Tous les deux ans, la Cité de la Réussite est un événement qui rassemble des dizaines de personnalités sur les bancs de la Sorbonne à Paris autour d'un grand thème de réflexion. En 2014, c'était "l'audace".
Faut-il de l'audace pour réussir ? Et si l'on échoue ? Comment passer de l'échec à la réussite ? C'est l'un des sujets traités lors de cet événement. Pour en débattre, cinq personnalités qui ont "réussi" : une femme haut gradée dans la Marine, un PDG , un éditeur, un créateur de startup, un Polytechnicien...
Dans la vidéo ci-dessous, chacun d'eux livre son expérience sur la façon dont il ou elle a pu "saisir sa chance". Souplesse, prise de risque, travail, connaissance de soi... Calez-vous dans votre fauteuil, et n'hésitez pas à écouter, c'est passionnant.
(Le débat commence à 3:45 après le générique de la Cité de la réussite).
Faut-il de l'audace pour réussir ? Et si l'on échoue ? Comment passer de l'échec à la réussite ? C'est l'un des sujets traités lors de cet événement. Pour en débattre, cinq personnalités qui ont "réussi" : une femme haut gradée dans la Marine, un PDG , un éditeur, un créateur de startup, un Polytechnicien...
Dans la vidéo ci-dessous, chacun d'eux livre son expérience sur la façon dont il ou elle a pu "saisir sa chance". Souplesse, prise de risque, travail, connaissance de soi... Calez-vous dans votre fauteuil, et n'hésitez pas à écouter, c'est passionnant.
(Le débat commence à 3:45 après le générique de la Cité de la réussite).
Chantal Desbordes, contre-amiral dans la Marine nationale
Chantal Desbordes est la première femme à avoir été brevetée de l'Ecole supérieure de guerre navale, et à avoir atteint le grade de contre-amiral. Rien ne lui laissait pourtant espérer ce destin lorsqu'elle s'est engagée dans la Marine en 1970. A l'époque, les femmes n'ont même pas le droit de naviguer et elles sont archi-minoritaires !"
"J'aurais pu baisser les bras, raconte-t-elle, mais non, j'ai cherché une stratégie pour trouver ma place"...
La sienne a été celle de "l'action en douceur". Elle cite Sun Tzu (4ème s. av. JC), l'auteur chinois de l'Art de la guerre, qui disait : "Regardez l'eau, elle suit toujours la ligne de moindre résistance". "J'ai fait comme l'eau, je n'ai pas choisi l'affrontement, mais j'ai essayé de saisir ma chance quand elle se présentait".
"Puis j'ai appliqué la stratégie du faire et non du dire : j'ai ainsi construit ma légitimité et la Marine a été obligée de me donner des étoiles".
"J'aurais pu baisser les bras, raconte-t-elle, mais non, j'ai cherché une stratégie pour trouver ma place"...
"J'ai choisi la stratégie de l'action en douceur"
La sienne a été celle de "l'action en douceur". Elle cite Sun Tzu (4ème s. av. JC), l'auteur chinois de l'Art de la guerre, qui disait : "Regardez l'eau, elle suit toujours la ligne de moindre résistance". "J'ai fait comme l'eau, je n'ai pas choisi l'affrontement, mais j'ai essayé de saisir ma chance quand elle se présentait".
"Puis j'ai appliqué la stratégie du faire et non du dire : j'ai ainsi construit ma légitimité et la Marine a été obligée de me donner des étoiles".
Au départ, je voulais être réalisatrice de cinéma
Le parcours de Chantal Desbordes n'a pourtant pas été en ligne droite. "Je suis devenue amiral car je voulais faire du cinéma, raconte-t-elle ! Quand j'étais jeune, je voulais être réalisatrice. J'ai donc passé le concours de l'Edhec (ex-femis) que j'ai raté, puis j'ai pensé me former sur le tas et j'ai sonné à de nombreuses portes mais à chaque fois, on m'a découragée.
Alors, je n'ai pas voulu m'obstiner : j'ai cherché un job suffisamment rémunérateur et une formation pas trop longue qui me permettrait de repasser le concours. J'ai trouvé un job de sous-officier dans la marine et j'ai signé un contrat de trois ans.
Je me suis retrouvée au service de la communication de la Marine et j'ai alors découvert qu'il existait un établissement de production audiovisuelle des armées au fort d'Ivry-sur-Seine. Et pendant six ans, j'ai produit tous les films militaires de la Marine ! D'une certaine façon, j'ai réalisé mon rêve d'adolescente : alors, osons nous lancer dans des environnements que nous ne connaissons pas, osons !
Le parcours de Chantal Desbordes n'a pourtant pas été en ligne droite. "Je suis devenue amiral car je voulais faire du cinéma, raconte-t-elle ! Quand j'étais jeune, je voulais être réalisatrice. J'ai donc passé le concours de l'Edhec (ex-femis) que j'ai raté, puis j'ai pensé me former sur le tas et j'ai sonné à de nombreuses portes mais à chaque fois, on m'a découragée.
