Addictions : les grandes écoles vont travailler avec la Mildt


La Conférence des grandes écoles (CGE) et celle des directeurs d'écoles d'ingénieurs (CDEFI) ont noué un partenariat avec la Mildt, la mission gouvernementale qui lutte contre les addictions. Objectif : améliorer les outils de prévention des écoles.




En 2013, 20,3% des étudiants seraient des buveurs excessifs, tandis qu'un tiers déclarent avoir déjà consommé du cannabis.

Le monde étudiant fait donc partie des cibles prioritaires du plan de lutte contre les drogues et les conduites addictives dont les mesures pour 2013-2015 viennent d'être présentées.

Concrètement, la CGE, la CDEFI et la Mildt vont unir leurs efforts pour intensifier la lutte contre les conduites addictives : les directions d'école vont être mieux soutenues, le personnel mieux formé et sensibilisé à la problématique des addictions. Surtout, les bonnes pratiques et les outils de prévention qui marchent vont être systématiquement mis à disposition de chaque grande école.

Quoi de neuf pour les étudiants ?

Il est encore trop tôt pour savoir ce qui va être mis en place dans chaque école.

Le plan gouvernemental conseille toutefois de mettre en avant les méthodes de sensibilisation "par les pairs" : impliquer des étudiants eux-mêmes pour en sensibiliser d'autres.

C'est ce que fait par exemple l'IESEG, école de management qui propose à des étudiants de master de coacher des premières années dans le cadre d'un programme d'apprentissage du management appelé "Manager in vivo" (MIV). Une des séances est consacrée à la consommation responsable d'alcool. Les coachs valident des crédits en faisant ce programme, ainsi que les coachés.

Partager les bonnes pratiques

Les écoles sont en effet loin de rester inactives. Dès 2007, un groupe a conçu une charte sur les comportements à risques dans les milieux étudiants, adoptée par la plupart des établissements membres de la CGE. Cette charte prévoit notamment l'interdiction des open bars dans les soirées, deux ans avant que la loi ne fasse de même.

Mais le partenariat signé avec la Mildt veut rendre plus systématique le partage des bonnes pratiques. Car si nombre d'écoles ont des initiatives de prévention, il reste encore beaucoup à faire, comme l'ont montré encore bien des dérapages lors de week-ends d'intégration ou comme le révèlent les enquêtes qui pointent une montée du mal-être chez les étudiants.

Mettre les addictions au programme

Autre piste qui devrait être développée : l'intégration des addictions au programmes d'enseignement des écoles.

Le partenariat avec la Mildt va aussi mettre à la disposition des écoles davantage de références scientifiques. Il existe déjà énormément de programmes de recherche et d'études sur les addictions : la direction des écoles mais aussi les étudiants pourront y avoir accès plus aisément, voire y participer.

Les étudiants scientifiques des écoles d'ingénieurs sont ainsi tout indiqués pour monter des protocoles ou interpréter des donnés chiffrées. Un programme de prévention intitulé "Apprentis chercheurs" ne donne-t-il pas déjà de bons résultats auprès des lycéens ?

La direction choisie est en tout cas d'informer et de recourir à l'esprit critique des étudiants, à leur quête de bien-être et de "consommation responsable" plutôt qu'à un discours purement hygiéniste trop moralisateur.

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Rédigé par le Vendredi 14 Février 2014
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