Des mesures pour encourager l'entrepreneuriat des jeunes


François Hollande a annoncé plusieurs mesures pour développer l'esprit d'entreprise chez les jeunes. De la "sixième à la terminale", un programme va encourager les stages, les visites d'entreprises et les interventions extérieures. Un dispositif "Entrepreneurs étudiants" va aussi être lancé.




Le président entouré de Pierre Moscovici et Fleur Pellerin. Photo: présidence de la République
François Hollande a voulu profiter de la fin des Assises de l'entrepreneuriat, le 29 avril 2013, pour annoncer une salve de mesures destinées à favoriser la création d'entreprise. Et les jeunes entrepreneurs ne sont pas oubliés, bien au contraire.

Le premier étage de la fusée commence même... au collège. De la sixième à la terminale, un programme sur l'entreprenariat va être mis en place dans le cadre du parcours de découverte du monde professionnel. Ce ne sera pas une nouvelle "matière", mais "des stages plus nombreux qu’aujourd’hui, des visites d'entreprises et des interventions d'entrepreneurs" qui doivent permettre de muscler le lien entre l'école et l'entreprise, toujours un peu faiblard en France.

Notons au passage que les difficultés d'orientation de nombreux jeunes vient justement de cet éloignement de la vie professionnelle : comment choisir une voie ou un métier lorsqu'on n'a jamais eu aucun contact avec l'univers professionnel ? À plus forte raison, comment imaginer créer une entreprise...lorsqu'on en ignore absolument tout !

"Il y a quelques semaines, je recevais des jeunes, ici, qui avaient été choisis en fonction de la diversité de notre société, a raconté François Hollande. L'une des plus grandes critiques qu’ils faisaient était qu’ils n’avaient pas été orientés comme ils l’avaient espéré ; qu'un certain nombre de filières ne leur avaient pas été présentées. Ils ajoutaient qu’ils auraient voulu que des chefs d’entreprise viennent dans les établissements leur montrer ce qu’ils faisaient." Dont acte, les entrepreneurs devraient revenir à l'école pour partager leur passion.

Un dispositif Entrepreneurs-étudiants

Mais c'est dans l’enseignement supérieur, que l'entrepreneuriat pourrait réellement être enseigné et mis en pratique. Certes, nombre d'écoles et d'universités proposent déjà de formations spécifiques. Beaucoup ont aussi déjà leur "junior entreprise" ou leur "incubateur" pour les jeunes qui veulent développer un projet. Mais si la démarche est très répandue dans les écoles de commerce et d'ingénieurs, les universités sont plus à la traîne.

Elles devraient donc proposer plus systématiquement dans leur cursus des modules qui préparent à la création d'entreprise. Mieux, "il faudrait qu’un étudiant puisse, dans le cadre de son parcours, créer sa propre entreprise", a déclaré François Hollande qui a souligné que les étudiants des milieux défavorisés devaient pouvoir jouir de la même liberté d'entreprendre que les autres : "Parce que créer une entreprise, quelle qu’en soit la nature, quel qu'en soit le lieu, c’est aussi avoir une chance de plus d’accéder à la promotion sociale".

De même, sera lancé un dispositif "entrepreneurs-étudiants" qui permettra que ceux qui créent une activité à l'issue de leurs études, puissent continuer, pendant un temps, à bénéficier du statut d'étudiant, c'est-à-dire de la couverture sociale, et puissent obtenir le refinancement du prêt qu’ils ont pu obtenir pour leurs études.

Et un visa-entrepreneur pour les étudiants étrangers

Enfin, dernier étage de la fusée, des mesures pour aider les étudiants français ou étrangers qui aurait des idées et du talent à ne pas systématiquement filer vers d'autres pays pour les concrétiser.

"De la même manière, nous devons attirer tous les talents en France", a déclaré François Hollande, en rappelant que la moitié des entrepreneurs de la Silicon Valley sont des migrants.

"J'ai donc demandé au ministère de l’Intérieur que soit introduit – sous certaines conditions notamment d’investissement minimal et d'une expertise sur la réalité du projet d’entreprise – un visa-entrepreneur, qui bénéficiera d’une procédure accélérée, a expliqué le président. Parce que quand je vais en Chine, que je vois des étudiants chinois qui me disent : «nous voulons venir en France étudier», ce n’est déjà pas facile. Puis ensuite d’autres que je vois en France, qui sont venus et qui veulent y rester au moins pour un temps, pour créer leur entreprise, aujourd’hui, dans le droit actuel, ce n’est pas toujours possible d’y consentir."

Derrière cette offensive de charme envers les jeunes entrepreneurs, un constat : c'est l'innovation, en particulier dans les nouvelles technologies, qui permet aujourd'hui de créer les entreprises les plus dynamiques et les plus rentables. Un gisement que la France, en panne de croissance, ne peut se permettre de négliger.




Rédigé par la rédaction le Jeudi 2 Mai 2013
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