Mardi 6 novembre 2018, c'est entouré de lycéens que le président Emmanuel Macron se recueille à l'ossuaire de Douaumont près de Verdun. Dans cet étrange monument en forme d'obus sont conservés, depuis un siècle, les ossements des milliers de "poilus" tombés là entre février et novembre 2016.
Mais c'est le samedi 10 novembre que la commémoration a connu le début de son apogée. Emmanuel Macron était cette fois accompagné d'Angela Merkel, la chancelière allemande, pour une cérémonie dans la clairière de Rethondes, dans l'Oise. Rethondes, en forêt de Compiègne, vous vous souvenez ?
Mais c'est le samedi 10 novembre que la commémoration a connu le début de son apogée. Emmanuel Macron était cette fois accompagné d'Angela Merkel, la chancelière allemande, pour une cérémonie dans la clairière de Rethondes, dans l'Oise. Rethondes, en forêt de Compiègne, vous vous souvenez ?
Le wagon de Rethondes : de l'humiliation allemande à l'amitié franco-allemande
Tableau représentant la signature de l'armistice dans le wagon de Rethondes en 1918. Derrière la table,les Français (à dr.) dont le maréchal Foch, debout, puis les officiers anglais. Devant, en gris, les représentants allemands.© wikimédia
A ceux qui auraient oublié leurs cours d'histoire, rappelons que c'est là que fut signé, le 11 novembre 1918, l'armistice marquant la fin des combats, la victoire des alliés et la défaite de l'Allemagne. Les représentants français, anglais et allemands se retrouvent dans le wagon d'un train en ce lieu discret accessible tant par les convois allemands que français.
Partout en France, les cloches sonnent à la volée et les clairons retentissent tandis que les canons se taisent. La paix ne sera signée qu'en 1919 à Versailles, mais les combats qui ont fait plus de 18 millions de morts cessent. Pour l'Allemagne, la signature de l'armistice à Rethondes restera celle de l'humiliation. Au point qu'en 1940, Hitler souhaitera signer dans le même wagon l'arrêt des combats avec la France vaincue.
La présence à Rethondes en 2018, pour la première fois dans l'histoire, du chef d'Etat français et de la chancelière allemande, se voulait donc hautement symbolique... à quelques mois des élections européennes.
Partout en France, les cloches sonnent à la volée et les clairons retentissent tandis que les canons se taisent. La paix ne sera signée qu'en 1919 à Versailles, mais les combats qui ont fait plus de 18 millions de morts cessent. Pour l'Allemagne, la signature de l'armistice à Rethondes restera celle de l'humiliation. Au point qu'en 1940, Hitler souhaitera signer dans le même wagon l'arrêt des combats avec la France vaincue.
La présence à Rethondes en 2018, pour la première fois dans l'histoire, du chef d'Etat français et de la chancelière allemande, se voulait donc hautement symbolique... à quelques mois des élections européennes.
EN DIRECT - #Centenaire1418 : le livre d'or signé par Emmanuel #Macron et Angela #Merkel dans le "wagon de l'Armistice" à #Rethondes > https://t.co/p4qRUbYurd pic.twitter.com/EqCzCchf0m
— LCI (@LCI) 10 novembre 2018
11 novembre 2018 : raviver la flamme du soldat inconnu et la recherche de la paix
Enfin, le 11 novembre 2018, le président Macron a participé à la traditionnelle cérémonie qui a lieu chaque année à Paris sous l'arc de triomphe : comme chaque 11 novembre, il a rallumé la "flamme du souvenir" en l'honneur de tous les combattants ou victimes de guerre, notamment de ceux dont la dépouille ne fut jamais retrouvée.
C'est en 1921 qu'un ministre français eut l'idée de faire inhumer sous l'arc de triomphe les restes d'un soldat "inconnu" mort au combat. Durant des décennies, la cérémonie de ravivage de la flamme du 11 novembre s'est tenue en présence d'anciens "poilus" de 14-18. Puis le dernier poilu, Lazare Ponticelli, a disparu et le chef de l'Etat d'alors (Nicolas Sarkozy) lui rendit un hommage national aux Invalides. C'était en 2008, 90 ans après 1918.
Ce 11 novembre 2018, les cent ans étaient accomplis. Mais la paix est-elle entièrement revenue sur le monde ? En tout cas, plus de 70 chefs d'Etat et de gouvernement ont entouré Emmanuel Macron pour cette cérémonie mémorielle et ont participé à un Forum pour la paix à la Grande Halle de la Villette, un événement politique que Emmanuel Macron voudrait reproduire chaque année.
C'est en 1921 qu'un ministre français eut l'idée de faire inhumer sous l'arc de triomphe les restes d'un soldat "inconnu" mort au combat. Durant des décennies, la cérémonie de ravivage de la flamme du 11 novembre s'est tenue en présence d'anciens "poilus" de 14-18. Puis le dernier poilu, Lazare Ponticelli, a disparu et le chef de l'Etat d'alors (Nicolas Sarkozy) lui rendit un hommage national aux Invalides. C'était en 2008, 90 ans après 1918.
Ce 11 novembre 2018, les cent ans étaient accomplis. Mais la paix est-elle entièrement revenue sur le monde ? En tout cas, plus de 70 chefs d'Etat et de gouvernement ont entouré Emmanuel Macron pour cette cérémonie mémorielle et ont participé à un Forum pour la paix à la Grande Halle de la Villette, un événement politique que Emmanuel Macron voudrait reproduire chaque année.
#CentenaireArmistice : le président @EmmanuelMacron ravive la flamme du soldat inconnu alors qu'est joué le #Boléro de #Ravel, interprété par l'Orchestre des jeunes de l'Union européenne.
Suivez les #commémorations en direct.
