Geneviève Fioraso. Photo : M.E.S. R. / X.R. Pictures
La ministre avait annoncé qu'une réforme d'ampleur des bourses était en préparation, tout en supprimant les bourses au mérite pour les bacheliers ou les étudiants de licence les plus talentueux. Chose promise, chose due.
Le 16 juillet, Geneviève Fioraso a donc dévoilé une réforme dont les quatre mesures phares prendront effet dès la rentrée 2013. Globalement, le gouvernement va consacrer 118 millions d'euros supplémentaires aux bourses étudiantes en 2013, et 200 millions en 2014.
L'effort n'est donc pas négligeable notamment en ces temps de crise où les ministres doivent parfois mendier les subsides et accepter sans piper mot de sévères coupes à leur budget. Mais François Hollande n'a-t-il pas voulu faire de la jeunesse une de ses priorités ? Soutenu par de grandes organisations étudiantes comme l'Unef, proche du Parti socialiste, il lui était donc difficile de ne pas faire un geste, d'autant que le gouvernement a écarté d'emblée l'idée défendue par certains à gauche de donner à tous les étudiants une "allocation" qui leur permettrait de se passer totalement du soutien de leur famille.
Sans être aussi ambitieuse, la réforme des bourses annoncée va tout de même concerner 92 000 étudiants dès 2013, soit un étudiant sur 7, sachant que sur l'année 2012-2013, 634 790 étudiants ont bénéficié du système de bourses, dont 499 645 d'une aide financière.
Le 16 juillet, Geneviève Fioraso a donc dévoilé une réforme dont les quatre mesures phares prendront effet dès la rentrée 2013. Globalement, le gouvernement va consacrer 118 millions d'euros supplémentaires aux bourses étudiantes en 2013, et 200 millions en 2014.
L'effort n'est donc pas négligeable notamment en ces temps de crise où les ministres doivent parfois mendier les subsides et accepter sans piper mot de sévères coupes à leur budget. Mais François Hollande n'a-t-il pas voulu faire de la jeunesse une de ses priorités ? Soutenu par de grandes organisations étudiantes comme l'Unef, proche du Parti socialiste, il lui était donc difficile de ne pas faire un geste, d'autant que le gouvernement a écarté d'emblée l'idée défendue par certains à gauche de donner à tous les étudiants une "allocation" qui leur permettrait de se passer totalement du soutien de leur famille.
Sans être aussi ambitieuse, la réforme des bourses annoncée va tout de même concerner 92 000 étudiants dès 2013, soit un étudiant sur 7, sachant que sur l'année 2012-2013, 634 790 étudiants ont bénéficié du système de bourses, dont 499 645 d'une aide financière.
Qui va bénéficier du coup de pouce des étudiants ?
Disons tout de suite que les bourses de tous les étudiants seront augmentées de 1% dès septembre 2013 "pour tenir compte de l'inflation et ainsi préserver le pouvoir d'achat de tous les étudiants boursiers", explique la ministre.
Pas suffisant, direz-vous. Certes. A ce saupoudrage général, la réforme ajoute donc trois coups de pouce plus substantiels qui ciblent des catégories particulières : les étudiants qui sont isssus des familles les plus modestes, ceux qui sont souvent obligés de travailler à côté de leurs études, et ceux qui "vivent en situation d'autonomie avérée", façon technocratique de désigner des étudiants n'ayant plus aucun soutien familial.
"Beaucoup d'étudiants travaillent pour financer leurs études, a souligné Geneviève Fioraso, et au-delà de seize heures de travail salarié par semaine cela compromet leurs chances de réussir leurs études". De fait, 12,66% d'étudiants exercent un job qui occupe au moins un mi-temps salarié.
Pas suffisant, direz-vous. Certes. A ce saupoudrage général, la réforme ajoute donc trois coups de pouce plus substantiels qui ciblent des catégories particulières : les étudiants qui sont isssus des familles les plus modestes, ceux qui sont souvent obligés de travailler à côté de leurs études, et ceux qui "vivent en situation d'autonomie avérée", façon technocratique de désigner des étudiants n'ayant plus aucun soutien familial.
"Beaucoup d'étudiants travaillent pour financer leurs études, a souligné Geneviève Fioraso, et au-delà de seize heures de travail salarié par semaine cela compromet leurs chances de réussir leurs études". De fait, 12,66% d'étudiants exercent un job qui occupe au moins un mi-temps salarié.
Etudiants des familles les plus modestes : 800 euros de plus par an
Les étudiants dont les familles sont les plus modestes vont voir leur bourse augmentée de 15% (soit 803 € de plus par an ) : cela doit concerner environ 30 000 étudiants.