Alors, je n'ai pas voulu m'obstiner : j'ai cherché un job suffisamment rémunérateur et une formation pas trop longue qui me permettrait de repasser le concours. J'ai trouvé un job de sous-officier dans la marine et j'ai signé un contrat de trois ans.
Je me suis retrouvée au service de la communication de la Marine et j'ai alors découvert qu'il existait un établissement de production audiovisuelle des armées au fort d'Ivry-sur-Seine. Et pendant six ans, j'ai produit tous les films militaires de la Marine ! D'une certaine façon, j'ai réalisé mon rêve d'adolescente : alors, osons nous lancer dans des environnements que nous ne connaissons pas, osons !
Patrick Bourdet : Aller à la rencontre de qui on est vraiment
Pour Patrick Bourdet, "rien n'était joué d'avance" - pour reprendre le titre de son livre - et la vie semblait même très mal partie puisqu'il est né dans la pauvreté et a été enfant de la DDASS. Après avoir démarré dans une usine comme ouvrier, il a pourtant gravi tous les échelons jusqu'à devenir PDG d'Areva Med !
Son secret ? "J'ai d'abord voulu mieux me connaître, comprendre qui j'étais, dit-il. Le fait de mieux connaître ses aspirations profondes, c'est peut-être ça le grand secret, car cela rend libre et lorsqu'on se sent libre on peut être audacieux".
Mais ce n'est pas tout : Patrick a aussi beaucoup travaillé : "le fait d'accumuler de la connaissance m'a donné confiance". Lui aussi applique la stratégie du "faire" et non du "dire". Il cite d'ailleurs Gandhi : "Dans la vie il y a deux catégories de personnes : ceux qui parlent et ceux qui agissent. Mieux vaut choisir la deuxième, car il y a beaucoup moins de compétition".
"Lorsqu'on se sent libre, on peut être audacieux"
Son secret ? "J'ai d'abord voulu mieux me connaître, comprendre qui j'étais, dit-il. Le fait de mieux connaître ses aspirations profondes, c'est peut-être ça le grand secret, car cela rend libre et lorsqu'on se sent libre on peut être audacieux".
Mais ce n'est pas tout : Patrick a aussi beaucoup travaillé : "le fait d'accumuler de la connaissance m'a donné confiance". Lui aussi applique la stratégie du "faire" et non du "dire". Il cite d'ailleurs Gandhi : "Dans la vie il y a deux catégories de personnes : ceux qui parlent et ceux qui agissent. Mieux vaut choisir la deuxième, car il y a beaucoup moins de compétition".
Manuel Carcassonne, éditeur : savoir apprendre de ses échecs
Manuel Carcassonne. Photo : J.-F. Paga
Manuel Carcassonne, lui, est éditeur. Son métier consiste à repérer les talents littéraires des autres, à les encourager et les guider dans leur travail de création.
Sa réussite personnelle passe donc forcément par celle des autres, ce qui souligne la dimension collective de la réussite. "La notion de succès individuel doit être dépassée. Ce qui compte lorsqu'on est éditeur, c'est le succès des autres : et vous en profitez d'ailleurs aussi car il vous revient en boomerang."
Mais attention, dit-il à ne voir que les réussites et pas les échecs : "Moi je suis un spécialiste de l'échec !" Et d'évoquer les prix littéraires ratés, un divorce, le départ d'une grande maison d'édition... "On veut toujours trouver les clés de la réussite, mais il vaudrait mieux nous apprendre à surmonter nos échecs". Son secret pour rebondir ? "Savoir analyser l'échec et surtout l'admettre, ne pas s'entêter pour pouvoir passer à autre chose".
Sa réussite personnelle passe donc forcément par celle des autres, ce qui souligne la dimension collective de la réussite. "La notion de succès individuel doit être dépassée. Ce qui compte lorsqu'on est éditeur, c'est le succès des autres : et vous en profitez d'ailleurs aussi car il vous revient en boomerang."
On cherche les clés de la réussite, il vaudrait mieux savoir surmonter l'échec
Mais attention, dit-il à ne voir que les réussites et pas les échecs : "Moi je suis un spécialiste de l'échec !" Et d'évoquer les prix littéraires ratés, un divorce, le départ d'une grande maison d'édition... "On veut toujours trouver les clés de la réussite, mais il vaudrait mieux nous apprendre à surmonter nos échecs". Son secret pour rebondir ? "Savoir analyser l'échec et surtout l'admettre, ne pas s'entêter pour pouvoir passer à autre chose".
Michaël Boumendil : reconnaître les moteurs qui nous font bouger
Michaël Boumendil.
Michaël Boumendil a fondé en 1995 l'agence Sixième Son sur une idée innovante : aider les marques à créer leur "identité sonore".
Pour "réussir" selon lui, il faut se mettre en danger et pour cela "bouger", être en mouvement. "Il faut reconnaître les moteurs qui nous obligent à bouger, dit-il. Moi, j'en ai deux : l'amour et la peur".
"J'ai créé Sixième son pour épater ma copine de l'époque, et aujourd'hui l'Amour de ma femme et mes enfants sont un moteur extraordinaire, j'ai envie aujourd'hui de vivre intensément par ce moteur là".
