1/ Réaliser une œuvre ou une bonne action
L'homme ne vit pas seulement de sécurité matérielle, mais du sens qu'il donne à ce qu'il réalise.
"Parfois, écrit Victor Frankl, la situation dans laquelle une personne se trouve exige qu’elle ait recours à l’action pour façonner son propre destin". Un prisonnier d’un camp de concentration avait l’intention de se suicider parce qu’il n’attendait plus rien de la vie. Frankl, qui était prisonnier lui aussi, réussit à le convaincre que la vie attendait quelque chose de lui : cet homme était un savant, il avait commencé à écrire une série de livres et il était le seul à pouvoir achever leur rédaction. Il était bien irremplaçable !
Le chômeur qui s’engage dans des activités bénévoles ou qui s’inscrit à des cours du soir ne résout pas sa situation économique, mais il ne sombrera pas dans la dépression : l’être humain ne vit pas seulement de sécurité matérielle, mais d'une activité riche de sens.
Ce que nous pouvons retenir, c'est que chacun de nous a des talents spécifiques, qu’il est le seul à pouvoir mettre en œuvre. Il s’agit de le reconnaître et... de les mettre à profit ! C’est l’artiste qui rend la vie plus belle, l’aide-soignante qui offre de petites attentions, le professeur qui prépare bien son cours, la mère qui accueille son enfant. Un peu comme dans la chanson de J.-J. Goldman : "C'était un cordonnier, sans rien d'particulier Dans un village dont le nom m'a échappé Qui faisait des souliers si jolis, si légers Que nos vies semblaient un peu moins lourdes à porter. Il y mettait du temps, du talent et du cœur. Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures. Et loin des beaux discours, des grandes théories A sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui Il changeait la vie".
Le chômeur qui s’engage dans des activités bénévoles ou qui s’inscrit à des cours du soir ne résout pas sa situation économique, mais il ne sombrera pas dans la dépression : l’être humain ne vit pas seulement de sécurité matérielle, mais d'une activité riche de sens.
Ce que nous pouvons retenir, c'est que chacun de nous a des talents spécifiques, qu’il est le seul à pouvoir mettre en œuvre. Il s’agit de le reconnaître et... de les mettre à profit ! C’est l’artiste qui rend la vie plus belle, l’aide-soignante qui offre de petites attentions, le professeur qui prépare bien son cours, la mère qui accueille son enfant. Un peu comme dans la chanson de J.-J. Goldman : "C'était un cordonnier, sans rien d'particulier Dans un village dont le nom m'a échappé Qui faisait des souliers si jolis, si légers Que nos vies semblaient un peu moins lourdes à porter. Il y mettait du temps, du talent et du cœur. Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures. Et loin des beaux discours, des grandes théories A sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui Il changeait la vie".
2/ Faire l’expérience de la beauté ou de l'amour
Des moments d'émerveillement qui suffisent à transformer la vie.
Le deuxième chemin consiste à faire l’expérience de la bonté, de la vérité, ou de la beauté. Ainsi l'émerveillement face à la nature est-il capable d'arracher l'âme humaine à la plus sinistre noirceur: "Si, lors de notre voyage d’Auschwitz à un camp bavarois, raconte Frankl, quelqu’un avait pu voir l’expression de nos visages à travers les barreaux de la fenêtre du wagon lorsque nous contemplions les montagnes et leurs cimes rayonnantes dans le coucher du soleil, il n’aurait jamais cru que les hommes qu’il voyait avaient perdu tout espoir de survivre et de retrouver leur liberté".
Mieux encore : connaître le caractère unique d’une autre personne à travers l’amour. Frankl se souvient aussi à quel point penser à sa femme l’avait aidé à «tenir» lorsqu’il travaillait dans les camps jusqu’à l’épuisement : "Mon esprit était tout entier habité par le souvenir de ma femme. Je l’imaginais avec une précision incroyable. Je la voyais. Elle me répondait, me souriait, me regardait tendrement ; son regard était lumineux, aussi lumineux que le soleil qui se levait. J’avais enfin découvert la vérité, la vérité telle qu’elle est proclamée dans les chants des poètes et dans les sages paroles des philosophes : l’amour est le plus grand bien auquel l’être humain peut aspirer. Je me rendais compte qu’un homme à qui il ne reste rien peut trouver le bonheur, même pour de brefs instants, dans la contemplation de sa bien-aimée. (…) Si l’on m’avait appris, à ce moment-là, qu’elle était morte, je ne crois pas que j’aurais cessé pour autant de contempler son image, ou que ma conversation avec elle aurait été moins vivante. «Pose-moi comme un sceau sur ton cœur, car l’amour est plus fort que la mort.»"
