Coup de blues : comment retrouver le moral ?


Envie de se réfugier sous la couette, de pleurer, de s'isoler. Entre mélancolie et malaise, personne n’est à l’abri du coup de blues. Pourtant, il est tout à fait normal, notamment chez les jeunes, d’avoir de petits passages à vide. Recettes pour affronter ces moments délicats et essayer de les prévenir.



Qui n'a jamais eu du mal à vivre un dimanche soir seul dans son studio d'étudiant, une après-midi de pluie ou simplement un coup de fatigue ? Rares sont ceux qui n'ont jamais connu un "petit coup de moins bien". "Ça a été très difficile après mon déménagement dans une ville où je ne connaissais personne, je me sentais seule", se souvient Alice, 24 ans.

Moral dans les baskets : c’est grave docteur ?

La séparation avec les proches crée souvent un vide instantané qu'il faut parvenir à combler. "Quand j'étais petite, j'aimais bien les dimanches soirs, c'était calme. Maintenant que je ne vis pas sous le même toit que mon copain, ils sont synonymes de coups de blues à cause de la séparation et du voyage qui s'ensuit", ajoute Sonia, étudiante, qui avoue appréhender ces au-revoir.

Le coup de blues peut également être le résultat de mauvaises relations au travail ou avec son entourage. Déception sentimentale, pression de son patron au travail, difficile de garder le contrôle et de positiver. "Le boss qui te crie dessus, ça casse le moral immédiatement", avoue Jérôme, jeune avocat.

Les solutions express’ ont tout bon !

Pour ces petits coups de blues passagers, les recettes les plus efficaces sont souvent les plus simples. Un proche vous manque, mais d'autres ne sont sûrement pas très loin. "Un smoothie framboise-banane avec mes amies et ça repart. On bavarde, on rigole, et ça va mieux !", conseille Sonia. De la crème dessert chocolat-noisette au shopping entre amies, d'une promenade matinale à un coup de téléphone… à chacun sa recette.

L'important est alors de se changer les idées, pour ne pas finir la journée le moral en berne. Une journée difficile au travail, on essaie de se rattraper le soir. "Les sorties restos avec des amis" pour Jérôme, ou tout simplement "aller acheter une belle plante verte pour son chez soi" pour  Alice, l’important est de passer à autre chose. "Moi, je me mets en mode tranquille avec un bon livre ou un film", explique Charlotte, jeune journaliste.

Un bol d'air pour se libérer l'esprit

Isolement, stress, fatigue, les raisons du coup de blues sont multiples et varient souvent d’une personne à une autre. "Le coup de blues est souvent lié à un déséquilibre entre ce que notre cerveau nous dicte et ce que réclame notre corps", explique Carole Barut, praticienne en logique émotionnelle. Par exemple, "un étudiant qui travaille beaucoup pour ses études devra rester assis et se concentrer alors que son corps, naturellement, aura besoin de bouger, de se défouler. Par conséquent il pourra ressentir un malaise".

Pas question de laisser ce mal-être s’installer. Entre les cours, les amis et les révisions, gardez un petit peu de temps pour vous aérer et vous dépenser. "Quand je monte à cheval, je déconnecte totalement", affirme Sonia pour qui l’équitation est le meilleur remède : "Quand je remets pied à terre et que mes tracas peuvent revenir, je me dis que franchement, ça ne valait pas la peine". Sans passer des heures à la piscine chaque jour, prenez l’air, promenez-vous, aérez-vous l’esprit.

Contre le surmenage, l'organisation !

À l'âge où l'on est étudiant ou jeune actif, ce déséquilibre entre le corps et l’esprit est accentué.

"Petit, les parents dictent les règles. Lorsque on est plus autonome, on a une impression de toute puissance sur son corps et on a tendance à se surmener entre la fac, les papiers administratif, les courses et les soirées entre amis", explique Carole Barut. "Cela nous stresse, nous met la pression, on s’épuise et finalement on a le blues, on est abattu".


Contre la dérive, un seul remède : l’organisation. "Pour ne pas se sentir submergé, il faut s’imposer un rythme. Par exemple, un créneau un soir par semaine où l’on fait ces courses", rappelle Carole Barut. Des cases horaires destinées également à se faire plaisir. "Il faut avoir régulièrement un moment pour reconnecter avec son corps et faire le point". Pour Nabia, la meilleure solution est de se " faire bichonner dans un centre de soins" alors que pour Léa, lycéenne, "c’est le rendez-vous coiffeur une fois par mois".

La connaissance de soi : l'arme ultime contre le blues

Une colère, une peur, ces signes avant-coureurs ne sont jamais anodins. "Il faut savoir d’où ils viennent, et se demander pourquoi on réagit comme ça", insiste Carole Barut. En cas de malaise, il faut savoir dire "stop" et ne pas en avoir honte. "Par exemple, passer un après-midi sous la couette alors que l’on pourrait réviser n’est pas forcément mauvais si on comprend pourquoi on en a besoin".

Pas de remords donc, ces moments permettent d’en apprendre un peu plus sur soi. "Il faut se fonder sur ce que l’on ressent" explique Carole Barut. Avec le temps vous apprendrez à connaître ce qui vous touche, à anticiper les coups de blues et à trouver vos propres solutions "anti baisse de régime". Les caractères extravertis auront souvent besoin de se tourner vers les autres, de se confier ou de prendre un pot entre amis. Quand les intravertis préfèreront rester au calme, prendre un bon bain ou se reposer.

"Avec mes colocs, on avait repéré qu'on avait toutes mauvais moral le dimanche soir et on se faisait un petit repas sympa ensemble", raconte Lydie. Si toutefois votre malaise ne passe pas, n’hésitez pas à en parler en premier lieu à votre médecin traitant qui pourra, si besoin, vous orienter vers un spécialiste.

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Lundi 19 Décembre 2016
Jeanne Lavenant
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