On se souvient de l'embouteillage à l'entrée de l'université à la rentrée 2015 : des étudiants ayant choisi une première année de licence en université (L1) en premier voeu sur APB sont restés sans proposition, ou se sont vus proposer une autre discipline. D'autres ont été admis ou éliminés... par tirage au sort !
C'est que les voeux des bacheliers pour intégrer l'université augmentent tous les ans : depuis 2013, la demande d'une entrée en licence à l'université a augmenté de 26%.
Les places n'ayant pas crû en parallèle dans les salles de cours et les amphithéâtres, on comprend pourquoi tous les étudiants ne peuvent être admis, en particulier dans certaines filières "en tension" comme le droit, la Paces (première année commune aux études de santé), la psychologie et la filière Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives).
C'est que les voeux des bacheliers pour intégrer l'université augmentent tous les ans : depuis 2013, la demande d'une entrée en licence à l'université a augmenté de 26%.
Les places n'ayant pas crû en parallèle dans les salles de cours et les amphithéâtres, on comprend pourquoi tous les étudiants ne peuvent être admis, en particulier dans certaines filières "en tension" comme le droit, la Paces (première année commune aux études de santé), la psychologie et la filière Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives).
L'université victime de son succès et du principe de non-sélection
Victime de son succès et du principe qui lui interdit de sélectionner les étudiants (sur dossier scolaire), ces filières n'ont pas eu d'autre choix que de tirer au sort les étudiants (parmi ceux ayant placé ce voeu au même rang sur APB)...
"Cette modalité d’affectation légale et équitable accroît pourtant le malaise sur ces filières", reconnaissent les deux ministres Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon. Les étudiants de bon niveau refoulés par le tirage au sort apprécieront le côté "équitable"...
En tout cas, la réforme d'APB qui vient d'être annoncée pour 2016 vise à dissiper le malaise en trouvant des solutions. Elle veut aussi élargir l'offre d'orientation postbac pour les bacheliers professionnels et aider tous les bacheliers à mieux construire leurs choix pour éviter les orientations par défaut.
"Cette modalité d’affectation légale et équitable accroît pourtant le malaise sur ces filières", reconnaissent les deux ministres Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon. Les étudiants de bon niveau refoulés par le tirage au sort apprécieront le côté "équitable"...
En tout cas, la réforme d'APB qui vient d'être annoncée pour 2016 vise à dissiper le malaise en trouvant des solutions. Elle veut aussi élargir l'offre d'orientation postbac pour les bacheliers professionnels et aider tous les bacheliers à mieux construire leurs choix pour éviter les orientations par défaut.
Quelques chiffres sur les voeux faits sur APB en 2015
En 2015, 788 000 candidats ont formulé au moins un voeu sur APB, dont 598 000 élèves de terminale. Les candidats ont fait en moyenne 6,6 voeux.
Les voeux n°1 des candidats privilégient les L1 (269 825), les STS (267 681), les IUT (112 490) et les CPGE (62 146).
L'attractivité des filières universitaires se confirme :
• +19,7% par rapport à 2013 et +6,5% par rapport à 2014 ;
• les candidats choisissent la filière universitaire en premier voeu à 48,5% (dont 65% pour les candidats à un bac général) ;
• les sections de techniciens supérieurs (STS) sont choisies en premier voeu à 82% par les candidats à un bac professionnel ;
• le choix d’un IUT parmi les candidats à un baccalauréat technologique augmente de +2%.
Les quatre mentions de première année de licence les plus demandées restent stables :
• 17,3% en première année commune aux études de santé (Paces) ;
• 12,1% en droit ;
• 10,7% en sciences et technologies des activités physiques et sportives (Staps)
. 7,7% en psychologie.
En 2015, 788 000 candidats ont formulé au moins un voeu sur APB, dont 598 000 élèves de terminale. Les candidats ont fait en moyenne 6,6 voeux.
Les voeux n°1 des candidats privilégient les L1 (269 825), les STS (267 681), les IUT (112 490) et les CPGE (62 146).
L'attractivité des filières universitaires se confirme :
• +19,7% par rapport à 2013 et +6,5% par rapport à 2014 ;
• les candidats choisissent la filière universitaire en premier voeu à 48,5% (dont 65% pour les candidats à un bac général) ;
• les sections de techniciens supérieurs (STS) sont choisies en premier voeu à 82% par les candidats à un bac professionnel ;
• le choix d’un IUT parmi les candidats à un baccalauréat technologique augmente de +2%.
Les quatre mentions de première année de licence les plus demandées restent stables :
• 17,3% en première année commune aux études de santé (Paces) ;
• 12,1% en droit ;
• 10,7% en sciences et technologies des activités physiques et sportives (Staps)
. 7,7% en psychologie.
