Addiction, dépendance : comprendre les mots-clés


Comprendre le mécanisme de l'addiction, ses causes, son vécu, passe d'abord par la définition des mots-clés. Dépendance, manque, compulsions, sevrage : zoom sur les notions à connaître.



Addiction

- Le mot addiction nous vient du latin "addictus" qui signifie "esclave pour dette". Un homme, ne pouvant rembourser ses dettes, devenait "esclave pour dette"  en travaillant pour la personne lui ayant prêté de l'argent et ceci à la suite d'une sanction imposée par un juge.

C'est donc dans son éthymologie que se définit le mieux l'addiction : elle comporte la notion de contrainte du corps.

De nos jours, ce terme est employé pour décrire un état du corps en situation de besoin par rapport à un produit addictif. On parle d'addiction quand la personne apparaît particulièrement vulnérable et qu'elle se comporte de façon compulsive en vue d'atteindre du plaisir.

Enfin, on parle d'addiction quand une personne est sujette à la rechute, à cause de la "marque" des produits addictifs dans certains neurones du cerveau.

- Etre "addict" à un produit signifie donc que l'on est esclave de ce produit.

Aujourd'hui, le phénomène de l'addiction est considéré comme un état pathologique, c'est à dire maladif : il se réalise dans les neurones, dans le cerveau.
En effet, si le sytème de récompense, circuit du cerveau stimulé dans le phénomène addictif, est perturbé ou fait état d'un dysfonctionnement, la personne addicte perd le contrôle d'elle-même et  ne peut se passer de consommer son produit addictif.

- Enfin, on parle d'addiction quand une personne est sujette à la rechute, à cause de la "marque" des produits addictifs dans certains neurones du cerveau.

Dépendance

Le terme est souvent associé ou utilisé comme synonyme du mot addiction. En fait "dépendance" est le mot français classique alors qu'addiction est un anglicisme de plus en plus utilisé.

Accoutumance

L'accoutumance désigne l'adaptation de l'organisme au produit consommé. Il s'agit donc d'une sorte de tolérance du corps, liée aux neurones qui gardent en "mémoire" la stimulation produite par le produit addictif.

En cas d'accoutumance, l'effet du produit diminue au fur et  à mesure des consommations et le corps réclame une dose de plus en plus forte. En conséquence, afin de ressentir le même degré de sensation, le consommateur devra répéter son action de plus en plus souvent et ingérer une plus grande quantité du produit.

Syndrome de manque

Le manque est la manifestation du phénomène de la dépendance.

Il est perçu par des symptômes physiques : tremblements, fièvre, accélération cardiaque, douleurs, etc... ou par des symptômes psychiques : énervement, irritabilité, agressivité, angoisse, dépression, etc...

Ce syndrome peut être surmonté, en particulier si la personne concernée est suivie médicalement. 

Sevrage

Le sevrage est à l'origine du phénomène de manque. Il consiste en un arrêt brutal de la consommation soit de façon volontaire (le sujet lui-même décide de se détacher de sa dépendance), soit de façon involontaire (contraint par le manque de produit ou l'impossibilité de le consommer pendant une longue durée).

La période de sevrage est désagréable puisqu'elle est celle où les symptômes liés au manque apparaissent et dont la durée est variable selon chaque individu.

Les sevrages les plus douloureux sont ceux de l'héroïne ou de l'alcool. Dans le cas le plus extrême, le delirium tremens provoque des hallucinations et des troubles de la conscience, et peut conduire au décès.

Il est conseillé aux personnes en sevrage de se faire surveiller médicalement, afin de surmonter les éventuelles compulsions ou envies obsessionnelles de consommer.

Compulsion

Ce terme désigne une attitude  incontrôlée et irraisonnée de la personne, sous l'effet du produit addictif.

Source : Journal 2013 des apprentis chercheurs MAAD ( Mécanismes des Addictions à l'Alcool et aux Drogues ).


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Lundi 15 Juillet 2013
Claire-Marie Gaisne
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