L'université Jiao Tong de Shangai
Presque rituelle chaque été, la publication en août du "ranking" établi par l'université Jiao Tong de Shangai fait toujours couler beaucoup d'encre. En cause un classement mondial des 500 meilleures universités de recherche. Depuis son lancement en 2004, ses résultats sont d'une grande stabilité : les universités américaines en sont toujours les grandes gagnantes, trustant quasiment toutes les premières places du classement.
Ainsi, en 2014, il y a 16 universités américaine parmi les 20 premières et 146 dans le top 500. Le tiercé gagnant donne Harvard, Stanford, et le célèbre Massachusetts Institute of Technology ou MIT, Berkeley passant au rang 4 et le MIT retrouvant son rang perdu dans le classement de Shangai 2013.
Les deux grandes institutions britanniques que sont Cambridge et Oxford arrivent en position 5 et 9. Ensuite on trouve une autre européenne à la 19ème place avec l'université de technologie suisse de Zurich.
Ainsi, en 2014, il y a 16 universités américaine parmi les 20 premières et 146 dans le top 500. Le tiercé gagnant donne Harvard, Stanford, et le célèbre Massachusetts Institute of Technology ou MIT, Berkeley passant au rang 4 et le MIT retrouvant son rang perdu dans le classement de Shangai 2013.
Les deux grandes institutions britanniques que sont Cambridge et Oxford arrivent en position 5 et 9. Ensuite on trouve une autre européenne à la 19ème place avec l'université de technologie suisse de Zurich.
La montée en puissance des universités asiatiques
C'est tout de même une des évolutions confirmées par le classement de Shangai 2014 : la Chine se place désormais au deuxième rang des nations les plus représentées dans le ranking avec 44 universités dans le top 500, alors qu'elle n'en avait pas plus d'une quinzaine en 2004.
Certes, aucune de ces universités chinoises ne fait partie du top 100 : la Chine a encore à faire pour améliorer l'excellence de sa recherche. La Peking University se classe dans la catégorie 101-150, ainsi que la Shanghai Jiao Tong University. Mais elles ont gagné plus d'une centaine de places en dix ans !
Certes, aucune de ces universités chinoises ne fait partie du top 100 : la Chine a encore à faire pour améliorer l'excellence de sa recherche. La Peking University se classe dans la catégorie 101-150, ainsi que la Shanghai Jiao Tong University. Mais elles ont gagné plus d'une centaine de places en dix ans !
La France se maintient
Cette progression pourrait faire pâlir d'envie les universités françaises, défavorisées par leur petite taille. En 2014, il y a 21 universités françaises dans ce top 500, soit une de plus qu'en 2013, l'université d'Auvergne.
Mais on ne note aucune remontée spectaculaire à la chinoise, les évolutions restant mineures. Les françaises les mieux placées dans le classement de Shangai sont les universités Pierre et Marie Curie (35ème au lieu de 37ème en 2013), Paris Sud (42ème au lieu de 39), l'Ecole normale supérieure (67ème au lieu de 71ème) et l'université de Strasbourg (95ème au lieu de 97ème).
Au total, sur les 21 établissements français classés, quatre sont dans le top 100, trois dans le top 150 (les universités d’Aix Marseille, Joseph Fourier de Grenoble, Paris Diderot), une dans le top 200 (l'université Paris Descartes), six dans le top 300 (les universités de Bordeaux, de Lorraine, Claude Bernard Lyon 1, Paul Sabatier à Toulouse, Montpellier 2, l'ENS Lyon), trois dans le top 400 (l'école Polytechnique, l'ESPCI Paris Tech, l'université Paris Dauphine), quatre dans le top 500 (Mines Paris Tech, les universités Nice Sophia Antipolis, Rennes 1 et Auvergne).
Mais on ne note aucune remontée spectaculaire à la chinoise, les évolutions restant mineures. Les françaises les mieux placées dans le classement de Shangai sont les universités Pierre et Marie Curie (35ème au lieu de 37ème en 2013), Paris Sud (42ème au lieu de 39), l'Ecole normale supérieure (67ème au lieu de 71ème) et l'université de Strasbourg (95ème au lieu de 97ème).
Au total, sur les 21 établissements français classés, quatre sont dans le top 100, trois dans le top 150 (les universités d’Aix Marseille, Joseph Fourier de Grenoble, Paris Diderot), une dans le top 200 (l'université Paris Descartes), six dans le top 300 (les universités de Bordeaux, de Lorraine, Claude Bernard Lyon 1, Paul Sabatier à Toulouse, Montpellier 2, l'ENS Lyon), trois dans le top 400 (l'école Polytechnique, l'ESPCI Paris Tech, l'université Paris Dauphine), quatre dans le top 500 (Mines Paris Tech, les universités Nice Sophia Antipolis, Rennes 1 et Auvergne).