Des "voeux groupés" pour les filières universitaires les plus demandées
Dans les 4 filières universitaires les plus demandées qui manquent de places, un dispositif de "candidatures groupées" va être expérimenté en 2016.
Jusqu'à présent, le choix d'une filière (par exemple le droit) dans une université comptait pour un voeu. Or très souvent, un étudiant n'obtient pas ce voeu car il n'y a pas assez de place au sein de cet établissement mais il pourrait avoir une filière identique ou compatible au sein de la même académie. C’est également vrai pour les antennes d'une même université. Or dans le système actuel, APB ne pouvait proposer ces options à l'étudiant s'il n'avait pas candidaté sur ces universités.
Désormais, le candidat choisira en priorité une filière (droit, Staps, psycho) et APB lui proposera de classer l’ensemble des licences de cette filière sur un périmètre qui sera prioritairement l'académie (l'Île-de-France sera considérée comme une académie). L'ensemble de ces licences sera alors considéré comme un voeu unique.
On pourra par exemple placer "Licence droit académie Lyon" en premier voeu et ensuite classer au sein de ce voeu 1 les quatre L1 de droit proposées sur cette académie.
Un système qui devrait éviter qu'un étudiant ayant demandé à faire du droit en voeu numéro 1 se retrouve en lettres ou en sociologie.
Jusqu'à présent, le choix d'une filière (par exemple le droit) dans une université comptait pour un voeu. Or très souvent, un étudiant n'obtient pas ce voeu car il n'y a pas assez de place au sein de cet établissement mais il pourrait avoir une filière identique ou compatible au sein de la même académie. C’est également vrai pour les antennes d'une même université. Or dans le système actuel, APB ne pouvait proposer ces options à l'étudiant s'il n'avait pas candidaté sur ces universités.
Désormais, le candidat choisira en priorité une filière (droit, Staps, psycho) et APB lui proposera de classer l’ensemble des licences de cette filière sur un périmètre qui sera prioritairement l'académie (l'Île-de-France sera considérée comme une académie). L'ensemble de ces licences sera alors considéré comme un voeu unique.
On pourra par exemple placer "Licence droit académie Lyon" en premier voeu et ensuite classer au sein de ce voeu 1 les quatre L1 de droit proposées sur cette académie.
Un système qui devrait éviter qu'un étudiant ayant demandé à faire du droit en voeu numéro 1 se retrouve en lettres ou en sociologie.
Notre conseil :
Lorsque vous choisissez une L1 parmi vos voeux, allez bien voir dans la présentation de la formation accessible sur le site Admission-Postbac si elle est à "capacité limitée". Si c'est le cas, cela veut dire que vous n'êtes pas sûr d'y être admis. Si vous choisissez une des 4 filières évoquées plus haut, vous pourrez désormais faire des "voeux groupés".
Pour les bacheliers généraux (L, ES et S), il sera cependant obligatoire de faire un autre voeu sur une L1 à capacité non limitée. On ignore en effet encore si les voeux groupés permettront de satisfaire tous les étudiants.
Lorsque vous choisissez une L1 parmi vos voeux, allez bien voir dans la présentation de la formation accessible sur le site Admission-Postbac si elle est à "capacité limitée". Si c'est le cas, cela veut dire que vous n'êtes pas sûr d'y être admis. Si vous choisissez une des 4 filières évoquées plus haut, vous pourrez désormais faire des "voeux groupés".
Pour les bacheliers généraux (L, ES et S), il sera cependant obligatoire de faire un autre voeu sur une L1 à capacité non limitée. On ignore en effet encore si les voeux groupés permettront de satisfaire tous les étudiants.
Un voeu obligatoire sur des formations non sélectives à capacité non limitée
On ne pourra donc plus faire de liste de voeux composée uniquement de formations sélectives ou à "capacité limitée".
Tout étudiant devra choisir au moins une filière non sélective et sans limitation de capacité : autrement dit, une L1 dans laquelle il est sûr(e) d'obtenir une place.
Le ministère donne cet exemple : jusqu’à présent, un élève qui n'avait choisi dans ses voeux que des classes préparatoires et qui au terme de la procédure n'était retenu dans aucune de ces filières, se voyait imposer son orientation. Désormais, il pourra bénéficier du choix supplémentaire, par exemple en licence d'histoire, qu'il a effectué dès la formulation de ses voeux.
Notre conseil :
Si vous ne voulez vraiment pas aller à l'université, vous pouvez classer ce voeu en dernière position sur votre liste. Vous pouvez par ailleurs diversifier vos voeux en filière sélective en faisant davantage de candidatures. Par exemple un bachelier ayant postulé en CPGE aura tout intérêt à indiquer ensuite plusieurs IUT, excellentes filières permettant les poursuites d'étude.
