L'Ecole d'économie de Toulouse entre au top500 dans le classement de Shangai 2015.
Depuis 2003, la publication, chaque 15 août, du classement académique des "meilleures" universités mondiales (Academic Ranking of World Universities - ARWU) est presque devenue rituelle.
D'abord parce qu'elle est largement relayée par les médias dans les divers pays cités, et provoque, année après année, les mêmes réactions, commentaires ou critiques.
Il faut dire que le classement présente peu de changements d'une année sur l'autre. La 13ème édition publiée en 2015 est très proche du classement de Shangai 2014 :
- les universités américaines trustent toujours les premières places : Harvard, Stanford, MIT, Berkeley, Cambridge, Princeton, l'Université de Californie, Columbia, Chicago et Oxford constituent dans l'ordre le top10.
- Quelques établissements britanniques continuent à briller : Cambridge 5ème, Oxford 10ème et University College de Londres 18ème. En 2015, le Royaume-Uni compte 21 universités dans le top 200 soit une de plus qu'en 2014.
- Le classement par pays en fonction du nombre d'établissements dans ce top500 est inchangé : Etats-Unis, Chine, Allemagne, Royaume-Uni, France.
D'abord parce qu'elle est largement relayée par les médias dans les divers pays cités, et provoque, année après année, les mêmes réactions, commentaires ou critiques.
Il faut dire que le classement présente peu de changements d'une année sur l'autre. La 13ème édition publiée en 2015 est très proche du classement de Shangai 2014 :
- les universités américaines trustent toujours les premières places : Harvard, Stanford, MIT, Berkeley, Cambridge, Princeton, l'Université de Californie, Columbia, Chicago et Oxford constituent dans l'ordre le top10.
- Quelques établissements britanniques continuent à briller : Cambridge 5ème, Oxford 10ème et University College de Londres 18ème. En 2015, le Royaume-Uni compte 21 universités dans le top 200 soit une de plus qu'en 2014.
- Le classement par pays en fonction du nombre d'établissements dans ce top500 est inchangé : Etats-Unis, Chine, Allemagne, Royaume-Uni, France.
France : 22 universités dans le top500, 5ème place mondiale
Avec 22 universités classées dans ce top 500, la France conserve donc sa 5ème place mondiale. Elle voit même un nouvel établissement y entrer : l'Ecole d'économie de Toulouse, qui dépend de l'université Toulouse 1.
Si l'on regarde le classement de tête, ses positions sont plus modestes, puisque on trouve seulement quatre universités françaises classées dans le top 100 :
- l'université Pierre et Marie Curie est la première française du classement, à la 36ème place (35ème en 2014), puis l'université Paris-Sud est classée 42ème (comme en 2014), l'Ecole normale supérieure Paris (ENS) 72ème, et l'université de Strasbourg 87ème (95ème en 2014).
La France compte également :
- deux universités dans le top150 : Aix-Marseille, classée à la 101ème place et Paris Diderot
- deux universités dans le top200 : Grenoble 1 et Paris 5
- sept universités dans le Top300 : Université Lyon 1 Claude Bernard, Ecole Normale Supérieure, Université Toulouse 3 Paul Sabatier, Toulouse school of Economics, Université de Bordeaux, Université de Lorraine, Université de Montpellier 2
- trois universités dans le top400 : Polytechnique, E.S.P.C.I. Paris Tech, université Paris Dauphine
- quatre universités dans le Top500 : Mines Paritech, Université d'Auvergne, Université de Nice Sophia Antipolis, Université de Rennes1.
Si l'on regarde le classement de tête, ses positions sont plus modestes, puisque on trouve seulement quatre universités françaises classées dans le top 100 :
- l'université Pierre et Marie Curie est la première française du classement, à la 36ème place (35ème en 2014), puis l'université Paris-Sud est classée 42ème (comme en 2014), l'Ecole normale supérieure Paris (ENS) 72ème, et l'université de Strasbourg 87ème (95ème en 2014).
La France compte également :
- deux universités dans le top150 : Aix-Marseille, classée à la 101ème place et Paris Diderot
- deux universités dans le top200 : Grenoble 1 et Paris 5
- sept universités dans le Top300 : Université Lyon 1 Claude Bernard, Ecole Normale Supérieure, Université Toulouse 3 Paul Sabatier, Toulouse school of Economics, Université de Bordeaux, Université de Lorraine, Université de Montpellier 2
- trois universités dans le top400 : Polytechnique, E.S.P.C.I. Paris Tech, université Paris Dauphine
- quatre universités dans le Top500 : Mines Paritech, Université d'Auvergne, Université de Nice Sophia Antipolis, Université de Rennes1.
Gouvernement : les réactions officielles d'usage
Tout aussi rituelles, les réactions ministérielles ressemblent comme deux gouttes d'eau à celles des années précédentes : le secrétaire d'Etat à l’Enseignement supérieur et la Recherche Thierry Mandon "se réjouit de constater la stabilité des établissements français et de la France dans le classement".
Il "salue évidemment l'entrée dans ce dernier de l'Ecole d'économie de Toulouse, portée par la récente attribution du prix Nobel d'économie à Jean Tirole".