Les ministres se félicitent
Alors, faut-il voir le verre à moitié vide ou à moitié plein ? Se féliciter de la stabilité ou regretter le manque de progression des universités françaises dans ce classement ?
Sans surprise, le ministre de l'Education Benoit Hamon et la secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso y sont allés de leur satisfecit. "Les ministres se félicitent de la stabilité de la France", indiquent leur communiqué. Ils constatent "le maintien des performances des établissements d’enseignement supérieur français, qui résistent bien à la montée des pays émergents." Et de rappeler les efforts français pour attirer davantage de chercheurs et d'étudiants étrangers et aussi pour regrouper des établissements régionaux entre eux ou avec des centres de recherche.
Sans surprise, le ministre de l'Education Benoit Hamon et la secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso y sont allés de leur satisfecit. "Les ministres se félicitent de la stabilité de la France", indiquent leur communiqué. Ils constatent "le maintien des performances des établissements d’enseignement supérieur français, qui résistent bien à la montée des pays émergents." Et de rappeler les efforts français pour attirer davantage de chercheurs et d'étudiants étrangers et aussi pour regrouper des établissements régionaux entre eux ou avec des centres de recherche.
Des critères de classement contestés
En effet les six critères pris en compte par le classement de Shangai privilégient la recherche académique notamment scientifique : ainsi le nombre d'enseignants ayant eu un prix Nobel ou une médaille Fields (récompense accordée aux plus grands mathématiciens), ainsi que le nombre d'articles publiés par des chercheurs dans des revues scientifiques anglo-saxonnes comme Science ou Nature sont déterminants.
Ces critères avantagent forcément les universités de grande taille qui ont beaucoup de chercheurs, sur le modèle américain... ce qui explique la remontée en 2013 d'établissements français comme Strasbourg (où un chercheur a obtenu un prix Nobel) ou l'apparition dans le ranking 2014 de l'université d'Auvergne qui a noué un partenariat avec le grand centre de recherche nucléaire du CERN.
En même temps, le ministère continue à prendre ses distances avec le classement de Shangai dont il critique la "méthodologie peu adaptée à la spécificité du modèle scientifique et universitaire français. "On ne va pas construire notre politique pour monter dans le classement de Shanghai !" a déclaré Geneviève Fioraso dans une interview accordée au journal Les Echos.
Ces critères avantagent forcément les universités de grande taille qui ont beaucoup de chercheurs, sur le modèle américain... ce qui explique la remontée en 2013 d'établissements français comme Strasbourg (où un chercheur a obtenu un prix Nobel) ou l'apparition dans le ranking 2014 de l'université d'Auvergne qui a noué un partenariat avec le grand centre de recherche nucléaire du CERN.
En même temps, le ministère continue à prendre ses distances avec le classement de Shangai dont il critique la "méthodologie peu adaptée à la spécificité du modèle scientifique et universitaire français. "On ne va pas construire notre politique pour monter dans le classement de Shanghai !" a déclaré Geneviève Fioraso dans une interview accordée au journal Les Echos.
Le débat sur le modèle universitaire français relancé
La France se targue en effet d'atouts qui ne seraient pas pris en compte par ce classement : un haut niveau de recherche en sciences humaines et sociales, une attention portée à la pédagogie et à la qualité de l'enseignement, à l'insertion professionnelle et à l'intégration de l'université dans son territoire...
Elle a donc collaboré à la création d'un nouveau classement réalisé au niveau européen, le U-Multirank, qui prend en compte plus finement nombre de critères pouvant intéresser notamment les étudiants. Mais la première édition du classement, publiée en mai 2014, ne recensait que 850 établissements, beaucoup ayant rechigné à renseigner un questionnaire complexe. On ignore encore si le U-Multirank va gagner en notoriété, en tout cas pour l'instant il est loin d'éclipser le classement de Shangai.
D'autre part en période de disette budgétaire et de grogne dans les milieux universitaires, le satisfecit gouvernemental a provoqué moult réactions critiques quand à la "qualité" de l'université française : le classement de Shangai a ainsi relancé le débat sur l'élévation des frais universitaires, ou la question cruciale de la sélection...
Elle a donc collaboré à la création d'un nouveau classement réalisé au niveau européen, le U-Multirank, qui prend en compte plus finement nombre de critères pouvant intéresser notamment les étudiants. Mais la première édition du classement, publiée en mai 2014, ne recensait que 850 établissements, beaucoup ayant rechigné à renseigner un questionnaire complexe. On ignore encore si le U-Multirank va gagner en notoriété, en tout cas pour l'instant il est loin d'éclipser le classement de Shangai.
D'autre part en période de disette budgétaire et de grogne dans les milieux universitaires, le satisfecit gouvernemental a provoqué moult réactions critiques quand à la "qualité" de l'université française : le classement de Shangai a ainsi relancé le débat sur l'élévation des frais universitaires, ou la question cruciale de la sélection...