Mais attention à ne pas s'installer : "le succès peut être une entrave à la réussite. Il peut avoir un côté confortable qui ne vous donne plus envie de bouger. Lui a trouvé son "truc" pour ne pas s'installer : "J'ai toujours veillé à avoir plus de dettes que d'entrées d'argent, car cela me donne des coups de pied aux fesses" !
Pour "réussir" selon lui, il faut se mettre en danger et pour cela "bouger", être en mouvement. "Il faut reconnaître les moteurs qui nous obligent à bouger, dit-il. Moi, j'en ai deux : l'amour et la peur".
"Trop de succès peut vous empêcher de bouger"
"J'ai créé Sixième son pour épater ma copine de l'époque, et aujourd'hui l'Amour de ma femme et mes enfants sont un moteur extraordinaire, j'ai envie aujourd'hui de vivre intensément par ce moteur là".
Mais attention à ne pas s'installer : "le succès peut être une entrave à la réussite. Il peut avoir un côté confortable qui ne vous donne plus envie de bouger. Lui a trouvé son "truc" pour ne pas s'installer : "J'ai toujours veillé à avoir plus de dettes que d'entrées d'argent, car cela me donne des coups de pied aux fesses" !
Benoît Lecinq : savoir ce qu'on veut faire dans la vie
Benoît Lecinq a fait un parcours étudiant sans faute : Polytechnique, Ecole des Ponts et Chaussées, master du MIT...
Pour autant, la réussite n'est pas forcément liée selon lui à ces formations prestigieuses : "On peut tout à fait réussir sans avoir fait des formations d'élite. Ce qui compte, c'est de se donner des objectifs et de prendre les moyens de les accomplir. la réussite, c'est déjà ça : savoir ce que je veux faire de ma vie et trouver le chemin d'y arriver".
Lui a commencé sa carrière au ministère de l'Equipement, dans la haute fonction publique... Position confortable qu'il a préféré abandonner pour aller dans le privé : "Ce qui m'attirait, c'était l'international et je préférais prendre des risques pour aller chercher des contrats"...
Ce challenger est aujourd'hui un dirigeant d'Entrepose Contracting, un groupe international qui réalise des grands travaux pour l'industrie. Son secret ? "Il faut donner de soi, ne pas attendre qu'on vous dise ce qu'on attend de vous". Et puis, là encore : "La réussite n'est pas individuelle, moi je ne réussis que si je rassemble une bonne équipe autour de moi".
Pour autant, la réussite n'est pas forcément liée selon lui à ces formations prestigieuses : "On peut tout à fait réussir sans avoir fait des formations d'élite. Ce qui compte, c'est de se donner des objectifs et de prendre les moyens de les accomplir. la réussite, c'est déjà ça : savoir ce que je veux faire de ma vie et trouver le chemin d'y arriver".
"Il faut prendre des risques et donner de soi-même"
Lui a commencé sa carrière au ministère de l'Equipement, dans la haute fonction publique... Position confortable qu'il a préféré abandonner pour aller dans le privé : "Ce qui m'attirait, c'était l'international et je préférais prendre des risques pour aller chercher des contrats"...
Ce challenger est aujourd'hui un dirigeant d'Entrepose Contracting, un groupe international qui réalise des grands travaux pour l'industrie. Son secret ? "Il faut donner de soi, ne pas attendre qu'on vous dise ce qu'on attend de vous". Et puis, là encore : "La réussite n'est pas individuelle, moi je ne réussis que si je rassemble une bonne équipe autour de moi".
En résumé : quelques clés pour réussir sa vie et ses projets
- Bien repérer ses aspirations profondes, connaître son histoire et en tenir compte pour forger un projet : savoir ce qu'on veut faire de sa vie ! La réussite est donc différente pour chacun : à vous de trouver la vôtre !
- Prendre les moyens de réaliser son projet. Travailler, se donner, ne pas craindre de bouger...
- Ne pas hésiter à sortir de sa zone de confort, prendre des risques, être audacieux, oser se lancer dans des environnements nouveaux...
- Jouer collectif : aller vers les autres, vaincre sa timidité, car toute rencontre peut être une opportunité, savoir travailler en équipe, repérer ses talents et ceux des autres.
- Ne pas craindre l'échec mais savoir rebondir après un échec : ne pas s'entêter quand on échoue mais analyser l'échec et s'ouvrir à un nouveau projet.
- Bien repérer ses aspirations profondes, connaître son histoire et en tenir compte pour forger un projet : savoir ce qu'on veut faire de sa vie ! La réussite est donc différente pour chacun : à vous de trouver la vôtre !
- Prendre les moyens de réaliser son projet. Travailler, se donner, ne pas craindre de bouger...
- Ne pas hésiter à sortir de sa zone de confort, prendre des risques, être audacieux, oser se lancer dans des environnements nouveaux...
- Jouer collectif : aller vers les autres, vaincre sa timidité, car toute rencontre peut être une opportunité, savoir travailler en équipe, repérer ses talents et ceux des autres.
- Ne pas craindre l'échec mais savoir rebondir après un échec : ne pas s'entêter quand on échoue mais analyser l'échec et s'ouvrir à un nouveau projet.