Un bachelier professionnel ne doit pas hésiter à postuler sur un grand nombre de BTS pour augmenter ses chances. Vous pouvez faire jusqu'à 24 voeux en tout et 12 par filière : vous pouvez par exemple faire 12 voeux en BTS. Vous n'êtes pas obligé de faire au moins un voeu à l'université comme les bacheliers généraux.
Tout étudiant devra choisir au moins une filière non sélective et sans limitation de capacité : autrement dit, une L1 dans laquelle il est sûr(e) d'obtenir une place.
Le ministère donne cet exemple : jusqu’à présent, un élève qui n'avait choisi dans ses voeux que des classes préparatoires et qui au terme de la procédure n'était retenu dans aucune de ces filières, se voyait imposer son orientation. Désormais, il pourra bénéficier du choix supplémentaire, par exemple en licence d'histoire, qu'il a effectué dès la formulation de ses voeux.
Notre conseil :
Si vous ne voulez vraiment pas aller à l'université, vous pouvez classer ce voeu en dernière position sur votre liste. Vous pouvez par ailleurs diversifier vos voeux en filière sélective en faisant davantage de candidatures. Par exemple un bachelier ayant postulé en CPGE aura tout intérêt à indiquer ensuite plusieurs IUT, excellentes filières permettant les poursuites d'étude.
Un bachelier professionnel ne doit pas hésiter à postuler sur un grand nombre de BTS pour augmenter ses chances. Vous pouvez faire jusqu'à 24 voeux en tout et 12 par filière : vous pouvez par exemple faire 12 voeux en BTS. Vous n'êtes pas obligé de faire au moins un voeu à l'université comme les bacheliers généraux.
Filière Staps : des passerelles vers les métiers du sport et de l'animation
Pour la L1 Staps, la solution des "voeux groupés" ne peut suffire car il n'y a pas suffisamment de filières Staps par académie et que les candidatures sont de plus en plus nombreuses.
Par contre, il y a de gros débouchés dans les métiers du sport et de l'animation sportive, une voie accessible par les formations proposées par le ministère de la Jeunesse et des Sports qui préparent à des diplômes d'animateur, entraîneur et directeur sportif... Mais les jeunes les ignorent et s'orientent tous vers la filière Staps à l'université.
La réforme veut donc "favoriser les passerelles" vers ces formations. Des étudiants "ambassadeurs Staps" devraient aussi aller dans les lycées pour mieux informer les futurs bacheliers sur la réalité des métiers du sport.
On ignore encore concrètement comment cela se traduira sur la plateforme APB mais informez-vous si vous visez cette filière.
Par contre, il y a de gros débouchés dans les métiers du sport et de l'animation sportive, une voie accessible par les formations proposées par le ministère de la Jeunesse et des Sports qui préparent à des diplômes d'animateur, entraîneur et directeur sportif... Mais les jeunes les ignorent et s'orientent tous vers la filière Staps à l'université.
La réforme veut donc "favoriser les passerelles" vers ces formations. Des étudiants "ambassadeurs Staps" devraient aussi aller dans les lycées pour mieux informer les futurs bacheliers sur la réalité des métiers du sport.
On ignore encore concrètement comment cela se traduira sur la plateforme APB mais informez-vous si vous visez cette filière.
Des lycéens mieux accompagnés
De façon générale, la réforme veut améliorer l'information des lycéens et leur permettre d'être mieux accompagnés dans leurs choix. Ainsi, dès que vous rentrerez un voeu dans votre espace APB, entre janvier et mars, vous recevrez automatiquement des informations sur cette formation, les pré-requis et les débouchés. Une façon d'éviter les choix "au petit bonheur la chance".
Dans les lycées, le "Parcours Avenir" qui permet de bâtir un projet professionnel doit monter en puissance.
Mais surtout, les enseignants, conseillers d’orientation ou CPE devraient aider davantage les jeunes : ils vont bénéficier d'un guide méthodologique pour s’approprier APB et éventuellement d’une formation.
Nouveau aussi : ils pourront accéder plus aisément aux voeux des élèves émis sur APB et seront informés automatiquement des situations susceptibles d'être "problématiques" : absence de voeux, voeux non cohérents avec le potentiel du jeune, etc.
Dans cinq académies (Amiens, Dijon, Nancy-Metz, Nantes et Toulouse), le lycée pourra à sa demande convoquer une commission académique d'orientation pour évoquer le cas d'un jeune et lui faire des propositions alternatives en lui garantissant une place. In fine, le jeune restera maître de ses choix.
Dans les lycées, le "Parcours Avenir" qui permet de bâtir un projet professionnel doit monter en puissance.