➡ https://t.co/I9cgIXVKiF pic.twitter.com/rxVlj41Vo7
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) 11 novembre 2018
Un hommage aux lycéens du 11 novembre 1940
Evénement dans l'événement, dans l'après-midi du 11 novembre 2018, trois ministres (Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, et Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées) ont rendu aussi hommage aux lycéens et étudiants du 11 novembre 1940.
Que se passa-t-il le 11-novembre 1940 ? Ce jour-là, Paris est occupé par l’armée allemande, mais plusieurs milliers de lycéens et d'étudiants manifestent sur les Champs-Elysées et devant l’Arc de Triomphe en souvenir du 11 novembre 1918. L'occupant a en effet annulé les traditionnelles cérémonies de commémoration qui évoquent la défait allemande de 14-18.
A l'université, un appel à aller manifester tout de même devant l'arc-de-triomphe se répand. Des étudiants et des lycéens envahissent les Champs-Elysées avec des gerbes de fleurs. Célébrer la "victoire" de 1918, c'est appeler à ne pas accepter la défaite de 1940. Dans la France vaincue où beaucoup, dans le sillage du maréchal Pétain, ont plié l'échine devant le régime nazi, c'est déjà un geste de Résistance. Plusieurs gerbes ou slogans font d'ailleurs référence à de Gaulle qui, le 18 juin, a lancé son appel à "poursuivre le combat". En fin d'après-midi, la manifestation est durement réprimée et beaucoup d'étudiants sont arrêtés. La plupart seront relâchés, mais une dizaine d'entre eux "disparaîtront".
L'hommage des trois ministres de 2018 est donc venu opportunément rappeler toutes les limites de la paix issue de l'armistice de 1918... et les divers visages de la jeunesse combattante, d'une guerre à l'autre.
Evénement dans l'événement, dans l'après-midi du 11 novembre 2018, trois ministres (Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, et Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées) ont rendu aussi hommage aux lycéens et étudiants du 11 novembre 1940.
Que se passa-t-il le 11-novembre 1940 ? Ce jour-là, Paris est occupé par l’armée allemande, mais plusieurs milliers de lycéens et d'étudiants manifestent sur les Champs-Elysées et devant l’Arc de Triomphe en souvenir du 11 novembre 1918. L'occupant a en effet annulé les traditionnelles cérémonies de commémoration qui évoquent la défait allemande de 14-18.
A l'université, un appel à aller manifester tout de même devant l'arc-de-triomphe se répand. Des étudiants et des lycéens envahissent les Champs-Elysées avec des gerbes de fleurs. Célébrer la "victoire" de 1918, c'est appeler à ne pas accepter la défaite de 1940. Dans la France vaincue où beaucoup, dans le sillage du maréchal Pétain, ont plié l'échine devant le régime nazi, c'est déjà un geste de Résistance. Plusieurs gerbes ou slogans font d'ailleurs référence à de Gaulle qui, le 18 juin, a lancé son appel à "poursuivre le combat". En fin d'après-midi, la manifestation est durement réprimée et beaucoup d'étudiants sont arrêtés. La plupart seront relâchés, mais une dizaine d'entre eux "disparaîtront".
L'hommage des trois ministres de 2018 est donc venu opportunément rappeler toutes les limites de la paix issue de l'armistice de 1918... et les divers visages de la jeunesse combattante, d'une guerre à l'autre.
Jean-Michel Blanquer et des lycéens. © Twitter @jmblanquer
Après le Centenaire, encore de nombreux lieux de mémoire à visiter
Ces cérémonies nationales du Centenaire ont été relayées en France par de nombreux événements locaux (expositions, cérémonies) dédiés à la mémoire de la guerre de 1914-1918 et cela depuis 2014 : vie des poilus dans les tranchées, rappels des grandes batailles, réflexion sur la paix, collecte des archives familiales, etc.
Même si les quatre années de célébration du Centenaire de 14-18 se sont achevées ce 11 novembre 2018, on pourra toujours visiter ou de revisiter l'un des grands sites de 14-18 mis en valeur pour ce centenaire dans de passionnantes présentations muséographique : le site de Verdun avec l'ossuaire de Douaumont, ses forts, et ses champs de bataille (comptez 1 à 2 jours de visite), l'Anneau de la mémoire de Notre-Dame de Lorette dans le Pas-de-Calais, l'Historial de Péronne, ou le musée de l'armistice à Compiègne.
Même si les quatre années de célébration du Centenaire de 14-18 se sont achevées ce 11 novembre 2018, on pourra toujours visiter ou de revisiter l'un des grands sites de 14-18 mis en valeur pour ce centenaire dans de passionnantes présentations muséographique : le site de Verdun avec l'ossuaire de Douaumont, ses forts, et ses champs de bataille (comptez 1 à 2 jours de visite), l'Anneau de la mémoire de Notre-Dame de Lorette dans le Pas-de-Calais, l'Historial de Péronne, ou le musée de l'armistice à Compiègne.
Pour en savoir plus, lire :
Guerre de 14-18 : balades et visites pour un Centenaire
Bataille de Verdun : la commémoration du centenaire
Guerre de 14-18 : balades et visites pour un Centenaire
Bataille de Verdun : la commémoration du centenaire
Séance 129 : un film sur l'armistice en réalité virtuelle
Dans l'après-midi du 11 novembre 1918, le président du conseil (1er Ministre) Georges Clémenceau annonce la fin des hostilités à l'Assemblée natinonale.
France Télévision a reconstitué l'événement dans un film en 3D et en réalité virtuelle, "Séance 129". A découvrir sur Facebook, Oculus Vidéo et Youtube.
France Télévision a reconstitué l'événement dans un film en 3D et en réalité virtuelle, "Séance 129". A découvrir sur Facebook, Oculus Vidéo et Youtube.