varie ainsi en 2010 de 0,52 à 1,37, atteignant 1,27 en Poitou-Charentes et 1,37 en Nord-Pas-de- Calais.
En bref, les doyens font plutôt de la résistance aux intentions gouvernementales, et mettent en avant le risque d'une dégradation de la qualité de l'enseignement.

L'augmentation du numerus clausus pourrait donc bien s'étaler sur quelques années, et ne pas être géant en 2012, au risque de décevoir  les actuels étudiants de  Paces.

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Rédigé par le Mardi 29 Novembre 2011
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