Mais surtout, les enseignants, conseillers d’orientation ou CPE devraient aider davantage les jeunes : ils vont bénéficier d'un guide méthodologique pour s’approprier APB et éventuellement d’une formation.
Nouveau aussi : ils pourront accéder plus aisément aux voeux des élèves émis sur APB et seront informés automatiquement des situations susceptibles d'être "problématiques" : absence de voeux, voeux non cohérents avec le potentiel du jeune, etc.
Dans cinq académies (Amiens, Dijon, Nancy-Metz, Nantes et Toulouse), le lycée pourra à sa demande convoquer une commission académique d'orientation pour évoquer le cas d'un jeune et lui faire des propositions alternatives en lui garantissant une place. In fine, le jeune restera maître de ses choix.
Offrir plus d'opportunités aux bacheliers professionnels
Le ministère note que les bacheliers professionnels sont plus en plus nombreux à vouloir poursuivre leurs études dans le supérieur. Ils étaient 17,1% en 2 000, et 35% en 2014 dont 26,2% en BTS. Un mouvement qu'il veut encourager pour que l'on arrive à 60% d'une classe d'âge diplômée du supérieur en 2025.
Mais pour cela, il faut faire place à ces bacheliers dans les filières où ils ont le plus de chance de réussite. Déjà, depuis 2014, des quotas facilitent leur entrée en BTS, une mesure qui commence à porter du fruit mais reste largement insuffisante.
Le ministère dit donc vouloir agir à court et à long terme en ouvrant de nouvelles possibilités de poursuite d'études pour ces bacheliers. L'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso avait annoncé en 2014 la création d'une nouvelle filière d'études postbac pour les bacheliers professionnels.
Les choses semblent moins claires aujourd'hui. Parmi les pistes citées dans le cadre de cette réforme d'APB, le gouvernement évoque la création de nouvelles licences professionnelles, des BTS à pédagogie adaptée aux bacheliers pro, le développement de l'apprentissage, le développement des Cordées de la réussite.
Il envisage aussi de créer pour les bacheliers professionnels une année postbac de transition qui serait "une période de détermination avec la possibilité de bénéficier, au sein de ces filières, du statut d’étudiant et éventuellement d’un début de capitalisation de compétences (par exemple par des crédits ECTS)".
Mais pour cela, il faut faire place à ces bacheliers dans les filières où ils ont le plus de chance de réussite. Déjà, depuis 2014, des quotas facilitent leur entrée en BTS, une mesure qui commence à porter du fruit mais reste largement insuffisante.
Le ministère dit donc vouloir agir à court et à long terme en ouvrant de nouvelles possibilités de poursuite d'études pour ces bacheliers. L'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso avait annoncé en 2014 la création d'une nouvelle filière d'études postbac pour les bacheliers professionnels.
Les choses semblent moins claires aujourd'hui. Parmi les pistes citées dans le cadre de cette réforme d'APB, le gouvernement évoque la création de nouvelles licences professionnelles, des BTS à pédagogie adaptée aux bacheliers pro, le développement de l'apprentissage, le développement des Cordées de la réussite.
Il envisage aussi de créer pour les bacheliers professionnels une année postbac de transition qui serait "une période de détermination avec la possibilité de bénéficier, au sein de ces filières, du statut d’étudiant et éventuellement d’un début de capitalisation de compétences (par exemple par des crédits ECTS)".
Le site Admission Postbac déjà ouvert
Pour les lycéens de terminale souhaitant préparer leur orientation, le site Admission Postbac est déjà ouvert. Il est notamment possible d'aller se renseigner sur toutes les formations en cliquant sur l'onglet "Formations".
Un moteur de recherche très puissant vous permet alors de faire remonter toutes les propositions par type de formation, et par lieu, en sélectionnant aussi les formations par apprentissage.
N'hésitez pas à l'utiliser abondamment en plus des autres sources d'informations (salons, lectures, sources web), notamment en allant visiter les sites de chaque établissement. N'hésitez pas non plus à profiter des Journées portes ouvertes très utiles pour découvrir concrètement les filières.
Vous serez ainsi mieux préparés à rentrer vos voeux sur APB à partir du 20 janvier 2016.
Un moteur de recherche très puissant vous permet alors de faire remonter toutes les propositions par type de formation, et par lieu, en sélectionnant aussi les formations par apprentissage.
N'hésitez pas à l'utiliser abondamment en plus des autres sources d'informations (salons, lectures, sources web), notamment en allant visiter les sites de chaque établissement. N'hésitez pas non plus à profiter des Journées portes ouvertes très utiles pour découvrir concrètement les filières.
Vous serez ainsi mieux préparés à rentrer vos voeux sur APB à partir du 20 janvier 2016.