Ciné : A la recherche du bonheur


Etudiante dans le secteur social, Domitille a adoré "A la recherche du bonheur", le dernier film où Will Smith joue le rôle d'un jeune père qui perd son logement et se bat comme un fou pour s'en sortir.




Un combat quotidien entre la crèche et le travail

Chris Gardner (Will Smith), représentant de commerce, s’épuise à vendre des scanners dont personne ne veut. Dans l’idée de faire fortune, il s’inscrit à un stage non rémunéré dans une firme de courtage. Ne supportant plus les fins de mois difficiles, sa compagne (Thandie Newton) le quitte. Pour Chris qui n’a jamais connu son père, il n’est pas question de la laisser partir avec Christopher (Jaden Christopher Syre), leur jeune fils de 5 ans. N’arrivant plus à faire face aux difficultés financières, il perd son appartement. La vie du père et du fils devient chaotique mais, au moins, ces deux-là s’aiment. Course effrénée entre la crèche et le travail à Wall Street. Lorsque la nuit tombe, il faut trouver un logis, enfermé à double tour dans les toilettes d’une gare ou bien dans un foyer, les jours de chance. Un combat quotidien, finalement récompensé...i[

Un scénario inspiré d'une histoire vraie

Will Smith a engagé le réalisateur italien Gabriele Muccino pour filmer cette « success story » américaine, inspirée de la vie de Chris Gardner, un père de famille sans abri devenu un trader multi-millionnaire dans les années 1980. Le réalisateur a réussi à éviter tous les pièges du film hollywoodien sentimental et larmoyant, apportant au récit dignité et tendresse. Il faut dire que cet amour inconditionnel d’un père pour son fils, cette détermination à surmonter tous les obstacles grâce au miracle de la foi sont particulièrement émouvants. Le tout est couronné par la merveilleuse rencontre à l’écran entre Will Smith et son propre fils, Jaden qui, par son naturel, lui volerait presque la vedette.


L'homme a besoin d'exister aux yeux des autres

Cette histoire vraie est l’image d’un combat quotidien non seulement pour survivre, mais également pour être quelqu’un. Comment peut-on avoir encore l’envie de se battre, alors que la société tend à nous démontrer que nous ne sommes plus personne finalement ? En évitant le mélodrame, ce film met en avant des sentiments tels qu’un combat pour la dignité, l’humilité. Lorsqu’il fait la queue à 17h afin d’avoir une place en centre d’hébergement d’urgence, seul son fils Christopher lui renvoie ces valeurs humaines.
Ce film a été projeté dans un centre social similaire : lors du débat qui a suivi, tous en sont arrivés à la même conclusion. « Quand on n’a pas de thune, on n’existe plus ! Cet homme s’est battu pour exister, son fils lui a donné envie de vivre et non de survivre ». La vie, n’est-ce que boire, manger, dormir ? Dans ce cas, il serait possible de vivre dans la solitude la plus complète... Pourquoi tant de personnes se réfugient dans l’alcool, la drogue et d’autres vices ? L’Homme a besoin d’être quelqu’un à part entière dans la société ; une société qui renvoie ces valeurs. C’est ce que Rousseau démontre dans Le Contrat social ; chacun a besoin de sa place, d’être acteur de sa vie parmi les autres.
Même si l’individualisme grandissant augmente les inégalités, c’est à chacun de se battre pour la dignité de tous. Vivre ensemble, n’est-ce pas le véritable bonheur ?

Mercredi 7 Mars 2007
Domitille Baranger, stagiaire dans un centre social.
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