Classement de Shangai 2013 des universités : la France se maintient et prépare sa revanche


Le classement de Shangai des 500 meilleures universités mondiales publié en août 2013 place toujours en tête les Américaines et les Britanniques. La France reste au 8ème rang avec 4 universités dans le top 20 mais attend beaucoup du futur classement européen U-Multirank.




Peu de surprise, pourrait-on dire, dans ce classement établi en 2013 par l'université Jiao Tong de Shangai sur plus de 1000 universités de recherche, comme chaque année depuis 2003. Seules les 500 premiers établissements ont l'honneur d'apparaître au classement publié.

Comme dans le classement de Shangai 2012, les Américaines et les Britanniques occupent toujours les vingt premières places : Harvard, Stanford et Berkeley forment le tiercé gagnant, suivies par le MIT (Massachusetts Institute of Technology) et l'université de Cambridge, qui garde sa brillante 5ème place et redore le blason européen. Oxford arrive aussi au 10ème rang.

La France se maintient

"La France maintient son rang", titre le communiqué du ministère français de l'Enseignement supérieur et de la Recherche qui commente le classement de sa lorgnette.

En effet, la France conserve le 8ème rang, comme en 2012, par le nombre d'établissements classés. Vingt universités françaises figurent parmi les 500 répertoriées et on compte en 2013 quatre universités  françaises (au lieu de trois) dans le top 100 : Pierre et Marie Curie, Paris Sud et l'Ecole normale supérieure demeurent les trois premiers établissements français aux 37ème, 39ème et 71ème rangs (42ème, 37ème et 73ème en 2012). Mais ils sont rejoints par l'université de Strasbourg qui parvient à se placer à la 97ème place !

Les universités de Paris Diderot et Grenoble I-Joseph Fourier  restent entre la 100ème et la 150ème place.

La ministre Geneviève Fioraso souligne aussi "la remontée de l'Ecole Polytechnique à la 298ème place et de l'université de Nice Sophia-Antipolis à la 399ème, ainsi que l'apparition au 208ème rang de l'université de Bordeaux. "Elle se félicite enfin du retour dans le classement de l'Ecole normale supérieure de Lyon, qui se classe directement dans le TOP 300, la médaille Fields de Cédric Villani ayant enfin été prise en compte"

Les critères du classement : la prime à la taille

Pour mieux comprendre certains de ces mouvements, rappelons que les six critères pris en compte par le classement de Shangai privilégient la recherche académique notamment scientifique : ainsi le nombre d'enseignants ayant eu un prix Nobel ou une médaille Field (récompense accordée aux plus grands mathématiciens), ainsi que le nombre d'articles publiés par des chercheurs dans des revues scientifiques anglo-saxonnes comme Science ou Nature sont déterminants.

Ces critères avantagent forcément les universités de grande taille qui ont beaucoup de chercheurs, sur le modèle américain... ce qui explique la remontée en 2013 d'établissements français comme Stasbourg (où un chercheur a aussi obtenu un prix Nobel) ou Bordeaux qui ont regroupé plusieurs universités régionales pour élargir la voilure. Mécaniquement, elles  gagnent donc des places car elles ont davantage de chercheurs.

Un classement contesté et qui n'est pas unique

Chaque année, des voix s'élèvent donc pour rappeler que le classement de Shangai est très relatif, voire réducteur.

Geneviève Fioraso se fait fort dans son communiqué de dénoncer "la sous-représentation des recherches en sciences humaines et sociales et la sur-représentation des recherches en science de la vie" alors qu'en France, les recherches en sciences de la vie sont menées en grande partie par les organismes de recherche comme le CNRS.

D'autre part, le classement de Shangai ne dit rien sur le taux de réussite des étudants, la qualité de l'enseignement ou l'insertion professionnelle, des critères stratégiques pour les étudiants !

D'autres classements plus proches des étudiants

Tout cela pour dire que le classement de Shangai a peu d'intérêt pour l'étudiant qui cherche à être bien encadré ou à bénéficier d'un bon enseignement pour réussir ses études.

Un classement des universités françaises publié  en mars 2O13 par le ministère prenait lui en compte le taux de réussite en licence et en master. Contre toute attente, les premières places n'étaient pas occupées par les grandes universités parisiennes, mais de "petits" établissements de banlieue parisiennne ou de province comme Versailles Saint-Quentin, Angers ou Clermont Ferrand !


Et bientôt le classement européen U-Multirank !

Sur le plan international, l'Europe a aussi décidé de contre-attaquer en créant son propre classement, le  U-Multirank : celui va évaluer les universités en prenant  en compte la qualité de la recherche mais aussi l'insertion professionnelle, les liens avec les entreprises, la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage, l’ouverture sur l’international, la réussite en matière de transfert de connaissances (partenariats avec des entreprises et des jeunes pousses, par exemple) ainsi que la contribution à la croissance régionale.

Avec tous ces critères, les universités européennes pourraient bien rivaliser avec les anglo-saxonnes. Le premier classement U-Multirank devrait être publié au printemps 2014. Enfin la revanche de l'Europe ?


Pour en savoir plus :
- Le classement de Shangai



Rédigé par la rédaction le Vendredi 16 Aout 2013
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