Du lycée à la fac, les nouvelles méthodes à acquérir pour réussir sa L1



Les étudiants qui arrivent à l'université sont souvent déroutés par l'autonomie qui leur est laissée pour travailler des cours difficiles. La relation aux enseignants se distend, les examens s’espacent, alors pour ne pas couler, une seule solution : se prendre en main et adopter la méthodo pour réussir en fac.




Crédit : Service communication Lyon I / Eric Le Roux
Bien sûr, vous avez entendu dire que de nombreux étudiants échouaient à la fac. 60% des inscrits en L1 ne parviendraient pas à décrocher la fameuse licence, premier diplôme accessible après trois ans d'étude. Mais plein d'espoir, vous vous êtes dit que vous feriez partie des 40% qui réussissent à passer la barre.

Et vous avez plongé dans la piscine des premiers cours en amphi. Au début, vous étiez très nombreux dans ces grandes salles anonymes, surtout préoccupés par le souci de vous faire des amis. Alors, vous n'avez vraiment prêté attention aux longues introductions des enseignants, aux listes de livres à lire ou aux rares indications méthodologiques.

Et puis, les rangs se sont un peu clairsemés. C'est vrai que les cours ne sont plus obligatoires à l'université. Et puis, à quoi bon assister à ceux où l'enseignant se contente de lire un cours que vous pouvez télécharger dans votre "environnement numérique de travail" ?

Cours en amphi : la stratégie pour ne pas décrocher

Certes, certains enseignants ont à cœur d’animer quelque peu la séance en projetant des films ou des diapos. Dans certaines universités, on cherche même à introduire une "pédagogie inversée" : vous devez d'abord lire et apprendre vos cours, puis préparer des questions à poser en amphi. Mais personne ne vous y force ou ne vérifie que vous le faites !

Dans l'un ou l'autre cas, on attend de vous une grande autonomie dans le travail personnel : non seulement le cours n'est pas obligatoire, mais c'est à vous de vous débrouiller pour le suivre et le comprendre :
"La plus grande difficulté à surmonter pour les étudiants est alors de ne pas rester passifs à écouter et prendre des notes sans comprendre, explique Hélène Weber, enseignante en méthodologie et auteur du blog Donnez du sens à vos études 

Trois moyens pour rester actif en cours

Hélène Weber, auteur du blog "Donnez du sens"
Cette spécialiste de l'université (elle a elle-même un doctorat de sociologie) indique aux étudiants trois moyens principaux pour les aider à rester actifs et attentifs :

1- D'abord, une prise de notes efficace : "Il ne s'agit pas de prendre en notes TOUT ce que dit le prof… en vous disant que vous comprendrez plus tard, explique Hélène Weber. Il convient d’apprendre à sélectionner les informations pertinentes et à les prendre en notes d’une manière qui vous permettra de les réutiliser plus tard."

On sait en effet que la prise de notes aide à "s'approprier" les connaissances : à les digérer, les comprendre, les organiser... ce qui facilite l'apprentissage ultérieur.

2 - Travailler entre chaque cours pour comprendre au fur et à mesure.
"L’un des principaux obstacles à l’attention portée au contenu du cours est l’incompréhension, souligne Hélène Weber. Vous vous désintéressez progressivement de ce que raconte l’enseignant parce que vous ne comprenez pas ce qu’il vous explique". 

Contrairement à ce que vous faisiez peut-être au lycée, vous ne pouvez donc vous contenter d'accumuler vos cours ou d'y jeter un oeil distrait d'un cours à l'autre : il faut non seulement apprendre, mais travailler les cours pour les comprendre ou pouvoir les appliquer... faute d'être vite noyé voire totalement coulé. 

3 - Approfondir son projet de formation
"Une autre difficulté qu’il vous faut parfois surmonter est l’absence d’intérêt pour ce que vous étudiez", indique Hélène Weber. Le fait de clarifier votre projet, de découvrir les débouchés de votre cursus, de vous projeter dans l'avenir va vous aider à trouver la motivation pour aborder ces cours difficiles et parfois très éloignés du terrain.


Les examens qui s’espacent : autre nouveauté et autre difficulté

C'est une autre nouveauté par rapport au lycée : il faut souvent attendre les "partiels" de fin de premier semestre pour avoir ses premières notes. Vous n'avez plus les "contrôles" qui vous obligeaient à bosser vos cours toutes les deux à trois semaines... et c'est là un vrai piège.

Certes, pour les matières principales, il y a les "travaux dirigés". Ces séances de travail en petit groupe donnent souvent lieu à des devoirs notés. Mais les exercices de travaux dirigés ne sont pas de simples exercices d'application (comme ceux que donnaient les profs de lycée après un cours). Ce sont souvent des exercices complexes, de même niveau que les sujets d'examen, et qui exigent souvent une longue préparation pour laquelle vous avez besoin de maîtriser le cours.

Si vous ne faites pas ce travail de préparation, non seulement vous risquez de récolter de mauvaises notes de TD (qui ont souvent prises en compte dans le contrôle continu), mais vous aurez aussi du mal à atteindre à temps le niveau requis pour les examens de fin de semestre.

Il s'agit donc de produire un travail personnel régulier qui tienne compte de l'alternance cours / TD de façon à profiter de l'apport pédagogique des travaux dirigés... et d'aborder les examens avec un minimum de sérénité.