Mais, comme les années précédentes, le gouvernement français prend ses distances avec le classement de Shangai en rappelant qu'il est "fondé sur une méthodologie peu adaptée au modèle scientifique et universitaire français".
De fait, les critères pris en compte par l'université Jiao Tong de Shangai restent très favorables aux universités anglo-saxonnes de grande taille, à orientation scientifique et à gros budgets de recherche : le classement se fonde ainsi sur le nombre de prix Nobel, le nombre de publications dans les revues (anglo-saxonnes) Science et Nature, le nombre de citations des chercheurs dans leur discipline...
"Ces classements, estime Thierry Mandon, ne doivent pas occulter d’autres éléments d’appréciation (...) mieux à même de restituer la réalité et la globalité de l’activité de chaque établissement, notamment ceux qui ont une composante de sciences humaines importante". Et le secrétaire d'Etat d'évoquer ainsi la "mission pédagogique" des universités.
Il "salue évidemment l'entrée dans ce dernier de l'Ecole d'économie de Toulouse, portée par la récente attribution du prix Nobel d'économie à Jean Tirole".
Mais, comme les années précédentes, le gouvernement français prend ses distances avec le classement de Shangai en rappelant qu'il est "fondé sur une méthodologie peu adaptée au modèle scientifique et universitaire français".
De fait, les critères pris en compte par l'université Jiao Tong de Shangai restent très favorables aux universités anglo-saxonnes de grande taille, à orientation scientifique et à gros budgets de recherche : le classement se fonde ainsi sur le nombre de prix Nobel, le nombre de publications dans les revues (anglo-saxonnes) Science et Nature, le nombre de citations des chercheurs dans leur discipline...
"Ces classements, estime Thierry Mandon, ne doivent pas occulter d’autres éléments d’appréciation (...) mieux à même de restituer la réalité et la globalité de l’activité de chaque établissement, notamment ceux qui ont une composante de sciences humaines importante". Et le secrétaire d'Etat d'évoquer ainsi la "mission pédagogique" des universités.
Le classement européen U-Multirank à la rescousse ?
Pour contrer la suprématie des classements favorables au modèle anglo-saxon comme celui de Shangai, l'Union européenne a financé un nouvel outil de classement des universités mondiales : le U-Multirank.
Il ne prend pas seulement en compte la qualité de la recherche, mais intègre aussi la qualité de l'enseignement, l'ouverture à l'international, le transfert de technologie vers les entreprises, et les liens avec la région, cela pour diverses disciplines... L'avis des étudiants est aussi pris en compte.
Le premier U-Multirank a été publié en 2014. Il n'établit pas de classement unique, d'où une médiatisation plus délicate, mais propose aux étudiants de constituer eux-même leur classement en fonction de leurs critères.
Encore peu connu, critiqué pour sa "complexité, il offre pourtant une alternative intéressante aux classements trop simplistes et constitue un outil qui peut être utile aux étudiants.
Le site www.umultirank.org dispose d'ailleurs d'une entrée dédiée aux étudiants.
Faut-il tenir compte du classement de Shangai ?
Même s'il s'en défend en déclarant que "l'indicateur de Shanghai ne peut constituer la boussole unique de la modernisation de notre système d'enseignement supérieur et de recherche", le gouvernement français se trouve tenu de défendre ses établissements sur la scène mondiale.
Pour l'instant, la France progresse à petits pas, au gré de l'obtention de quelques prix Nobel. Mais le grand mouvement de regroupement des établissements engagé (entre petites universités, entre grandes écoles et universités) et la constitution des COMUE (ou communautés d'universités) doit permettre dans l'avenir à davantage d'établissements français de rivaliser par la taille avec les grandes universités mondiales.
Pour les universités et les grandes écoles elles-mêmes, gagner en visibilité internationale est aussi nécessaire pour attirer les meilleurs étudiants étrangers et les chercheurs de haut niveau qui, eux, scrutent les classements mondiaux. D'autant que dans un monde où l'innovation technologique est un facteur clé de compétitivité, la recherche se joue aussi sur une guerre des talents.
Pour le monde de la recherche, le classement de Shangai a donc encore de belles années devant lui. D'autant qu'il est établi par un pays, la Chine, qui l'a conçu pour savoir où il fallait envoyer ses meilleurs étudiants.
Pour l'instant, la France progresse à petits pas, au gré de l'obtention de quelques prix Nobel. Mais le grand mouvement de regroupement des établissements engagé (entre petites universités, entre grandes écoles et universités) et la constitution des COMUE (ou communautés d'universités) doit permettre dans l'avenir à davantage d'établissements français de rivaliser par la taille avec les grandes universités mondiales.
Pour les universités et les grandes écoles elles-mêmes, gagner en visibilité internationale est aussi nécessaire pour attirer les meilleurs étudiants étrangers et les chercheurs de haut niveau qui, eux, scrutent les classements mondiaux. D'autant que dans un monde où l'innovation technologique est un facteur clé de compétitivité, la recherche se joue aussi sur une guerre des talents.
Pour le monde de la recherche, le classement de Shangai a donc encore de belles années devant lui. D'autant qu'il est établi par un pays, la Chine, qui l'a conçu pour savoir où il fallait envoyer ses meilleurs étudiants.