Mieux encore : connaître le caractère unique d’une autre personne à travers l’amour. Frankl se souvient aussi à quel point penser à sa femme l’avait aidé à «tenir» lorsqu’il travaillait dans les camps jusqu’à l’épuisement : "Mon esprit était tout entier habité par le souvenir de ma femme. Je l’imaginais avec une précision incroyable. Je la voyais. Elle me répondait, me souriait, me regardait tendrement ; son regard était lumineux, aussi lumineux que le soleil qui se levait. J’avais enfin découvert la vérité, la vérité telle qu’elle est proclamée dans les chants des poètes et dans les sages paroles des philosophes : l’amour est le plus grand bien auquel l’être humain peut aspirer. Je me rendais compte qu’un homme à qui il ne reste rien peut trouver le bonheur, même pour de brefs instants, dans la contemplation de sa bien-aimée. (…) Si l’on m’avait appris, à ce moment-là, qu’elle était morte, je ne crois pas que j’aurais cessé pour autant de contempler son image, ou que ma conversation avec elle aurait été moins vivante. «Pose-moi comme un sceau sur ton cœur, car l’amour est plus fort que la mort.»"
3/ Assumer une souffrance inévitable
Les plus âgés ont réalisé des rêves, construit une famille, déployé leurs talents, assumé la douleur...
Et face aux situations douloureuses, souvent inévitables? Comment surmonter la souffrance, et trouver du sens là où semble régner le "non sens". Là encore, Frankl ouvre une piste. Les souffrances, estime-t-il, ne peuvent être gommées, mais on peut les transformer. Ainsi donne-t-il l’exemple d’un de ses patients qui ne se remettait pas du décès de son épouse. Il lui fit prendre conscience qu’en survivant à sa femme, il lui avait évité un immense chagrin. Ce qui fut pour lui une grande consolation.
Ou encore l’exemple d’une femme qui se voyait contrainte à renoncer à son brillant avenir professionnel car elle devait s’occuper de son enfant handicapé. Quel soulagement elle avait trouvé en se rendant compte qu’elle permettait ainsi à un être humain, son enfant, de se réaliser : elle remplissait sa courte vie de joie et d’amour. Elle donnait la priorité à l’amour au lieu de répondre aux sirènes du pouvoir, de la richesse ou du plaisir, et s’en trouvait comblée.
C'est ainsi que les personnes âgées, selon Frankl, doivent être plus enviées que plaintes : elles ont réalisé des rêves, construit une famille, actualisé leurs talents, assumé la douleur… Ces trésors de bonnes actions, d’amour ou de souffrance, personne ne peut les leur enlever : elles font leur dignité en dépit de leur apparente inutilité présente.
La souffrance peut ainsi être une occasion de mûrir intérieurement et de se dépasser. Souvent, elle ouvre la voie à une compréhension plus profonde des autres, et permet de les rejoindre dans leur souffrance. Assumer sa souffrance avec dignité attire l’estime de tous. Assumer sa culpabilité, parfois, est aussi une voie de réalisation quand elle s’accompagne de la décision de changer de vie en profondeur.
Ou encore l’exemple d’une femme qui se voyait contrainte à renoncer à son brillant avenir professionnel car elle devait s’occuper de son enfant handicapé. Quel soulagement elle avait trouvé en se rendant compte qu’elle permettait ainsi à un être humain, son enfant, de se réaliser : elle remplissait sa courte vie de joie et d’amour. Elle donnait la priorité à l’amour au lieu de répondre aux sirènes du pouvoir, de la richesse ou du plaisir, et s’en trouvait comblée.
C'est ainsi que les personnes âgées, selon Frankl, doivent être plus enviées que plaintes : elles ont réalisé des rêves, construit une famille, actualisé leurs talents, assumé la douleur… Ces trésors de bonnes actions, d’amour ou de souffrance, personne ne peut les leur enlever : elles font leur dignité en dépit de leur apparente inutilité présente.
La souffrance peut ainsi être une occasion de mûrir intérieurement et de se dépasser. Souvent, elle ouvre la voie à une compréhension plus profonde des autres, et permet de les rejoindre dans leur souffrance. Assumer sa souffrance avec dignité attire l’estime de tous. Assumer sa culpabilité, parfois, est aussi une voie de réalisation quand elle s’accompagne de la décision de changer de vie en profondeur.
Toutes les citations ci-dessus sont extraites du livre de Viktor Frankl, Trouver un sens à sa vie avec la logothérapie, qui raconte son expérience de prisonnier en camp de concentration et présente brièvement la logothérapie, l'école de psychothérapie qu'il a fondée.
Ses livres ont été traduits en 32 langues.
Retour à l'article sur la logothérapie : Trouver un sens à sa vie, ça aide à vivre
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