Savoir tirer parti des travaux dirigés

Voilà le calendrier que propose Hélène Weber aux étudiants :

1- En cours, l’enseignant transmet du contenu : des définitions, des théorèmes, des démonstrations et autres informations diverses. 

2 - A la suite du cours, les étudiants doivent passer, par eux-mêmes, par les étapes d’apprentissage qui étaient auparavant guidées au lycée : faire des liens entre leurs connaissances (et repérer les prérequis), les organiser, trouver et apprendre à maîtriser des exercices simples d’application de ces nouvelles informations en vue de les assimiler et de les mémoriser. 

3- En préparation du TD, les étudiants peuvent ainsi s’appuyer sur leur compréhension du cours pour sélectionner les outils pertinents en vue de traiter les exercices plus difficiles qui leur sont soumis. Il s’agit, même si c’est parfois éprouvant, de "passer du temps à chercher". Car c’est à cette étape que vous travaillez à faire des liens entre vos connaissances et que vous progressez dans votre capacité à réfléchir et trouver des solutions aux problèmes qui vous sont proposés. C’est également au cours de cette phase que le travail en groupe est le plus fécond. 

4 - Pendant le TD, soit vous arrivez avec des propositions de solution (en étant donc beaucoup plus attentif et intéressé par ce que l’enseignant a à vous dire), soit vous arrivez avec des questions à poser (puisque vous avez pris le temps de chercher). Vous êtes donc beaucoup plus actif, ce qui vous permettra de tirer un réel parti de ce temps captif passé en cours.

Vous assimilez ainsi les connaissances du semestre au fur et mesure et êtes prêt(e) à réussir l'examen final.

L'exemple de la licence en droit

En L1 droit, les étudiants se voient remettre avant chaque séance de travaux dirigés un épais dossier ou "fascicule de TD" pouvant contenir jusqu'à une cinquantaine de pages de textes divers : textes de lois, articles de presse... Fascicule qu'il faut non seulement lire mais travailler pour répondre par avance à la question posée...

"Lire votre plaquette de TD n'est pas suffisant, surtout si vous pensez à autre chose en même temps", assure Rémi Raher, lui-même chargé de TD et auteur de l'excellente Chronique d'un étudiant en droit (éd. Enrick).

"Il faut mobiliser vos connaissances autour des textes à étudier, explique-t-il. Essayez donc de lier les documents au cours magistral, par exemple en faisant le lien entre un auteur et un autre, entre un article et un autre (il n'est pas rare que deux textes défendent des visions opposées afin de mettre en scène un débat juridique) ou entre une jurisprudence et une autre". 

Ce remue-méninges vous habitue peu à peu à penser comme un juriste et forge votre culture générale et juridique. 

Apprendre à gérer son temps

Il vous faut donc produire un travail personnel bien plus important - en quantité et en qualité - à l'université qu'au lycée. Si vous avez du mal à vous mettre au travail, il faut vous organiser pour ne pas toujours remettre l'étude à demain mais pour l'inscrire dans votre emploi-du-temps quotidien.

C'est à vous de vous prendre en main, et cela dès le début de l'année universitaire, pour trouver chaque jour le lieu et le créneau horaire propice au travail. Voici quelques pistes que vous pourrez explorer dans nos articles et notre guide pratique sur l'organisation du temps :

- Faites un planning hebdomadaire en réservant chaque jour un ou des créneaux pour le travail personnel
- Si vous avez du mal à vous concentrer, testez le travail en bibliothèque, explorez les lieux propices au travail
- Réservez des temps de travail plus longs aux lectures ou aux recherches (dimanche après-midi par exemple)
- Faites sonner votre réveil tous les matins à la même heure et évitez les grasses matinées en semaine si vous n'avez pas cours
- Conservez un  temps de sommeil suffisant chaque nuit, méfiez-vous des soirées étudiantes trop fréquentes...


Savoir se faire aider à temps

Beaucoup d’étudiants souffrent de l'anonymat de l'université : les cours à 250, les TD où l’on n’est jamais avec les mêmes étudiants, les enseignants qui ne vous connaissent pas.
 
La plupart des universités ont pourtant mis en place divers dispositifs prévus pour vous aider mais c'est à l'étudiant de faire le premier pas :

- Des étudiants tuteurs ou des séances de tutorat où vous pouvez bénéficier d'un soutien
- En début d'année, des séances de présentation de la bibliothèque universitaire
- Des ateliers de méthodologie
- Un service d'orientation (SCUIO) où des conseillers d'orientation peuvent vous aider à préciser votre projet d'avenir, à trouver un stage, voire à vous réorienter...

La plupart des chargés de TD sont aussi prêts à répondre à vos questions, à vous réexpliquer un point, à corriger des exercices supplémentaires. Malheureusement, beaucoup regrettent de n'être pas assez sollicités par les étudiants. Alors, n'hésitez pas à aller vers eux et vers les autres personnes de l'université qui n'attendent souvent que votre visite !

Il vous faut simplement vous débarrasser de vos mauvaises habitudes de passivité et prendre en main votre avenir. Vous êtes étudiant alors, place à l'autonomie, c'est la première condition de la réussite.
 

Un parcours en ligne pour booster ses méthodes de travail

Pour aider les élèves et étudiants à adopter de bonnes méthodes de travail, Réussirmavie a créé la plateforme de formations en ligne Méthodo Campus. Chaque mois, le parcours "Apprendre à apprendre" vous aide à muscler une facette de votre intelligence.

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