Il s'agit de ceux dont les parents ont des revenus annuels inférieurs à 7 540 euros et qui étaient jusque-là dans l'échelon 6 des bourses (il y avait sept niveaux de revenus, de 0 à 6 pour définir le montant des bourses). Pour eux est désormais créé un échelon numéro 7.
Leur bourse passera de 4 697 € à 5 500 € annuels.
Il s'agit de ceux dont les parents ont des revenus annuels inférieurs à 7 540 euros et qui étaient jusque-là dans l'échelon 6 des bourses (il y avait sept niveaux de revenus, de 0 à 6 pour définir le montant des bourses). Pour eux est désormais créé un échelon numéro 7.
Leur bourse passera de 4 697 € à 5 500 € annuels.
Etudiants des classes moyennes : une bourse à 1000 euros !
Une autre mesure cible les étudiants de "classe moyenne aux revenus modestes" : il s'agit d'étudiants qui appartenaient jusque-là à l'échelon 0, car leurs parents ont un revenu inférieur à 33 100 euros. Cet échelon avait été créé par le précédent gouvernement qui avait déjà repéré ces étudiants dont les parents étaient légèrement au-dessus des minima, tout en étant modestes.
Jusque-là, l'échelon 0 leur permettait simplement d'être dispensés des frais d'inscription à l'université, des frais de Sécurité Sociale, mais ils ne touchaient pas de bourse. Résultat : c'est parmi eux qu'on trouve beaucoup d'étudiants obligés de travailler pour payer leurs études. Pour eux, il y a du nouveau : ils percevront maintenant une bourse de 1.000 euros par an !
Sur les 135 145 boursiers échelon 0, 40% soit 55 000 pourront "sauter" en "0 bis" et bénéficier de la bourse à 1000 euros. Encore mieux que le jeu des 1000 euros.
Jusque-là, l'échelon 0 leur permettait simplement d'être dispensés des frais d'inscription à l'université, des frais de Sécurité Sociale, mais ils ne touchaient pas de bourse. Résultat : c'est parmi eux qu'on trouve beaucoup d'étudiants obligés de travailler pour payer leurs études. Pour eux, il y a du nouveau : ils percevront maintenant une bourse de 1.000 euros par an !
Sur les 135 145 boursiers échelon 0, 40% soit 55 000 pourront "sauter" en "0 bis" et bénéficier de la bourse à 1000 euros. Encore mieux que le jeu des 1000 euros.
Etudiants autonomes et sans soutien familial : de nouvelles allocs
Cette troisième catégorie d'étudiants ne sera pas basée sur les revenus et la situation des parents. Tout simplement car elle concerne ceux qui n'ont justement plus de relation ni de soutien de leur famille.
Bonne idée d'ailleurs que de vouloir tenir compte de "la situation personnelle des étudiants". On peut en effet être totalement coupé de sa famille pour diverses raisons... et n'avoir droit à aucune bourse du fait des revenus trop élevés de ses parents.
Pour eux, le gouvernement va créer 1 000 allocations nouvelles comprises entre 4 000 euros et 5 500 euros annuels. Environ 7000 étudiants pourront en bénéficier. Si vous pensez correspondre au profil concerné, mettez-vous tout de suite en contact avec le Crous de votre académie qui gère l'attribution des bourses. Les conditions à remplir pour bénéficier de cette nouvelle allocation n'ont en effet pas été précisées pour l'instant.
Bonne idée d'ailleurs que de vouloir tenir compte de "la situation personnelle des étudiants". On peut en effet être totalement coupé de sa famille pour diverses raisons... et n'avoir droit à aucune bourse du fait des revenus trop élevés de ses parents.
Pour eux, le gouvernement va créer 1 000 allocations nouvelles comprises entre 4 000 euros et 5 500 euros annuels. Environ 7000 étudiants pourront en bénéficier. Si vous pensez correspondre au profil concerné, mettez-vous tout de suite en contact avec le Crous de votre académie qui gère l'attribution des bourses. Les conditions à remplir pour bénéficier de cette nouvelle allocation n'ont en effet pas été précisées pour l'instant.
Une bonne nouvelle
Les organisations étudiantes reçues par Geneviève Fioraso le mardi 16 juillet 2013 ont plutôt bien accueilli ces annonces.
"C'est une bonne nouvelle, mais nous avons besoin de beaucoup de bonnes nouvelles", a indiqué le président de la Fage, Julien Blanchet, regrettant que tant d'étudiants vivent dans 9 mètres carrés et mangent des pâtes tous les soirs.
Lire aussi :
Financer ses études : tout savoir sur les prêts étudiants
Demandes de bourse : pourquoi pas moi ?
"C'est une bonne nouvelle, mais nous avons besoin de beaucoup de bonnes nouvelles", a indiqué le président de la Fage, Julien Blanchet, regrettant que tant d'étudiants vivent dans 9 mètres carrés et mangent des pâtes tous les soirs.
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